Les cantines au régime anti-Covid: ils nous racontent leurs déjeuners en solitaire
VIE DE BUREAU- Nouveau protocole sanitaire, nouvelles habitudes à prendre pour les travailleurs en entreprise. Des mesures sévères ont été instaurées ce mercredi 24 mars dans tout le pays afin de limiter lapropagation du virus sur les lieux...
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VIE DE BUREAU- Nouveau protocole sanitaire, nouvelles habitudes à prendre pour les travailleurs en entreprise. Des mesures sévères ont été instaurées ce mercredi 24 mars dans tout le pays afin de limiter lapropagation du virus sur les lieux de travail. Déjeuner seul, à son bureau, avec 8 mètres carrés de libre autour de soi... Les recommandations pour les salariés qui ne sont pas en télétravail se font durement ressentir.
Mais la cause a son importance: 29% des contaminations interviennent dans le cadre de l’entreprise, a prévenu Jean Castex lors de son discours du jeudi 18 mars. Une étude de l’Institut Pasteur, réalisée en mars 2021, ciblait plutôt 15%. Un nombre qui, quoi qu’il en soit, reste élevé et qui a poussé le ministère du Travail à diffuser un nouveau protocole impliquant tout le pays, et pas uniquement les16 départements concernés par les mesures sanitaires.
Ces nouvelles règles ciblent tout particulièrement les pauses déjeuner. Les salariés sont invités à manger seuls avec un espace de 8 mètres carrés de libre autour d’eux. La distance d’un employé à l’autre ne doit pas être inférieure à 2 mètres. Un espace qui limitera les risques de contamination, que ce soit au bureau ou dans la cantine de l’entreprise. Depuis un décret paru en février 2021, les salariés sontautorisés à manger à leur bureau, ce qui n’était pas le cas jusqu’alors. L’option encouragée par le gouvernement est d’apporter son panier-repas afin de le consommer à son bureau.
Un nouveau régime strict pour les travailleurs qui ne passe pas toujours. Nicolas et Jade peuvent en témoigner.
“Seul, du matin au soir”
“Ces derniers jours,je me sens seul, du matin au soir”, constate Nicolas, qui travaille dans la gestion de projets d’une association basée à Paris. “Le télétravail n’est pas compatible avec les missions de mon poste, donc ce n’est pas envisageable. Ça ne m’a jamais dérangé de me rendre au bureau depuis la crise sanitaire, bien au contraire”, explique-t-il au HuffPost.
Pour le jeune homme de 34 ans, ces moments lui apportaient “de la gaieté dans sa journée”. Habitant dans un appartement en banlieue parisienne, se rendre au travail et partager les pauses déjeuner avec ses collègues était le seul moyen pour lui d’avoir des contacts. “Les pauses déjeuner, c’était sacré. C’était le moment où, avec les collègues,on relâchait toute la pression”, se souvient-il.
Mais depuis ce lundi 22 mars, avant même les annonces du ministère du Travail, son supérieur a invité ses employés à prendre leur pause déjeuner en solitaire. Et c’est un peu la déprime. Sur le principe, Nicolas comprend les nouvelles mesures instaurées par le gouvernement. Mais dans la pratique, c’est plus compliqué.
Ennui et temps réduit
“Qu’est-ce qu’on peut bien faire ?”, se questionne également Jade. Stagiaire dans une start-up toulousaine depuis 4 mois, elle a inauguré la pause déjeuner en solitaire ce mercredi.
“Ce n’est quand même pas très joyeux d’être seule le midi. Mais bon, je ne vais pas me plaindre, car je réalise la chance que j’aid’avoir trouvé un stage en cette période”. Les stages en entreprise ont en effet diminué de 22% au cours de l’année 2020 selon le ministère du Travail.
Comme Nicolas, sa pause déjeuner lui permettait de prendre l’air. “On est une bonne équipe de stagiaires et, pendant ces moments-là, on en profitait pour se donner des conseils, débriefer sur les tâches qui nous ont été confiées. C’était vraiment important de se retrouver entre nous”.
Ce qui ressort de ce premier repas en solitaire, c’est surtoutl’ennui. “J’étais seule à mon bureau et j’ai mangé face à mon écran en 20 minutes chrono. Après, je suis retourné travailler, car je n’avais que ça à faire. Et c’est que le début.”. Initialement, sa pause déjeuner est censée durer une heure.
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