Les députés LREM se déchirent sur le retour de l'euthanasie à l'Assemblée
EUTHANASIE - “Éviter le bordel” ou “volte-face”? Le délicat sujet de la fin de vie a provoqué ce mardi 18 mai une poussée de fièvre parmi les députés LREM, divisés sur l’opportunité de remettre une proposition de loi d’Olivier Falorni pour...
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EUTHANASIE - “Éviter le bordel” ou “volte-face”? Le délicat sujet de la fin de vie a provoqué ce mardi 18 mai une poussée de fièvre parmi les députés LREM, divisés sur l’opportunité de remettre une proposition de loi d’Olivier Falorni pour l’autoriser à l’ordre du jour.
En effet, quelque 300 députés de tous bords, soit plus de la moitié de l’Assemblée nationale, ont demandé début mai au Premier ministre Jean Castex d’inscrire au menu cette proposition de loi dont l’examen n’avait pu aller à son terme en avril.
Le sujet est revenu en réunion du groupe majoritaire, alors qu’un des causementaires en pointe, Jean-Louis Touraine, plaidait pour une question au gouvernement afin d’obtenir une réponse. Le patron des députés LREM Christophe Castaner a jugé que ce n’était “pas la bonne méthode”.
“Tu as fait volte-face (...) Es-tu le serviteur zélé de l’exécutif?”, lui aurait alors demandé le causementaire, selon des propos rapportés par plusieurs sources causementaires à l’AFP. Ce à quoi Christophe Castaner lui aurait sèchement répliqué: “Je n’ai pas beaucoup de leçons à recevoir à titre personnel. Ma responsabilité est d’éviter le bordel. (...) Comme président de groupe, je cherche à défendre les sujets de groupe. Il m’arrive dans mes prises de position de prendre en compte l’avis du président de la République et du gouvernement”.
“Une question d’actualité sur la fin de vie serait une faute politique”, aurait tranché le président de groupe.
“Il doit s’interroger sur le sens de sa mission”
“La faute serait de ne pas le faire”, estime de son côté Jean-Louis Touraine auprès du HuffPost. Le causementaire regrette que le groupe LREM à l’Assemblée, bien que “très en faveur” de l’évolution de la loi sur la fin de vie, soit “si peu entendu, si peu considéré et traité par une sorte de déconsidération et de procrastination qui conduit à repousser le débat jusqu’à ce qu’on ne puisse plus le traiter avant la fin du mandat”.
S’il assure “n’en vouloir à personne individuellement”, il se dit toutefois “attristé” que ni Castaner ni le gouvernement “ne comprennent que leur intérêt serait d’initier la poursuite de ce texte”.
Christophe Castaner “doit s’interroger sur le sens de sa mission, ajoute au HuffPost Jean-Louis Touraine. Est-il d’abord le président d’un groupe qu’il doit représenter et dont il doit transmettre les demandes auprès de l’exécutif? Ou se considère-t-il comme l’émanation de l’exécutif pour faire en sorte que les députés soient conformes à cette demande?”
Pour appuyer son propos, le député cite ainsi un sondage Ifop rendu public en avril dernier et qui indique que 93% des Français “pensent que la loi française devrait autoriser les médecins à mettre fin, sans souffrance, à la vie de ces personnes atteintes de maladies insupportables et incurables si elles le demandent”.
Un débat qui arrive trop tard?
Jean Castex avait déjà indiqué au Parisien il y a une semaine que le débat sur la fin de vie était ”évidemment légitime, mais il arrive tard”. “Le calendrier causementaire est extrêmement serré. La priorité du gouvernement est d’aller au bout du vote de la loi sur la bioéthique, qui comporte notamment la PMA pour toutes. Avant d’en ajouter, finissons déjà ce qui fait partie de nos engagements”, a-t-il ajouté.
Christophe Castaner, qui a reçu plusieurs soutiens lors de cette réunion LREM tendue, a souligné que l’attaque de Jean-Louis Touraine “nous éloigne de la notion de bienveillance qui nous a fait élire il y a quatre ans”.
La députée LREM Marie Lebec a notamment jugé au micro de LCP les propos de Jean-Louis Touraine “irrespectueux” à l’égard de Christophe Castaner. “Le président du groupe depuis qu’il a pris ses fonctions a toujours montré que sur les sujets sensibles il cherchait à faire converger le groupe et l’exécutif”, a-t-elle argué.
Si elle assure être “plutôt favorable” à la proposition de loi d’Olivier Falorni (Liberté et territoires), elle souhaite toutefois un “vrai temps de débat et pas quatre heures au sein d’une niche causementaire”. “Ce n’est pas la façon dont j’ai envie qu’on aborde le sujet.”
Fin de vie : @MarieLebec78 défend la décision de @CCastaner de refuser une #QAG de Jean-Louis Touraine (LaREM) sur l'euthanasie. #DirectAN#QDActupic.twitter.com/8xxPzDur6r
— LCP (@LCP) May 18, 2021
Jean Castex doit encore répondre au courrier des quelque 300 députés, dont plus de la moitié du groupe LREM. Plusieurs ministres, Marlène Schiappa, Emmanuelle Wargon, Olivier Dussopt et Agnès Pannier-Runacher, ont apporté leur soutien.
Malgré un large appui, la proposition de loi ouvrant un droit à “une fin de vie libre et choisie” du député Olivier Falorni (groupe Libertés et territoires) n’avait pu être adoptée dans les temps, face à des milliers d’amendements déposés par quelques élus LR et un temps contraint, le 8 avril.
À voir également sur Le HuffPost: Le geste fort de ce député pour dénoncer l’obstruction contre sa loi sur la fin de vie