Les albums classiques du rap français dans les 90’s : 1992
Avant d’être au sommet des charts et d’être considéré comme de la musique populaire, le rap était perçu comme une sous-culture controversée qui n’avait pas sa place dans le secteur artistique et culturel français. Venez découvrir avec nous...
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Avant d’être au sommet des charts et d’être considéré comme de la musique populaire, le rap était perçu comme une sous-culture controversée qui n’avait pas sa place dans le secteur artistique et culturel français. Venez découvrir avec nous les albums qui ont fait du rap ce qu’il est aujourd’hui, les classiques du rap français des années 90.
Ministere A.M.E.R – Pourquoi Tant De Haine
Pourquoi tant de haine est le 1er album du groupe Ministere A.M.E.R, composé de Stomy Bugsy et Passi. Formé par des potes de Garges-Sarcelles, bastion du rap à l’époque, le groupe marque dès le début sa différence avec le reste du hip-hop. Pas d’entre-deux, de tournures poétiques à la Iam ou de rap cool à la Mc Solaar, le Ministère A.M.E.R débarque pour peindre le quotidien de sa cité, sans détours. « A.M.E.R » pour “Action Musique Et Rap” et “Agent du Ministère éloquent et Radical”.
Cloisonné dans une cité à grande majorité africaine, les deux rappeurs développent très vite une conscience de classe. Celle des gens d’en bas contre les riches, des jeunes voyous contre les flics, des noirs contre les racistes. Avec leur 1er album, le groupe se place comme l’incarnation d’un rap revendicateur, qui dénonce sans concession, quitte à choquer. « C’était important de dire qu’on existait. Qu’on ne voyait pas où était notre place. Que l’Histoire, pour nous, n’était pas bien écrite. Qu’il y avait une raison pour nos ancêtres de se retrouver en France. Il fallait le dire, l’expliquer. » avait dit Passi dans les Inrocks.
Le projet à longtemps fait causer de lui de par les plusieurs polémiques qu’il a engendré. Plusieurs thèmes sont dénoncés tels que les brutalités policières sur le titre Garde à vue, le racisme envers les noirs et la persécution de ces derniers dans Damnés de la terre, Au-dessus des lois ou encore Traître, sur les policiers noirs qui abusent de leur pouvoirs sur des noirs. Mais c’est avant tout le morceau Brigitte, Femme de Flic qui déclenchera une polémique. En effet, le duo décrit dans ce titre une femme de policier blanc qui couche avec tous les noirs et arabes de la cité. Charles Pasqua, alors ministère de l’intérieur, portera plainte et demandera à ce que l’album soit interdit. Sans succès, puisque ce dernier se vendra encore mieux grâce aux accusations, et signera le début d’une nouvelle ère du rap français, celle du rap contestataire.
Assassin – Le Futur Que Nous Reserve-t-il ?
Assassin sort Le futur, que nous réserve-t-il ? en 1992, et démontre à travers ce projet qu’ils sont un groupe de rap qui va marquer l’histoire. Initialement formé en 1985 par Rockin’ Squat et Solo, DJ Clyde, Doctor L et Profecy rejoignent rapidement la formation. Totalement voués à l’esprit original du hip-hop, les membres revendiquent ses fondements, rejetant toute idée de communautarisme et appelant aux valeurs telles que l’amour, l’entraide, l’honneur et le respect.
Musicalement parlant, ils s’opposent au système et à la politique dans un rap 100% conscient. L’album met aussi une claque aux amateurs de hip-hop, qui retrouvent en ce groupe une vrai identité sonore. En effet, la recherche des samples confèrent à l’album une dimension unique en son genre.
Dès « La formule secrète 2: le retour », une certaine richesse musicale annonce le meilleur. La basse dans l’introduction, la boucle des couplets… et laissera place à de brillantes idées, en particulier cette habitude de sampler des batteries qui offre à l’ensemble une chaleur et une énergie beaucoup plus intense qu’une boite à rythme. Ce respect de la culture musicale et notamment du rock (certains morceaux empruntent carrément des riffs entiers tels « Moby Dick » de Led Zeppelin, « 88 Seconds… & Still Counting » de Pop Will Eat Itself et même « Strange Days » des Doors ) ne fait qu’appuyer la maturité indiscutable du groupe.
À travers ce bijou, Assassin venaient de signer un classique du rap français sans le savoir, et ont su influencer beaucoup de rappeurs parisiens qui écoutaient alors en boucle ce projet.
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