Les œufs de poules élevées au sol ne sont pas ce que vous croyez

ANIMAUX - Des poules entassées sur des volières, privées d’accès à la lumière naturelle. D’autres agonisantes, victimes de cannibalisme de la part de leurs congénères. La vidéo choc publiée par l ’association de défense des animaux L214 ce...

Les œufs de poules élevées au sol ne sont pas ce que vous croyez

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Un élevage intensif de poules à Louannec dans l'ouest de la France, le 27 août 2013.

ANIMAUX - Des poules entassées sur des volières, privées d’accès à la lumière naturelle. D’autres agonisantes, victimes de cannibalisme de la part de leurs congénères. La vidéo choc publiée par l ’association de défense des animaux L214 ce mercredi 21 avril dénonce les conditions d’élevage des poules au sol, pondeuses des œufs labellisés “code 2” qui sont censés avoir été produits dans des conditions plus respectueuses du bien-être des volailles. 

Les œufs vendus dans le commerce sont classés selon le type d’élevage des poules qui les ont pondus, du code 3 pour les œufs produits par des poules en cages à 0, pour les poules issues de l’agriculture biologique. Cette classification reflète les dispositions de la directive 1999/74/CE du Conseil du 19 juillet 1999 établissant les normes minimales relatives à la protection des poules pondeuses.

Une réglementation insuffisante

Selon cette directive, les élevages au sol doivent se conformer à un cahier des charges dans l’agencement des poulaillers, comme respecter une densité maximale de 9 poules au mètre carré, fournir aux poules des nids et des perchoirs et couvrir 1/3 de la surface du sol du poulailler de litière. ”À l’intérieur des bâtiments, les normes pour l’élevage au sol sont les mêmes qui prévalent pour l’élevage en plein air” fait remarquer au HuffPost Maxime Chaumet secrétaire général du Comité National pour la Promotion de l’Œuf (CNPO).

Ces mesures apparaissent pourtant insuffisantes pour assurer le bien-être des animaux pour Lucille Bellegarde, chargée des affaires agro-alimentaires et ingénieure agronome au sein de l’ONG Compassion in World Farming (CIWF). “Le réglementaire n’est pas suffisant” déplore-t-elle auprès du HuffPost. 

“Pour éviter le picage”, c’est à dire les attaques à coups de becs qui surviennent entre les poules, il faudrait “réduire la densité des élevages afin de diminuer le stress des poules”, suggère Lucille Bellegarde. L’ingénieure agronome milite également pour la généralisation de la lumière naturelle dans les poulaillers. “Si certains élevages n’ont pas de fenêtres ,c’est qu’ils sont en fait d’anciens bâtiments dédiés à l’élevage en cages” conçus pour être éclairés à la lumière artificielle.

Dans un communiqué de presse, l’association L214 dénonce le caractère trompeur de la mention ”élevage au sol”,  insistant sur “un décalage fort entre l’imagerie pastorale des emballages et la réalité de ce mode d’élevage intensif”. Une accusation que Maxime Chaumet réfute: “le terme élevage au sol a été adopté au niveau européen et nous sommes les 1ers à dire que cela ne cause pas au consommateur.”

Tous les élevages au sol ne sont pas à blâmer

Pour autant, selon Lucille Bellegarde, tous les élevages au sol ne seraient pas à blâmer. “Il existe des initiatives privées avec un cahier des charges plus contraignant que la réglementation”. Certains éleveurs répandent une litière organique à base de paille ou de sciure pour leurs volailles. D’autres mettent en place des volières non pas pour augmenter la densité des élevages, un usage dénoncé dans l’enquête vidéo de L214, mais pour “que les poules puissent se percher et se déplacer dans un environnement à trois dimensions.”

Interrogé par l’AFP, le président de l’interprofession Philippe Juven rappelle que la filière travaille depuis 2016 sur des alternatives aux cages. Pour Maxime Chaumet, l’association L214 souhaite selon lui “arrêter l’élevage en général” alors que la filière a consacré près d“1 milliard d’euros pour sa transformation.”

La suppression de l’élevage en cage apparaît par ailleurs une question encore plus prioritaire pour Lucille Bellegarde que les problématiques de l’élevage au sol. “Emmanuel Macron, rappelle-t-elle, s’était engagé à supprimer la vente aux consommateurs d’œufs de poules élevées en cage”. Selon le CNPO, cette dernière représente encore 35% du marché des œufs en France.

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