Les 5 albums du vendredi 10 septembre à écouter absolument !
Pour survivre à cette seconde semaine de rentrée, il fallait bien quelques disques pour accompagner vos trajets ou souffler après une journée de dur labeur. Qu’il s’agisse de l’association entre le pionnier de la musique électronique française,...
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Pour survivre à cette seconde semaine de rentrée, il fallait bien quelques disques pour accompagner vos trajets ou souffler après une journée de dur labeur.
Qu’il s’agisse de l’association entre le pionnier de la musique électronique française, Laurent Garnier, avec les Limiñanas, les folles expérimentations de Low, la soul matinée de funk du barbu Matthew E. White, les morceaux DIY de Don Nino ou l’envol de Gaspar Claus, les albums de la semaine sont là pour remplir leur office.
Limiñanas/Garnier – De Pelicula (Because/Virgin Records)
Un Limiñanas badass, sensible, et à côté de la plaque d’une époque qui ne chérit plus les gueules cassées et les outsiders. Du néo-Gainsbourg de fanzine, façon série B. Rien à foutre, Lionel et Marie continuent de sillonner les paysages d’Arizona du sud de la France au guidon de cette bécane de groupe qu’ils ont montée il y a des années, et qui n’a plu dans un 1er temps qu’aux Américain·es, avant de se faire un nom chez nous. “Ceci n’est pas un album des Limiñanas produit par Laurent Garnier !” Faites-vous-en un sticker.
Par François Moreau
>> Notre critique : “De película”, le trip elekrautrock des Limiñanas/GarnierLow – Hey What (Sub Pop/Modulor)
Eschatologie électrique, HEY WHAT, avec ses rythmes électroniques fracturés, ses pleins et ses vides, ses ruptures mélodiques abruptes, est un disque à écouter d’une traite, un voyage à travers les cercles de l’enfer que l’on suivra en pénitent heureux. À l’instar du Diptyque de la Crucifixion et du Jugement dernier, du peintre flamand Jan van Eyck, ce disque, tout comme le précédent, nous rappelle à l’espoir d’être sauvé d’un peu de lumière durant des temps sombres. Que l’on soit croyant ou pas. Ici, peu importe : HEY WHAT est un album d’une puissance rare, véritable chef-d’œuvre pour frissonner durant l’été indien.
Par Arnaud Ducome
>> Lire notre critique : “HEY WHAT” ou l’apocalypse électrique selon LowMatthew E. White – K Bay (Domino/Sony Music)
Tous ses excès, toute sa démesure, c’est dans sa musique ou celle des autres qu’il les déploie. La preuve sur K Bay, le troisième album de Matthew E. White, qui comprend deux morceaux coécrits par la fabuleuse Natalie Prass – Take Your Time (And Find That Orange to Squeeze) et Let’s Ball. Difficile de situer dans le temps ce son maximaliste, qui emprunte aux héros et héroïnes du passé tout en échappant à l’exercice de style puisqu’il s’inscrit résolument dans des techniques du présent. Impossible de lui apposer une étiquette tant il fourmille de références, reflétant les différentes obsessions de son auteur à l’érudition encyclopédique.
Par Noémie Lecoq
>> Lire notre critique : “K Bay”, l’odyssée funk-soul de Matthew E. WhiteGaspar Claus – Tancade (InFiné/Bigwax)
Tancade, en forme de longue caresse sensuelle dont le titre fait référence à “une plage où les pirates venaient se reposer, compter leur butin, sans risque d’être attaqué par la terre”, est, à l’image de la pochette et du livret poétique qui l’accompagne, une sorte de voyage initiatique vers un lieu secret. “C’est un hommage à une zone refuge, explique Gaspar Claus, mais pas parce qu’on aurait besoin de fuir tout le reste, ou une aversion, ou un conflit avec le monde. Juste une zone de repos, coupée du reste et éphémère pour qu’il n’y ait pas de règles à explorer, suffisamment difficile d’accès pour qu’on se sente vraiment satisfait quand on y arrive, un peu privilégiés.”
Par Patrick Thévenin
>> Lire notre critique : Gaspar Claus sublime son violoncelle avec “Tancade”Don Nino – A Beautiful Cloud (Prohibited Records/L’Autre Distribution)
Guitares tranchantes, basse lourde, boîte à rythmes asthmatique : cette célébration downtempo fait danser les ombres de Tortoise, Nick Drake, Sparklehorse ou dEUS dans nos souvenirs. Don Nino construit des nappes sonores aussi bruitistes qu’élégantes, “mur de son” tout personnel sur lequel viennent s’éclater des textes introspectifs portés par son chant traînant et hypnotique. Figure discrète de la scène rock française, c’est dans le clair-obscur que Don Nino affine son art d’année en année. Il mérite pourtant la lumière et les hommages avec A Beautiful Cloud.
Par Arnaud Ducome