Les conseils d'une styliste pour le retour au bureau après des mois de télétravail en pyjama

MODE - Le mois de septembre va commencer. Un peu de spleen, c’est la fin de l’été et... du télétravail. Fini le pantalon de survêtement, le pyjama ou les claquettes. Pour de nombreux Français, ce retour au bureau risque bien de bouleverser...

Les conseils d'une styliste pour le retour au bureau après des mois de télétravail en pyjama

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La chemise doit-elle nécessairement faire son retour cette rentrée? Pas si sûr.

MODE - Le mois de septembre va commencer. Un peu de spleen, c’est la fin de l’été et... du télétravail. Fini le pantalon de survêtement, le pyjama ou les claquettes. Pour de nombreux Français, ce retour au bureau risque bien de bouleverser certaines des habitudes vestimentaires héritées de la crise sanitaire.

Dès lors, plusieurs questions se posent. Comment conjuguer le confort de nos vêtements d’intérieur au contexte plus strict de notre environnement de travail? Cet idéal existe-t-il? Oui. Nécessite-t-il deux penderies différentes? Non. Contactée par Le HuffPost, la styliste Dinah Sultan du bureau de tendances Peclers Paris a quelques conseils. 

Le 1er tient dans le choix des matières. Depuis plusieurs années, nous dit-elle, on observe une explosion des habits formels en maille. Comme le jersey, ce sont des étoffes tricotées. Elles permettent “d’avoir un vrai look” et “offrent une qualité de mouvement plus ouverte, plus ample”, contrairement aux tissus rigides qui, eux, compressent la taille et la poitrine. Chez l’homme, par exemple, il existe des polos de ce genre, évitant ainsi d’avoir à reboutonner la traditionnelle chemise.

En matière de bas, nombreuses sont les marques à proposer désormais des pantalons de costume plus “stretch”, c’est-à-dire dans des textiles élastiques, au croisement entre le jogging et le pantalon à pinces. Ces tissus posent certaines questions, car ils sont conçus avec de l’élasthanne, matière chimique synthétique dérivée du pétrole, mais “offrent une capacité à s’adapter aux formes du corps”, donnant ainsi “une certaine stature”, ajoute la connaisseuse.

Vêtements “loose” et bijoux

Conserver le côté décontracté est possible, grâce à deux autres types de vêtements. Il y a ceux en crêpe, étoffe souple et confortable tissée à partir de fibres moulinées. Ils sont faits en viscose. Ceux en “seersucker”, terme désignant un tissu produit à partir d’un coton d’origine indienne, consistent en une alternance de lignes bleues lisses et de lignes blanches gaufrées. Ils permettent une meilleure circulation de l’air et la perte de chaleur, notamment dans les vestes.

Plus propice au vestiaire féminin, le conseil suivant consiste à “parier sur tout ce qui est un peu ‘loose’”, poursuit Dinah Sultan. “Les chemises pour femmes deviennent plus larges, moins près du corps. On peut ainsi les nouer à la taille et retrousser les manches, sans perdre l’aspect formel”, observe la styliste. Côté pantalons, aussi. La mode du palazzo, vêtement taille haute doté d’un bas de jambe large, va dans ce sens.

“Ces détails étrillent moins le corps dans son uniforme quotidien”, ajoute l’experte, selon qui les bijoux, les pinces à cheveux, les ceintures, les sacs, autrement dit les accessoires, offrent, là aussi, une manière de sophistiquer une tenue moins formelle. C’est, d’après elle, “un step important” de cette mode qui, aujourd’hui, remet en question le vêtement de travail.

La mode s’en saisit

Ceci étant, le phénomène n’est pas nouveau. La chute des ventes de costumes chez les hommes peut en témoigner. L’arrivée des baskets au boulot et l’abandon progressif de la cravate, aussi. En revanche, le télétravail lui a donné un nouvel élan. D’après l’experte en tendances, ce qu’on appelle le “friday wear” risque bien de se généraliser au reste de la semaine.

Un point de vue partagé par le responsable des achats du site Mr. Porter, Sam Kershaw, qui, dans les colonnes du Guardian, précise, lui, que cette recherche du juste milieu “entre le décontracté et le formel” va davantage entraîner une fluidité et une hybridité des vêtements dits de “circonstance”.

L’industrie de la mode s’en est saisie. Au Royaume-Uni, l’enseigne Marks & Spencer conçoit, depuis peu, des costumes composés d’un blazer à épaules souples et d’un pantalon proche de celui qu’on revêt pour faire du sport. Sur le podium de la collection automne-hiver 2021 de Coperni, même son de cloche.

Chez Hugo Boss, dont les tailleurs n’ont pas bougé d’un iota pendant de longues années, on se permet maintenant plus de fantaisies. C’est ce dont témoignent de récents costumes en jersey, fournis avec un short. Ils ont été conçus avec l’équipementier sportif Russel Athletic. Alors, le jogging est-il toujours “un signe de défaite” comme le disait Karl Lagerfeld? La nouvelle ère vestimentaire qui s’ouvre avec l’alternance entre le télétravail et le présentiel suggère le contraire.

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