Les autotests dans les lycées posent question à ces parents

CORONAVIRUS - S’autotester pour mieux étudier. C’est un des nouveaux outils du gouvernement dans sa stratégie de lutte contre l’épidémie de Covid-19. Lors de sa conférence de ce jeudi 22 avril, Jean Castex a annoncé que des autotests allaient...

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Des tutoriels explicatifs sur les autotests des lycéens seront organisés la semaine du 3 mai.

CORONAVIRUS - S’autotester pour mieux étudier. C’est un des nouveaux outils du gouvernement dans sa stratégie de lutte contre l’épidémie de Covid-19. Lors de sa conférence de ce jeudi 22 avril, Jean Castex a annoncé que des autotests allaient être déployés dans les écoles à destination du personnel de l’Éducation nationale et des lycéens.

Les autotests, déjà en vente en pharmacie, permettent “un prélèvement nasal plus simple et léger que les tests PCR et un résultat en 15 minutes”, a ajouté le Premier ministre. Dans l’attente de l’avis de la Haute autorité de santé, ils ne sont pour le moment autorisés que pour les plus de 15 ans, soit les lycéens et les personnels éducatifs.

Un déploiement qui aura lieu dans les établissements scolaires dès la reprise des cours en présentiel, le 3 mai, avec des tutoriels explicatifs sur les gestes à effectuer. La semaine suivante, le 10 mai, les lycéens pourront faire leur prélèvement nasal hebdomadaire seuls dans des lieux dédiés de leur établissement.

Pour le moment, il sera demandé aux lycéens d’en effectuer un par semaine et deux aux personnels. Pour ces derniers, le test sera à réaliser à domicile. Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a précisé que ces tests  ne pourront être effectués sans l’accord des parents. Un accord qui sera sans doute parfois difficile à obtenir. Dès les annonces, certains parents d’élèves se sont montrés peu convaincus par ces nouvelles mesures et se sont dit réfractaires aux autotests.

De nombreuses interrogations ont émergé quant à la mise en place de ces autotests au sein des établissements scolaires. Des parents se questionnent au sujet du lieu de réalisation des prélèvements, de la légitimité de la supervision du personnel et, tout simplement, de la sécurité de leurs enfants. Murielle, Luc et Alexandra, tous parents d’élèves, nous partagent leurs craintes. 

“Les autotests à la maison, dès maintenant”  

Les deux fils de Murielle* sont scolarisés dans un établissement en banlieue parisienne. Les jumeaux de 17 ans étudient en classe de terminale et s’apprêtent, comme tous les lycéens de France, à faire leur rentrée en présentiel le 10 mai.

“Je ne m’attendais pas du tout à ces annonces de la part du gouvernement. En soi, les autotests ne sont pas une mauvaise idée, mais ça ne tient pas la route”, estime la maman. Selon elle, pour que ce mode de prélèvement soit efficace, il faudrait l’effectuer à domicile, et non dans l’établissement. 

“Les autotests doivent être faits à la maison, dès maintenant. Au lycée, les risques de contamination sont trop élevés pour organiser des ateliers de prélèvements nasaux. J’imagine déjà les élèves, devoir baisser leurs masques pour s’autotester en pleine salle de classe. Ça ne sert à rien d’attendre le 1er bilan pour le mettre en place!”, s’agace Murielle.

Malgré sa réticence, elle ne prévoit pas de s’opposer aux autotests de ses jumeaux dans l’enceinte de leur établissement. En revanche, elle rappelle le rôle que les parents ont à jouer: “Nous pouvons très bien superviser les autotests de nos enfants. La stratégie du gouvernement est mauvaise, en nous excluant de tout ça, les choses n’avanceront pas.”

Le personnel des écoles, pas assez légitime?   

“C’est une grande mascarade”, proteste de son côté Luc. Le père de Sofia, élève de seconde dans un lycée toulousain, est perplexe quant aux annonces gouvernementales. “Je trouve ça fou que ces autotests soient supervisés par le personnel éducatif. Ils ne sont pas qualifiés pour ça et peu d’entre eux sont vaccinés pour le moment”, s’inquiète ce papa auprès du HuffPost. 

Pour Luc, “un professeur, même s’il est formé pour encadrer l’autotest de ses élèves, n’a pas pour rôle de le faire”. Le père de Sofia ne s’est pas encore décidé. Il ne sait pas s’il acceptera la réalisation des autotests de sa fille au sein  de son établissement. “Je pense que la décision lui reviendra”, finit-il par conclure. 

“Remettons quand même les choses à leurs places. Un professeur ne remplace pas un médecin. Les risques de contamination vont être encore plus élevés”, pense-t-il. Il se tournerait, lui aussi, vers la solution de Murielle: des autotests, pourquoi pas, mais à domicile. 

L’autotest, un résultat fiable? 

“Si mon fils est positif à la suite de son autotest hebdomadaire, que devra-t-il faire? Effectuer un test PCR dans la foulée?”, se questionne Alexandra*. Cette mère d’un élève de terminale est dubitative. “L’idée est bonne, mais je n’y crois pas beaucoup. Et puis, sont-ils vraiment fiables?”, poursuit-elle. 

Les tests réalisables à domicile sont, en effet, un peu moins sensibles que les tests PCR et les risques de faux négatifs existent. “Il s’agit d’un problème de formation, pas du test en lui-même”, a confié Jacqueline Marvel, chercheuse du CNRS, pour un autre article du HuffPost concernant l’efficacité des autotests. En effet, en fonction de l’utilisation qui en est faite et de la lecture du résultat, celui-ci peut être faussé. Cette responsabilité revient donc à l’autotesté.

“Mais encore faut-il que les lycéens acceptent de se faire tester! Mon fils a l’habitude des tests PCR, mais certains élèves de sa classe n’en ont jamais fait”, explique Alexandra. “Ça peut être assez impressionnant et gênant pour un jeune de devoir s’insérer une tige dans le nez. Dans son établissement et, qui plus est, sous les yeux de ses camarades!”

*Les prénoms ont été modifiés

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