Les Français à l’étranger : entretien exclusif avec Hélène Cressot, Producer chez Criterion Games

Dans cette nouvelle série d’articles exclusifs à découvrir sur le Xbox Wire en français, nous partons à la rencontre de ces Français·e·s ayant décidé de travailler dans l’industrie du jeu vidéo, et dont les parcours les ont menés à l’étranger....

Les Français à l’étranger : entretien exclusif avec Hélène Cressot, Producer chez Criterion Games

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Dans cette nouvelle série d’articles exclusifs à découvrir sur le Xbox Wire en français, nous partons à la rencontre de ces Français·e·s ayant décidé de travailler dans l’industrie du jeu vidéo, et dont les parcours les ont menés à l’étranger. Aujourd’hui, rencontre avec Hélène Cressot, Producer chez Criterion Games, que les fans de jeux de course connaissent parfois mieux sous le pseudonyme Kijooki. Car depuis toujours ou presque, Hélène n’avait qu’une idée en tête : partager sa passion pour Need For Speed, et pourquoi pas en vivre. Mission réussie.


Quelle est votre histoire avec le jeu vidéo ?

C’est mon frère qui m’a fait découvrir les jeux vidéo, avec la toute 1ère Game Boy et avec le PC Engin GT de NEC, quand j’avais 10 ans. Au fil des années, ma relation avec les jeux vidéo a évolué, au point où je passais tous les jours des heures à jouer à ma  Xbox sur SSX On Tour, Project Gotham Racing ou Jade Empire. Mes habitudes de jeu ont continué d’évoluer, j’ai commencé à entrer en relation avec d’autres joueurs, je suis entrée dans des guildes, certaines des personnes que j’ai rencontrées sont devenues des amis, et en fin de compte, j’ai réussi à entrer dans l’industrie et donc à gagner ma vie grâce à cette passion.

A quel moment avez-vous eu envie de faire de cette passion votre métier ?

En 2010, alors que je jouais à Need For Speed Hot Pursuit et SSX 2012 de manière compétitive, j’ai commencé à me demander comment les développeurs faisaient pour créer ce genre d’émotions, et comment ils réussissaient à me faire revenir chaque jour sur leurs jeux. Je voulais connaître la formule magique pour ça. Ces questions et cette fascination m’ont poussée à créer du contenu vidéo, à travers lequel je pouvais partager ma passion pour ces licences, que ce soit à travers des streams ou des tutoriels en vidéo. Et puis, à une Paris Game Week, j’ai participé à un événement : le public pouvait monter sur scène et me défier sur Hot Pursuit. Après ça, Electronic Arts France m’a invitée à rejoindre leur Creator Program, ce qui me donnait l’occasion de rencontrer des développeurs et de leur faire mes retours sur des projets en cours de développement, ou d’aller à des événements jeux vidéo comme la gamescom ou l’E3. C’est comme ça que j’ai réalisé que je voulais passer de l’autre côté de la barrière, que moi aussi je voulais travailler sur des jeux vidéo.

Et comment cette envie est-elle devenue une réalité ?

Rejoindre l’industrie du jeu vidéo, c’est un vrai défi. Il n’y a aucun moyen facile d’obtenir son 1er boulot.  Je me suis inscrite à l’IIM de Paris [ndlr :Institut de l’Internet du Multimédia], et j’ai obtenu un MBA en Video Game Management, ce qui m’a beaucoup aidé pour atteindre le but que je m’étais fixé. Pendant mon parcours dans cette école, il fallait que l’on fasse un stage de 6 mois pour valider notre diplôme. C’est comme ça que j’ai eu l’opportunité de rejoindre le studio Ubisoft Paris, et de travailler sur différents projets Just Dance, à partir de janvier 2013. Après avoir validé mon stage, on m’a offert un CDD, ce qui m’a permis de gagner en expérience dans le domaine de la production, et de poursuivre mon aventure.

Désormais, vous travaillez chez Criterion, comment cela est-il arrivé ?

Ça a demandé de la persévérance, et de la chance. Criterion a toujours été mon étoile polaire, et je savais que ce serait extrêmement difficile de les rejoindre. J’ai posé de nombreuses candidatures chez Electronic Arts, mais l’on me disait à chaque fois qu’il me faudrait plus d’expérience. Donc j’ai travaillé dur, en espérant qu’un jour, je serai capable de rejoindre mon studio préféré, et de travailler sur ma licence de cœur. Bosser et développer mes compétences en production ou en gestion de projet, sur de petites licences ou des AAA, comme Just Dance ou Gears 5, cela m’a été très utile. Créer un jeu, c’est une sacrée aventure, on peut réussir ou échouer, mais cela vous aide à former votre avenir professionnel.

Comment définiriez-vous votre travail de producer ?

Être producer chez Criterion, c’est assez différent de ce que fait un producer dans le reste de l’industrie. C’est plus proche de ce que font habituellement les chargés de produit. Mon rôle, c’est de donner tous les outils nécessaires aux différentes équipes (ingénierie, design, art, UI, etc) et de faire en sorte qu’elles arrivent à bosser ensemble pour créer les meilleures solutions pour les joueurs. Dans le même temps, je dois également m’assurer de porter la vision qui existe pour le jeu, la faire comprendre, le tout en jonglant avec les contraintes de temps et de budget. Je travaille avec les responsables des projets pour m’assurer que les features [ndlr : éléments du jeu, de gameplay, fonctionnalités diverses et variées] sur lesquelles je travaille peuvent être itérées et améliorées au fil du temps, jusqu’à la date limite demandée.

Recommanderiez-vous à celles et ceux qui nous lisent de venir travailler dans l’industrie du jeu vidéo, au Royaume-Uni ?

Je dirais même que travailler dans l’industrie au Royaume-Uni, c’est un must ! C’est l’un des plus grands centres de l’industrie du jeu vidéo, avec des tas de studios ayant remporté de nombreuses récompenses et de personnes hyper talentueuses. Travailler ici, c’est une voie express pour votre carrière, parce que vous apprendrez tellement, et dans le même temps vous améliorerez votre anglais, parlé et écrit. Et il y’a tout le temps des événements organisés par l’industrie, grâce auxquels vous pouvez rencontrer d’autres professionnels tout aussi passionnés que vous.

Auriez-vous un conseil pour celles et ceux qui auraient déjà pris leur décision, mais qui n’ont pas encore fait le grand saut ?

Le Royaume-Uni, ce n’est pas très loin de la France, donc je recommanderais de venir passer du temps ici, d’abord en tant que touriste, pour voir un peu à quoi ressemble la vie. Je ne me suis jamais sentie exclue, les gens ici sont tellement accueillants, et ils ont ce sens de l’humour vraiment génial. Je n’ai pas eu de gros choc de culture. Et puis, dans le même temps, je conseillerais de garder un œil sur le marché de l’emploi, de suivre ce qu’il s’y passe, grâce aux sites web des entreprises et à LinkedIn. Et n’hésitez pas à demander des conseils à celles et ceux qui sont déjà bien implantés dans l’industrie, ne soyez pas timides. A l’inverse, soyez curieux et audacieux.

Merci à Hélène Cressot d’avoir pris le temps de répondre à nos questions. Need For Speed Unbound, la dernière création de Criterion Games, est disponible sur Xbox Series X|S. Pour ne pas manquer nos prochains épisodes de notre série Les Français à l’étranger, restez connectés sur le Xbox Wire en français.

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