Les fumées des incendies ont plusieurs couleurs, voici pourquoi
Un avion combattant les flammes au-dessus de la Teste-de-Buch, en Gironde, le 18 juillet 2022ENVIRONNEMENT - En levant la tête ou derrière vos écrans, vous avez forcément vu depuis quelques jours d’épais nuages de fumée liés aux incendies qui...
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ENVIRONNEMENT - En levant la tête ou derrière vos écrans, vous avez forcément vu depuis quelques jours d’épais nuages de fumée liés aux incendies qui sévissent à Landiras et la Teste-de-Buch en Gironde, mais aussi en Bretagne ou dans la région d’Avignon.
Peut-être l’avez-vous alors remarqué: les fumées qui émanent de ce méga feu peuvent être noires, blanches ou grises. Les couleurs varient selon leur composition et les conséquences sur l’environnement et la santé ne sont pas identiques.
La fumée blanche, faussement rassurante
La composition de la fumée dépend de nombreux facteurs, notamment la quantité d’eau présente dans le feu de forêt. Selon Toussaint Barboni, spécialiste sciences en Environnement au CNRS,“ la teinte d’une fumée va principalement être liée à la quantité d’eau qu’il y aura dans la végétation. Plus il y a d’eau, plus la fumée sera de couleur blanche”.
Chaque goutte d’eau émise lors d’un incendie renferme des aérosols (des particules fines et très fines), principalement composés de suie. Or la suie fait partie des particules carbonées classées parmi les plus dangereuses pour l’homme: ce sont celles, par exemple, que vous retrouvez dans un moteur diesel ou encore dans les centrales à charbon.
La fumée noire quant à elle peut paraître bien plus impressionnante, mais dans le cas d’un feu de forêt, la production d’aérosols est moins élevée. “Le noir représente l’opacité des combustibles, en forêt si la fumée est noire cela veut donc dire que la végétation était très sèche”, ajoute Toussaint Barboni.
Mais vous avez aussi pu apercevoir de la fumée grise. En réalité, il s’agit d’une fumée blanche ou noire, exposée différemment à la lumière. “ Les particules qui teintent la fumée d’origine vont absorber, ou au contraire renvoyer, les rayons du soleil. La teinte peut donc varier selon la luminosité, mais elle peut s’apparenter à du gris”.
La fumée blanche contient des particules très fines telles que la PM2.5Un cocktail toxique
Quelle que soit la couleur, la fumée est donc porteuse de particules fines, dont on cause fréquemment pour l’air des grandes villes. Cela veut donc dire que la fumée d’un feu de forêt peut se rapprocher en termes de dangerosité de celle des gaz d’échappement des voitures. À proximité des incendies, la retombée de cendres et l’odeur inquiètent donc les populations à juste titre.
Les fumées noires contiennent du benzène, du cyanure et du monoxyde de carbone. Des composés chimiques qui rappelleront aux plus avertis les “ingrédients” de la cigarette: c’est normal, la recette est sensiblement la même, d’où des conséquences qui s’en rapprochent pour notre organisme.
Frédéric Le Guillou, pneumologue et Président de l’Association Santé Respiratoire France déclare ainsi que “ces fumées noires ont une dangerosité immédiate et sont responsables d’asphyxies, de toux et de sensations de brûlure sur les yeux, le nez et la peau”. À titre d’exemple, les déchets plastiques présents dans les différents campings pris au piège par les flammes ont émis des fumées noires.
Et contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, les fumées blanches peuvent être beaucoup plus insidieuses, avec des conséquences non immédiates sur notre santé. Elles contiennent en effet beaucoup plus de particules fines et parmi elles, la PM2.5. Vraiment très fine, cette particule représente moins de 3% du diamètre d’un cheveu. “Elle pénètre en profondeur dans les voies respiratoires, dans le sang et altère nos organes vitaux. Ces particules sont d’autant plus vicieuses puisque nous ne les sentons pas” ajoute le pneumologue.
Le masque anti-Covid comme protection temporaire
À long ou moyen terme, ces fumées dévastatrices peuvent être la cause d’insuffisance cardiaque, d’asthme et de thromboses responsables d’AVC. “Suite à des méga-feux, des hôpitaux notamment canadiens et australiens ont dû faire face à une recrudescence d’hospitalisations liées à des problèmes cardiaques et pulmonaires - nous risquons la même chose prochainement, mais aussi à long terme”, précise Frédéric Le Guillou.
Au regard de la durée d’exposition relativement brève, les autorités appellent cependant à ne pas s’inquiéter. En Gironde, le conseil départemental exhorte ainsi la population à ne pas multiplier les appels aux pompiers déjà très sollicités. “Si vous craignez de respirer les particules, mettez un masque que vous utilisiez pour vous protéger du Covid. Il faut attendre que le vent tombe”, peut-on lire notamment dans un post Facebook partagé en début de semaine.
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