Les espèces invasives, fléau méconnu qui coûte des milliards
ENVIRONNEMENT - Ils coûtent par an l’équivalent de 20 fois les budgets combinés de l’OMS et de l’ONU: les dégâts causés par les espèces envahissantes se montent à 162 milliards de dollars pour la seule année 2017. Les pertes économiques causées...
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ENVIRONNEMENT - Ils coûtent par an l’équivalent de 20 fois les budgets combinés de l’OMS et de l’ONU: les dégâts causés par les espèces envahissantes se montent à 162 milliards de dollars pour la seule année 2017. Les pertes économiques causées par les invasions biologiques doublent tous les 6 ans, révèle une étude conjointe du CNRS, de l’IRD et du Museum national d’Histoire naturelle publiée dans la revueNature ce mercredi 31 mars.
Introduites volontairement ou non par l’homme dans un nouveau milieu, les espèces envahissantes sont des espèces exotiques qui deviennent nuisibles dans leur nouvel habitat, explique au HuffPost Franck Courchamp, co-auteur de l’étude et directeur de recherche au CNRS.
Et de plus en plus d’invasions d’espèces surviennent, déclare le chercheur. En cause d’abord, la croissance des échanges de marchandises qui accompagnent l’accélération de la mondialisation. “Une espèce invasive de fourmis peut voyager dans une cargaison de bananes, des larves de poissons peuvent être introduites dans les eaux de ballast des navires”, avance Franck Courchamp. Le réchauffement climatique joue également un rôle, en facilitant la survie d’espèces importées de régions plus chaudes du globe.
Un coût de 1300 milliards en 40 ans
Arrivées dans un nouveau milieu, les espèces envahissantes causent de nombreux dommages. Elles ont un impact catastrophique sur la biodiversité, au point d’être, selon les auteurs de l’étude, la deuxième cause d’extinction d’espèces.
Sur le plan sanitaire, les invasions d’insectes porteurs de maladies létales ou à l’origine d’allergies causent des dizaines de milliers de morts et des millions d’hospitalisations chaque année. Aux Etats-Unis, rien que les attaques des fourmis de feu entraînent une centaine de milliers d’hospitalisations et 100 décès par an, pour un coût annuel de 6 milliards de dollars.
Le coût économique des invasions d’espèces, objet principal de l’étude, est en effet colossal: il s’élève en 40 ans à un montant cumulé de 1300 milliards de dollars. Le moustique tigre, la jussie rampante, la moule zébrée ou encore le rat noir occasionnent chacun des dizaines de milliards de dollars de dégâts dans les pays qu’ils envahissent.
La prévention évite des pertes dix fois plus élevées
L’agriculture est particulièrement touchée par ces dégâts, les espèces d’insectes invasifs consommant jusqu’à 40% de la production agricole. D’autres secteurs peuvent être impactés, l’exploitation forestière, le tourisme et l’immobilier. À ces pertes économiques, s’ajoutent les dépenses liées à lutte contre la propagation de ces espèces.
Les États-Unis sont le pays qui a subi les plus grandes pertes économiques dues aux invasions biologiques: jusqu’à 550 milliards de dollars, selon l’étude. Les données manquent cependant, avertit Franck Courchamp, pour mesurer entièrement le coût économique vraisemblablement sous-estimé des espèces invasives dans les autres régions de la planète. Pour la France, relève le chercheur, de nouvelles données sont en train d’être analysées, elles seront prochainement publiées dans une autre étude du CNRS.
Comment réduire le coût économique des invasions d’espèces? Par la prévention, recommande Franck Courchamp. Des contrôles dans les aéroports et les ports mais aussi les zones les entourant et la promulgation d’un arsenal juridique approprié pourraient prévenir l’arrivée des espèces invasives. Ces mesures ont un coût mais “les coûts de prévention, résume le chercheur, permettent d’éviter des pertes économiques dix fois plus élevées.”
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