Les autotests généralisés à l'école, ce qu'il faut savoir
CORONAVIRUS - Dépister pour mieux étudier. C’est la stratégie adoptée par le gouvernement pour rouvrir les écoles à partir du 26 avril et pour y arriver, l’exécutif mise en partie sur les autotests.Lors d’une allocution ce jeudi 22 avril, Jean...
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CORONAVIRUS - Dépister pour mieux étudier. C’est la stratégie adoptée par le gouvernement pour rouvrir les écoles à partir du 26 avril et pour y arriver, l’exécutif mise en partie sur les autotests.
Lors d’une allocution ce jeudi 22 avril, Jean Castex et son ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer ont annoncé la commande de 64 millions d’autotests pour le milieu scolaire, conformément aux recommandations du Conseil Scientifique.
Ils seront proposés à tous les personnels de l’Éducation nationale qui le réaliseront à la maison dès la rentrée, à hauteur de deux tests par personne et par semaine. Puis, à partir du 10 mai, tous les lycéens y seront soumis chaque semaine, au sein de leur établissement. La Haute Autorité de Santé doit encore se prononcer “en début de semaine prochaine” sur leur utilisation par les moins de 15 ans.
Ces autotests, qui Jean-Michel Blanquer a présenté comme “très simple à faire” et indolore, permettent aux Français de vérifier eux-mêmes s’ils ont le Covid-19. Mais ils ne sauraient se substituer aux tests PCR effectués par des professionnels.
Comment ça marche?
Les tests à domicile se présentent sous la forme d’une sorte de coton-tige. On le passe dans son nez, on le place dans un tube rempli d’une solution et, si le test est positif, une bande colorée apparaît. Le résultat est rapide, moins d’une demi-heure.
Le principe de base est le même que pour les tests “antigéniques” jusqu’à présent effectués en pharmacie. Mais pour les autotests, il n’est pas nécessaire de fouiller aussi loin au fond de son nez.
Les autorités sanitaires françaises estiment qu’un test doit aller au moins à trois centimètres pour être efficace, bien que certains fabricants assurent qu’il n’y a qu’à rester à la surface des narines.
Comme l’ensemble des tests antigéniques, ils se distinguent par ailleurs des tests PCR, bien plus précis et réalisés en laboratoires: ce sont ces derniers qui servent de base au suivi de l’épidémie.
Où en acheter et à quel prix?
Les autotests sont autorisés en vente libre en France depuis le 12 avril. Mais, alors qu’il était question d’une vente en supermarchés, ce qui est par exemple le cas en Allemagne, elle est finalement réservée aux pharmacies.
Le secteur revendiquait fermement cette exclusivité et le gouvernement a accédé à sa demande, la justifiant par la nécessité de pouvoir disposer des conseils d’un professionnel de santé.
Mais la grande distribution réplique depuis plusieurs jours par une vaste campagne de communication contre une décision “absurde”, selon les termes de Michel-Edouard Leclerc, président du Comité stratégique des distributeurs E.Leclerc.
Le prix est encadré: il ne pourra excéder 6 euros jusqu’au 15 mai, puis au-delà 5,20 euros. Mais la Sécurité sociale ne les remboursera pas, sauf dans quelques cas particuliers.
Ils seront ainsi délivrés gratuitement, sur justificatif et avec un plafond de 10 autotests par mois, aux salariés à domicile intervenant auprès de personnes âgées ou en situation de handicap, ainsi qu’aux proches accompagnant ces personnes.
Quelle fiabilité?
Un autotest doit être sensible à 80% pour être autorisé en France, ce qui laisse un risque élevé de ne pas être repéré même en étant porteur du virus.
Qui plus est, ces tests sont particulièrement peu sensibles pour les personnes sans symptôme, alors que c’est d’abord à ce public qu’ils sont destinés: en cas de symptôme, un PCR est la règle.
À ce jour, douze kits sont homologués en France. Ils sont en majorité produits par des groupes chinois mais certaines entreprises françaises - AAZ, Biosynex - sont aussi sur les rangs.
Y a-t-il un risque de pénurie? En Allemagne, les supermarchés ont été dévalisés dès le 1er week-end d’autorisation, suscitant quelques critiques politiques, mais en France, les pharmaciens n’ont pas évoqué de ruée.
Quel intérêt contre l’épidémie?
Les partisans des autotests y voient un moyen de mieux limiter la circulation du virus en donnant la main aux particuliers. C’est ce qui a poussé le Conseil scientifique français a recommandé de les déployer en priorité en milieu scolaire, évoquant l’idée d’enregistrer les résultats dans les carnets de correspondance des élèves.
Mais les autotests ne permettent pas aux autorités de suivre l’épidémie, contrairement aux tests par des professionnels qui font ensuite remonter les résultats. En cas de résultat positif, un test PCR sera donc indispensable pour le confirmer et permettre ce suivi, insistent les autorités sanitaires.
En fin de compte, ces tests sont “un outil de plus”, estimait en mars Jérôme Salomon, directeur général de la santé, y voyant d’abord le moyen “de se rassurer”, par exemple avant de voir des proches.
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