Les intermittents ont quitté le théâtre de l'Odéon, qu'ils occupaient depuis mars
THÉÂTRE - Les intermittents du spectacle ont quitté d’eux-mêmes l’Odéon, célèbre théâtre à Paris qu’ils occupaient depuis le 4 mars, point de départ d’un mouvement national. Ils ont évacué les lieux vers 6h du matin ce dimanche 23 mai, enlevant...
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THÉÂTRE - Les intermittents du spectacle ont quitté d’eux-mêmes l’Odéon, célèbre théâtre à Paris qu’ils occupaient depuis le 4 mars, point de départ d’un mouvement national. Ils ont évacué les lieux vers 6h du matin ce dimanche 23 mai, enlevant toutes les banderoles revendicatives sur le fronton et ne laissant que celle-ci, “A bientôt...”.
Dans un communiqué publié sur Twitter et intitulé “Ce n’est qu’un aurevoir”, le mouvement Occupation Odéon assure que “son intention n’a jamais été d’empêcher la réouverture”. “Au milieu de ces irresponsables, il nous revient de faire tonner la raison, ajoute le texte. C’est pourquoi nous décidons aujourd’hui de quitter l’Odéon.
Et d’ajouter: “Cette occupation aura permis de lancer un mouvement sans précédent à travers le pays (...) Notre socle commun de revendications est un cap à tenir pour continuer la lutte. Il nous appartient maintenant de la mener ailleurs qu’à l’Odéon”.
Ce n’est qu’un au revoir.
— Occupation Odéon (@OccupationOdeon) May 23, 2021
Notre communiqué suite à notre départ de @TheatreOdeon. #OccupationOdeon#OccuponsPartoutpic.twitter.com/zpyeL1f8V6
“Rester à l’Odéon c’est devenu un problème d’affrontement avec la direction, ça ne nous intéresse pas”, a indiqué à l’AFP Denis Gravouil, secrétaire général de la CGT Spectacle. Et de préciser que l’idée maintenant est de “poursuivre ailleurs, pour continuer à batailler le plus longtemps possible”.
Le mouvement d’occupation des théâtres, parti de l’Odéon, avait essaimé dans une centaine de salles à travers la France.
Une occupation 24/24h
Soutenus par la CGT, les intermittents du spectacle et précaires étaient sur les lieux, à l’Odéon, 24h sur 24, pour réclamer une deuxième année blanche en raison de la crise sanitaire et le retrait de la réforme de l’assurance chômage qui entre en vigueur en juillet.
Ce mouvement d’occupation avait empêché, selon la direction, la réouverture de ce théâtre au public comme prévue dès le 19 mai avec les représentations de ‘La Ménagerie de verre’, chef-d’œuvre de Tennessee Williams, mise en scène par Ivo van Hove, avec Isabelle Huppert en tête d’affiche.
“La décision du directeur de ne pas donner les représentations de ‘La Ménagerie de verre’ depuis le mercredi 19 mai, ce n’est pas tenable pour nous, car on veut que ce spectacle ait lieu”, a commenté Denis Gravouil. “Nous, on voulait qu’il ait lieu avec une occupation qui nous permette de causer, qui nous permette d’afficher des banderoles mais on ne veut pas empêcher le spectacle. Donc on va permettre aux spectacles de reprendre”, a poursuivi le responsable syndical.
Denis Gravouil se montre par ailleurs sceptique sur la réouverture culturelle par étapes depuis le 19 mai: “C’est un leurre, il y a un tiers, un quart, un dixième des gens qui travaillent (...) certains festivals sont annulés ou sont en demi-jauge; les théâtres privés ont reporté. Donc, déjà, la réouverture ce n’est pas suffisant, elle est partielle”.
Un mouvement condamné par Bachelot
Ce mouvement d’occupation des théâtres était condamné par la ministre de la Culture Roselyne Bachelot. La responsable politique avait twitté jeudi: “Le moment est venu d’arrêter les blocages, de permettre au public de revenir en sécurité dans les salles, de laisser artistes et techniciens travailler”.
Nous avons entendu et répondu aux demandes de ceux qui occupent encore un peu plus de 60 théâtres.
— Roselyne Bachelot (@R_Bachelot) May 20, 2021
Le moment est venu d’arrêter les blocages, de permettre au public de revenir en sécurité dans les salles, de laisser artistes et techniciens travailler.
Et #VivreLaCulture, ensemble
Spécificité française, le régime des intermittents concerne 120.000 artistes et techniciens indemnisés chaque année avec comme condition d’avoir travaillé 507 heures sur 12 mois.
Emmanuel Macron leur a accordé une année blanche qui expire en août et qui a été récemment prolongée de quatre mois.
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