“Les Bonne Étoiles”, “Les Pires”, “Mourir à Ibiza” : les films de la semaine
Les Bonnes Étoiles d’Hirokazu Kore-eda Car Kore-eda donne plus d’importance à ses personnages qu’aux situations et au scénario. C’est par la lenteur, le temps qu’il consacre à les décrire, un par un, deux par deux, trois par trois, etc., que...
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Les Bonnes Étoiles d’Hirokazu Kore-eda
Car Kore-eda donne plus d’importance à ses personnages qu’aux situations et au scénario. C’est par la lenteur, le temps qu’il consacre à les décrire, un par un, deux par deux, trois par trois, etc., que le cinéaste nous prépare à accepter l’inacceptabilité de la “famille” qu’il nous expose. C’est du grand art.
Lire la critique de Jean-Baptiste Morain
Les Pires de Lise Akoka et Romane Guéret
Au-delà de sa force d’incarnation, due à des comédien·nes en puissance élevé·es par le pouvoir émancipateur du cinéma, l’intelligence empathique du film tient dans sa magnifique mobilité, sa capacité ultra-rapide de déplacement, entre ce qui ferait de ces enfants soit des spécimens sociologiques, captés dans leur environnement (caméra lointaine), soit des figures héroïsées sans contact avec la réalité (les gros plans).
Lire la critique d’Emily Barnett
Mourir à Ibiza d’Anton Balekdjian, Léo Couture et Mattéo Eustachon
Cet été, puis les deux suivants, à Étretat puis enfin Ibiza, s’écrivent les trois chapitres de leurs histoires d’amitiés. Au fil des parenthèses estivales, les liens se nouent et se dénouent. Également placé sous le patronage de Rozier (improvisation et dérives buissonnières), ce film subtil et touchant avance au gré des élans d’une jeunesse contemporaine un peu schlag et aspirant à une utopie collective en rupture avec l’idéal libéral de réussite individualiste.
Lire la critique de Bruno Deruisseau
Falcon Lake de Charlotte Le Bon
Bien qu’à la longue redondant, Falcon Lake réussit à filmer cet entre-monde à l’os de son inquiétante étrangeté et de son pouvoir de fascination. Durant le temps suspendu des vacances d’été, Chloé et Bastien se tournent autour sur les bords d’un lac québécois, à l’orée d’une épaisse forêt. Inspiré de la bande dessinée de Bastien Vivès Une sœur (2017), le film déplie les âpres charmes de l’adolescence avec une infinie douceur, ponctuée de scènes érotiques d’une rare intensité.
Lire la critique de Bruno Deruisseau
Sous les figues d’Erige Sehiri
À cet éternel questionnement amoureux, marivaudage des temps présents, la cinéaste tunisienne greffe une note réaliste qui finit par transformer ce que l’on avait perçu comme un éden en représentation étroite et d’autant plus éloquente d’une société, d’une époque, avec en métaphore la pourriture, sous la joliesse de l’image, la maturité des fruits comme celle des âges.
Lire la critique de Marilou Duponchel
Le Chat Potté 2 de Januel P. Mercado et Joel Crawford
Le Puss in Boots peut bien se mouvoir et se dessiner comme un ou une héros·oïne des années 2020, il reste un chat avec l’accent de Zorro. Son destin nous est franchement indifférent, et DreamWorks n’a pour répondre à ce problème que des convenances de manuel de scénario. On reste donc perplexe en attendant un hypothétique Shrek 5, qui devrait logiquement se balader entre les multivers.
Lire la critique de Théo Ribeton
Nos frangins de Rachid Bouchareb
Comme encore meurtri par l’immense charge émotionnelle de cette affaire, la mise en scène de Bouchareb autrefois teintée d’un esthétisme excessivement glacé se pare d’une sobriété nouvelle et bienvenue. Sa caméra se met à juste distance pour capter la vive émotion de ces acteurs et actrices (Adam Amara, Samir Guesmi, Reda Kateb et Lyna Khoudri tous impeccables) en même temps que la sordide mécanique de l’État pour cacher la vérité de cette affaire.
Lire la critique de Ludovic Béot
Kanun, la loi du sang de Jérémie Guez
Ce qui pêche dans cet exercice de style trop sérieux, qui voit des hommes s’affronter et une histoire de vengeance menacer le héros, c’est précisément la proximité aveugle avec laquelle le réalisateur filme cet univers décharné, avec la croyance solide en l’importance d’enjeux virils qui, avouons-le, nous paraissent bien petits, risibles et désuets. La présence d’un personnage féminin intéressant, mais trop artificiellement construit, peine à donner vie à un film trop vieux pour son époque.
Lire la critique de Marilou Duponchel
Pourquoi pas ! de Coline Serreau
Pourquoi pas ! se clôt par un arrêt sur image : Sylvie (Nicole Jamet), l’ex-femme de Fernand, décide de rallier la bande des trois et balance sa valise sur leur lit plus qu’extraconjugal. Le mouvement du film est suspendu à ce geste gorgé d’avenir. De fait, son bien commun, de l’amour, de l’amitié, de la solidarité, encourage aujourd’hui à se bouger vers toujours plus de liberté.
Lire la critique de Gérard Lefort
Lost Highway de David Lynch
Lost Highway, s’il est un film réflexif sur le cinéma lui-même, il en célèbre aussi son illusion absolue : grand film du faux, de la déformation, de la défiguration et de la distorsion. Pullman déclare à deux inspecteurs ne pas posséder ni aimer les caméras parce qu’il préfère avoir “son souvenir à soi, et pas nécessairement ce qui est réellement arrivé”. Un autre personnage se chargera alors de filmer : l’homme-mystère, la face blafarde, caméra vidéo en main dans une cabane en plein désert.
Lire la critique d’Arnaud Hallet