Les 20 et 27 juin, faisons des départementales une élection qui compte

Le débat politico-médiatique est presque exclusivement focalisé sur les élections régionales, elles-mêmes considérées par trop de candidats comme la répétition générale de l’élection présidentielle.Pourtant, il y aura bien deux élections distinctes...

Les 20 et 27 juin, faisons des départementales une élection qui compte

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Des personnes font la queue pour recevoir une dose du vaccin Pfizer-BioNTech contre le Covid-19 dans des tentes installées au pied d'immeubles résidentiels dans un lotissement à Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis au nord-est de Paris, le 7 mai 2021. (Photo by Christophe ARCHAMBAULT / AFP)

Le débat politico-médiatique est presque exclusivement focalisé sur les élections régionales, elles-mêmes considérées par trop de candidats comme la répétition générale de l’élection présidentielle.

Pourtant, il y aura bien deux élections distinctes les 20 et 27 juin prochains: des élections régionales et des élections départementales.

Je regrette cette mise sous le boisseau démocratique, comme si notre démocratie tellement fatiguée et assourdie de débats hystériques et délétères peinait à sortir du caniveau pour faire de la place à deux élections en même temps. La République en Marche a d’ailleurs fait le choix assumé de cette impasse: jamais un parti dirigeant la France ne se sera autant désintéressé de ce suffrage local (moins de 10% de candidats En Marche). Preuve supplémentaire de sa tendance très centralisatrice, “jupitérienne” et uniquement tournée vers la présidentielle de 2022.

 

Collectivités des solidarités par excellence, les Départements ont agi, souvent en 1ère ligne, pour protéger les habitantes et les habitants.

 

Pourtant les Départements exercent des missions essentielles et concrètes: l’entretien et la construction des collèges, la protection maternelle et infantile, l’inclusion des personnes âgées et des personnes en situation de handicap, le soutien des plus fragiles, l’insertion des plus éloignés de l’emploi.

Rarement des compétences auront été à ce point en résonance avec les défis posés par la crise que nous traversons.

Collectivités des solidarités par excellence, les Départements ont agi, souvent en 1ère ligne, pour protéger les habitantes et les habitants. Les autorités de l’État local ont d’ailleurs été heureuses de trouver des partenaires si mobilisés. En Seine-Saint-Denis, territoire si durement frappé dès le début de la crise, le Département et ses agents ont été sur tous les fronts. Ils ont fourni des masques et des repas; ils sont allés vers les plus isolés, et les plus fragiles; ils ont lutté contre la fracture numérique; ils ont participé à la vaccination; ils ont soutenu les forces vives du territoire, entreprises ou associations. Le service public départemental s’est illustré par sa solidité, sa réactivité et son esprit d’initiative.

Dans ce contexte, les élections départementales sont l’occasion pour la gauche d’affirmer haut et fort ses valeurs, sa vision de la société, ses propositions. À l’heure où la solidarité est étrangement absente du débat démocratique national, nous devons faire la démonstration que la gauche et les écologistes, particulièrement lorsqu’ils savent s’unir comme en Seine-Saint-Denis, ont des solutions sérieuses et nouvelles à proposer.

Non, la droite et la gauche ne proposent pas le même modèle de société.

La solidarité est le marqueur de la gauche, elle doit s’en souvenir et l’assumer. Ce n’est pas un hasard si les deux seuls départements qui gèrent des crèches en Île-de-France sont de gauche. Ce n’est pas un hasard si, en Seine-Saint-Denis, nous prenons en charge 1700 mineurs étrangers non accompagnés, avec une structure spécifiquement chargée de les aider, quand, dans les Hauts-de-Seine, il est quasiment impossible d’obtenir un rendez-vous pour ces jeunes, lesquels se heurtent à un guichet fermé quasiment 24 heures sur 24.

 

Ce n'est pas un hasard si nous proposons de créer un Observatoire pour l’égalité et contre les discriminations.

 

Pas de hasard non plus si ce sont les Départements de gauche qui seuls proposent de remédier à cette absurdité française qui prive les jeunes les plus précaires de solidarité au prétexte qu’ils ont moins de 25 ans. Oui, nous proposons un RSA jeune assorti d’un accompagnement renforcé, quand la droite, qui ne voit dans la solidarité qu’un assistanat déguisé, propose que les bénéficiaires du RSA “travaillent gratuitement”, et quand le gouvernement s’attaque aux jeunes et aux précaires par une réforme de l’assurance chômage ravageuse. Je suis à la tête du Département le plus jeune de France métropolitaine: il est temps que l’on s’occupe de cette jeunesse qui n’est rien de moins que l’avenir de notre pays tout entier.

C’est aussi à gauche que nous faisons le pari d’une société plus apaisée, plus verte, où chacune et chacun vivra mieux. Nous voulons créer des lieux d’écologie urbaine, verdir nos territoires, rénover les bâtiments administratifs et les logements pour contribuer à la lutte contre le changement climatique. Cela reste une différence déterminante face à une droite et une macronie empêtrées dans des modèles du siècle dernier. En Seine-Saint-Denis, nous voulons aller plus loin en créant un revenu de transition écologique afin de favoriser les emplois durables et locaux. L’écologie et l’économie ne sont pas irréconciliables, bien au contraire.

Notre boussole est enfin et toujours le combat pour l’égalité des droits. Entre les femmes et les hommes d’abord; et il n’y pas de hasard si c’est en Seine-Saint-Denis qu’est né en 2002 le 1er Observatoire départemental des violences faites aux femmes qui a depuis inspiré tant de dispositifs nationaux. Pas de hasard si nous proposons de créer, sur le même modèle, un Observatoire pour l’égalité et contre les discriminations. Car nous défendons le respect des valeurs de la République, mais nous le faisons en défendant également les droits qu’emporte la promesse républicaine: Marianne n’est pas unijambiste.

 

Je suis à la tête du Département le plus jeune de France métropolitaine: il est temps que l’on s’occupe de cette jeunesse qui n’est rien de moins que l’avenir de notre pays tout entier.

 

Ne nous y trompons pas. La gauche a tout à gagner à assumer ses valeurs car elles correspondent à une attente: elle y gagnera un projet crédible, elle y gagnera en rassemblement, elle y gagnera en audience auprès des Françaises et des Français qui nous espèrent sur des propositions majeures pour une économie plus forte, pour une société plus juste, pour une France plus écologique.

Les 20 et 27 juin, les électrices et électeurs auront un choix à faire qui pèsera sur leur quotidien et qui pèsera sur l’avenir du pays. J’appelle toutes celles et tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans le débat violent et nauséabond qui court de plateaux en réseaux sociaux à se saisir de l’occasion qui leur est donnée, par les élections départementales, pour remettre la gauche utile au cœur du débat.

 

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