Les clichés sur les Asiatiques ont la vie dure, "Asidentités" veut s'y attaquer
MINORITÉS - “L’exposition est l’occasion d’ouvrir de nouvelles perspectives et de nouveaux regards, à travers les portraits, les récits et les témoignages. Nous voulons montrer toute la diversité des communautés asiatiques”.La démarche artistique...
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MINORITÉS - “L’exposition est l’occasion d’ouvrir de nouvelles perspectives et de nouveaux regards, à travers les portraits, les récits et les témoignages. Nous voulons montrer toute la diversité des communautés asiatiques”.
La démarche artistique est née d’un constat, d’une triste réalité qui a conduit Amanda à se lancer dans le projet d’une exposition engagée autour des minorités de genre asiatiques de France, baptisée “Asidentités”.
Racisme en entreprise, manque de représentation dans les institutions féministes... Voilà ce qui a poussé Amanda à créer son compte Instagram en avril 2020. Un lieu de parole, intitulé “Sororasie”, dans lequel une communauté de femmes et de minorités de genre asiatiques peut échanger sur leurs expériences et sur les oppressions qu’elles subissent au quotidien.
Août 2020, nouveau constat pour Amanda qui a, elle aussi, des origines asiatiques. En épluchant les réseaux sociaux, elle réalise à quel point les représentations des femmes asiatiques sont loin de coller à la réalité. Des corps fins, des peaux sans imperfection, des cheveux lisses... “Je me suis dit que tout était trop lisse et que je n’étais pas du tout comme ça”, se souvient-elle. Il fallait donc créer quelque chose de plus grand, plus impactant, plus vrai.
“Fétichisation, hypersexualisation et standards de beauté eurocentrés”
D’où l’idée de l’exposition Asidentités. “Se réapproprier notre image, notre histoire, nos corps” reste le mot d’ordre de ce projet artistique multidimensionnel. Pour ce faire, 150 femmes et minorités de genre asiatiques de France se sont réunies autour de la question de la représentation.
“La volonté était de décentrer le regard occidental qui pèse sur ces communautés et de promouvoir une vision qui s’inscrit en dehors des normes patriarcales et des stéréotypes véhiculés envers les Asiatiques”, explique Amanda. Des oppressions diverses liées à “la fétichisation, l’hypersexualisation, ainsi qu’aux standards de beauté eurocentrés”.
Deux shootings photo se sont tenus pendant les mois de septembre et d’octobre à Paris, réunissant 135 modèles de 18 ans à 40 ans et une équipe de danseuses, photographes, vidéastes, maquilleuses... Tous d’origine asiatique.
Quatre thèmes y ont été abordés au travers de la photographie: l’individualité par le biais de portraits, la tradition par une réappropriation des coutumes et des costumes, la “body neutralité” par des photos en sous-vêtements dévoilant les différentes teintes de peau et morphologies, ainsi que des clichés représentant la notion même d’adelphité, qui vise l’établissement de relations harmonieuses entre les femmes et les hommes.
Des discriminations accentuées par la crise sanitaire
“On a tous ressenti des comportements méprisants. On nous faisait comprendre que l’on dérangeait”, révèle Amanda. “Dans le métro, il y a des personnes qui sortaient lorsque l’on entrait. Au début, je me suis remise en question, je me suis demandé si je puais. Mais non, c’était ma tête en fait!”, grince-t-elle.
Depuis le début de la crise sanitaire, il y a plus d’un an, les personnes asiatiques, plus particulièrement d’origine chinoise, sont davantage victimes de stigmatisations. D’où l’intérêt, maintenant et plus que jamais, pour Amanda et sa communauté de dénoncer ces inégalités.
Une campagne de financement est actuellement en ligne, jusqu’au 18 avril, afin de décider de l’avenir de ce projet artistique. Idéalement, Amanda et son équipe souhaiteraient organiser des expositions ambulantes à Paris et ailleurs. Ces fonds auront aussi pour objectif de soutenir les participants d’Asidentités et de mener leur combat le plus loin possible.
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