Les enfants dès 3 ans vaccinés contre le Covid en Chine?
VACCIN - Vacciner les enfants contre le coronavirus dès l’âge de 3 ans? C’est une éventualité à laquelle la Chine se prépare, a annoncé ce mardi 8 juin le laboratoire pharmaceutique Sinovac, ce qui devrait faire du pays le 1er du monde à distribuer...
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VACCIN - Vacciner les enfants contre le coronavirus dès l’âge de 3 ans? C’est une éventualité à laquelle la Chine se prépare, a annoncé ce mardi 8 juin le laboratoire pharmaceutique Sinovac, ce qui devrait faire du pays le 1er du monde à distribuer des vaccins aux jeunes enfants. L’annonce n’a cependant pas encore fait l’objet de déclarations de la part des autorités de santé chinoises; la stratégie de vaccination des plus jeunes enfants n’est pas encore établie.
La Chine, où le Covid-19 a fait son apparition fin 2019, a déjà administré près de 800 millions de doses, jusqu’à présent uniquement à des adultes âgés de 18 ans ou plus. Pékin, qui a pratiquement éradiqué l’épidémie sur son sol depuis mai 2020, espère vacciner au moins 70% de sa population d’ici la fin de l’année, soit environ un milliard d’habitants.
Dans ce contexte, un porte-parole du laboratoire Sinovac, qui produit l’un des trois vaccins autorisés pour l’heure en Chine, a indiqué que son sérum Coronavac, qui nécessite deux doses, allait pouvoir être distribué aux mineurs. “Le vaccin de Sinovac a été approuvé ces derniers jours pour les trois à 17 ans”, a-t-il déclaré à l’AFP.
Des essais cliniques concluants
Le porte-parole n’a pas précisé quand les 1ères doses pourraient être administrées aux enfants, le calendrier étant selon lui entre les mains du ministère de la Santé.
Le laboratoire a achevé ses essais cliniques auprès d’enfants et d’adolescents dont les résultats doivent être publiés dans la revue britannique The Lancet, a-t-il ajouté. Un 1er essai concluant avait été réalisé au mois de mars sur 550 patients de 3 à 17 ans.
Outre Sinovac, la Chine a pour l’heure approuvé l’administration chez l’adulte de vaccins produits par ses laboratoires Sinopharm (deux doses) et Cansino Biologics (une dose). Ces laboratoires ont également engagé des essais cliniques chez les mineurs. Au total, une vingtaine de candidats vaccins chinois sont en phase d’essais cliniques, a indiqué dimanche un responsable du ministère de la Santé, Zheng Zhongwei.
Les produits de Sinovac et Sinopharm ont été approuvés pour utilisation chez l’adulte par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ils sont l’un et l’autre utilisés dans plusieurs pays du monde.
Le vaccin de Sinovac a cependant fait initialement preuve d’une certaine défiance. En particulier à Hong Kong où l’hésitation vaccinale a été importante. En cause? Le taux de mortalité après vaccination affiché par Coronavac de 1 pour 24.000 vaccinés, soit environ deux fois plus que pour le vaccin Pfizer.
Cette statistique ne suffit cependant pas à prouver à elle seule une corrélation entre la vaccination par Coronavac et une plus grande morbidité, les décès constatés pouvant avoir été provoqués par d’autres pathologies comme une insuffisance cardiaque. Certaines études ont cependant pointé sa moindre efficacité envers les formes légères de la maladie avec un taux d’efficacité se montant à environ 50%.
Pourquoi vacciner les enfants?
Ailleurs dans le monde, l’Union européenne, les États-Unis et le Royaume-Uni ont approuvé le recours au vaccin Pfizer/BioNTech chez les enfants à partir de 12 ans. En France, la vaccination des enfants des moins de douze ans n’est “pas à l’ordre du jour””, faute de données insuffisantes déclare Alain Fischer président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale.
Vacciner les enfants est-elle par ailleurs une démarche qui va de soi? La question se pose pour la Chine comme pour les pays du monde entier. Les études ont montré que les enfants sont globalement moins touchés par la maladie. En France en juillet dernier seul 0,7% des personnes hospitalisées avaient moins de 15 ans.
La vaccination des enfants ne servirait donc pas à les protéger, mais constituerait un “acte purement altruiste” de leur part, pour empêcher le virus de circuler”, expliquait récemment l’épidémiologiste Catherine Hill auprès du Huffpost. Selon les modélisations de l’Institut Pasteur la vaccination des mineurs pourrait être un prérequis pour atteindre la couverture vaccinale susceptible d’endiguer l’épidémie.
“Vacciner les jeunes ne pose pas de problèmes en soi, c’est une pratique courante pour de nombreuses maladies”, rappelle cependant Catherine Hill. “Les vaccins de l’enfance obligatoires en France ne servent pas ‘à protéger les enfants’- ni individuellement, ni une classe d’âge - , mais le collectif dans son ensemble”, abonde Anne Rasmussen historienne à l’EHESS, contactée par le HuffPost. Le vaccin contre la rougeole permet d’éviter que les adultes immunodéprimés attrapent la maladie, donne-t-elle comme exemple.
Pour autant, indique Yannick Jaffré anthropologue du médical à l’EHESS interrogé par le Huffpost, cela peut poser des problèmes éthiques à la société en remettant en cause son statut “d’hyperprotégé” pour “lui demander de protéger les adultes et de faire quelque chose qui est potentiellement à risque”.
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