Les dangers du télétravail mal géré par l'employeur dénoncés par la CGT

TÉLÉTRAVAIL - Les dangers du télétravail sur la santé des salariés, l’égalité hommes/femmes, le fonctionnement des collectifs de travail doivent inciter l’État et les entreprises à davantage de régulation, a réclamé ce lundi 6 septembre l’Ugict-CGT,...

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Les dangers et dérives du télétravail pointés du doigt par une large enquête de la CGT (photo d'illustration)

TÉLÉTRAVAIL - Les dangers du télétravail sur la santé des salariés, l’égalité hommes/femmes, le fonctionnement des collectifs de travail doivent inciter l’État et les entreprises à davantage de régulation, a réclamé ce lundi 6 septembre l’Ugict-CGT, en publiant sa deuxième enquête annuelle sur le sujet.

Selon cette enquête réalisée en interrogeant en ligne 14.830 salariés du public et du privé, le “télétravail en mode dégradé du 1er confinement reste la norme”, écrit le syndicat des cadres, ingénieurs et techniciens CGT.

En 2021, le temps et la charge de travail ont augmenté pour 47% des répondants; et 60% des employeurs n’ont pas mis en place de dispositif pour garantir le droit à la déconnexion (contre 78% en 2020). 75% d’entre eux n’évaluent ni la charge de travail ni le temps de travail des salariés en télétravail.

La séparation entre vie professionnelle et vie personnelle s’estompe, deux tiers des répondants déclarant recevoir des sollicitations durant leurs périodes de congés, dont 10% systématiquement.

S’occuper des enfants

Huit parents sur 10 ont télétravaillé tout en s’occupant de leurs enfants. Les femmes sont davantage concernées (25% disent que cela a été fréquent, 20% des hommes), et 61% des femmes disent avoir dû assumer cette charge seules contre 31% des hommes. Pourtant, elles ont moins de latitude pour adapter leurs horaires. “C’est la double peine en matière d’égalité femmes/hommes”, note Sophie Binet, co-secrétaire générale de l’Ugict.

Les entreprises participent encore trop peu à la prise en charge de l’équipement de leurs salariés: seuls 10% des répondants disposent d’un siège ergonomique financé par l’employeur, 40% d’un écran adapté financé par l’employeur, si bien que 40% des personnes interrogées se plaignent de troubles musculosquelettiques (TMS) ou de migraines oculaires.

Autre victime du télétravail, le collectif de travail: pour plus de la moitié des répondants, notamment les manageurs, l’esprit d’équipe s’est dégradé. Deux tiers disent avoir senti de l’isolement en télétravail. Près d’un sur cinq (19%) présente un symptôme dépressif d’après l’échelle définie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Pourtant, moins de 2 managers sur 10 ont eu accès à une formation au management à distance.

La pandémie “instrumentalisée”

Près de 7 répondants sur 10 affirment que leur employeur ne participe pas, même partiellement, aux frais liés au télétravail, et 19% ont perdu la participation de l’employeur aux frais de repas. Dans le même temps, quasiment un tiers souligne que leur entreprise a engagé une réorganisation des lieux de travail (open space, flex office).

“En un an, un tiers des employeurs ont eu le temps de réorganiser les locaux pour faire des économies. On est dans une forme de stratégie du choc du télétravail: même en plein Covid, la priorité est toujours financière et la pandémie est instrumentalisée pour accélérer les réorganisations”, a fustigé Mme Binet, dénonçant aussi une “forme de far west du télétravail”.

L’Ugict réclame une négociation collective obligatoire avant la mise en place du télétravail, le maintien d’un principe de volontariat et de réversibilité, la prise en charge de l’ensemble des équipements et frais professionnels et une participation au loyer du salarié, un droit à la déconnexion et le maintien d’un poste de travail pour chacun.

L’Union exige également que le télétravail ne dépasse pas un mi-temps et que les organisations syndicales puissent informer les salariés via leurs messageries professionnelles.

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