Les 5 albums du vendredi 3 septembre à écouter absolument !
Alors que la fin de l’été a été marquée par la sortie on ne peut plus chaotique de Donda, le dixième album studio de Kanye West, la semaine de la rentrée fait, elle, la part belle à des projets arrivés plus en douceur. Little Simz, Baptiste...
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Alors que la fin de l’été a été marquée par la sortie on ne peut plus chaotique de Donda, le dixième album studio de Kanye West, la semaine de la rentrée fait, elle, la part belle à des projets arrivés plus en douceur. Little Simz, Baptiste W. Hamon et Barbagallo, H-Burns, Suuns et Yan Wagner ouvrent le bal.
Little Simz – Sometimes I Might Be Introvert (AWAL/PIAS)
Dans cet album en forme de quête intérieure, qu’elle envisage elle-même comme un “film-audio”, Little Simz délaisse l’urgence et la nervosité du précédent et expéditif Grey Area (2019) pour renouer avec les ambitions opératiques qui avaient fait le succès de son deuxième disque, le narratif Stillness in Wonderland (2016), qui s’inspirait du conte de Lewis Carroll. Décrit par la principale intéressée comme un “film Disney à la Mary Poppins avec un twist hip-hop”, Sometimes I Might Be Introvert tente de se reconnecter à cette même insouciance de l’enfance : “À mesure qu’on grandit l’innocence de l’enfance s’estompe à cause de notre bagage, de nos traumas. Retrouver cet espace de fougue, c’était très important pour retourner à ce que j’étais : libre, expressive et pas inquiète du jugement des autres.”
Par Théo Dubreuil
Notre critique est à retrouver dans Les Chroniques Hebdo du 1er septembreBaptiste W. Hamon & Barbagallo – Barbaghamon (Modulor)
Ouvrir d’emblée un album avec un classique instantané et un chef-d’œuvre c’est aussi s’exposer à la glissade ou au faux pas. Pourtant, ce court album qui flirte sans complexe avec la variété cheesy tient sa ligne élégante et dépasse même la somme des estimables talents impliqués. Son euphorisante luminescence explose avec une reprise du Sleep the Clock Around de Belle and Sebastian (Le Souvenir brillera), douceur electropop transposée avec une littéralité vibrante et désarmante sur laquelle, à l’invitation et l’émerveillement des deux Français, son créateur Stuart Murdoch vient prêter renfort.
Par Rémi Boiteux
>> Notre critique : “Barbaghamon” ou la parfaite chimère pop de deux artistes singuliersH-Burns – Burns on The Wire (Melodyn Productions/Warner)
Si ces covers lâchent peu la bride aux tensions apocalyptiques, c’est qu’en piochant dans la 1ère décennie du catalogue cohenien, c’est avant tout l’artisanat folk qu’explorent H-Burns et ses invité·es. Habitué de collaborations faisant fi des chapelles, Renaud Brustlein convie ici Lou Doillon, Kevin Morby ou encore Pomme, à qui échoit le rôle principal d’un duo tressé sur l’intemporelle Suzanne. Les frissons sont bien de mise, à voir passer de voix en voix un si fondamental répertoire. Et ce n’est pas ce journal (remember I’m Your Fan) qui dira le contraire.
Par Rémi Boiteux
>> Notre critique : Le beau tribute album de H-Burns à Leonard CohenSuuns – The Witness (Joyful Noise/Modulor)
Un nouvel effort qui entretient la douce rupture des musiciens avec le post-punk qui a fait le succès de leur début de carrière (notamment sur les acclamés Zeroes QC et Images du futur, leurs deux 1ers disques) revendiquant une “mentalité jazz” dans l’écriture et l’enregistrement. Un constant pessimisme en signature, la patte de Suuns demeure reconnaissable malgré son tournant stylistique. Avec les mornes synthétiseurs de Max Henry (en intérimaire depuis son départ du groupe en 2018), les riffs saturés de Joseph Yarmush et les rythmiques ankylosées de Liam O’Neill, la nouvelle brique du labyrinthe mental que dessine le groupe est définitivement posée.
Par Briac Julliand
>> Notre critique : “The Witness”, le nouvel envol des SuunsYan Wagner – Couleur chaos (Yotanka Records/PIAS)
Avec un 1er album qui lorgnait vers la new wave et les rives glacées de la Mersey, puis un deuxième LP qui dévoilait sa maîtrise de l’électro, le Franco-Américain s’offre un nouveau départ avec Couleur chaos. Poussé par son ami Etienne Daho, il prend la (bonne) décision d’abandonner l’anglais pour chanter intégralement cet album en français. Sa voix profonde de crooner s’y déploie avec une élégance folle. À l’image d’Alex Cameron, il se réinvente en It boy de pacotille, assumant de jouer la carte d’une pop fun et décomplexée. La formule “wagnérienne” emprunte au meilleur de la chanson française et y injecte de belles idées électroniques tartinées de funk et de disco.
Par Arnaud Ducome
>> Notre critique : Yan Wagner revisite les eighties avec “Couleur chaos”