Les profs n’en peuvent plus : «Les élèves confondent le J et le S»

Excédé, un mouvement de profs s’est formé pour dénoncer les conséquences de “Bande organisée” : un inter-changement régulier des lettres “J” et “S”.  “Joleil”, “Saguar”, “Jingapour” : depuis près de six mois, les professeurs de la France entière...

Les profs n’en peuvent plus : «Les élèves confondent le J et le S»

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Excédé, un mouvement de profs s’est formé pour dénoncer les conséquences de “Bande organisée” : un inter-changement régulier des lettres “J” et “S”. 

“Joleil”, “Saguar”, “Jingapour” : depuis près de six mois, les professeurs de la France entière vivent un véritable enfer. «On n’en peut plus», s’épuise Clément, professeur de Français dans le Doubs. Depuis la sortie de “Bande organisée” le 15 août 2020, les élèves ont incorporé dans leurs copies une faute qui, jusqu’alors, n’avait quasi jamais été aperçue : un inter-changement du “J” et du “S”. Et en effet, dans son couplet, Naps promet : «Le J, c’est le S». Mais à quel prix ?

«Si le J c’est le S, est-ce que le S c’est le J ?»

Visionné près de 300 millions de fois sur YouTube, devenu l’un des plus grands tubes de l’histoire de l’industrie musicale française, “Bande organisée” a semé le trouble dans la tête des élèves. Et leur orthographe en devient presque incompréhensible. «On est obligé de déchiffrer mot par mot, reprend Clément. J’ai beau répéter quatre fois par jour que : non, le J, ce n’est pas le S, rien n’y fait. Dans certains cas, je pense que c’est quasiment irrécupérable.»

Le pire, c’est que la faute a intégré le langage courant de certains élèves. Dans un collège du Var, le drame a presque été évité. «Tous les matins, les élèves entraient dans la classe de M. Durant en criant “Jalut” et “Bonsour”, se souvient Bernard Martin, proviseur du collège. Un jour, il a voulu chopper un élève par le col. Il a fallu l’intervention de plusieurs autres professeurs pour éviter une confrontation».

Certains autres professeurs, comme Benoît Petit, dans les Bouches-du-Rhône, ont accepté ces changements. «Il faut composer avec l’évolution de la langue française. Naps est un poète, au même titre que Victor Hugo et Charles Baudelaire, la manière avec laquelle il manipule les mots est inspirante». Il met toutefois en doute la réciprocité de la règle : «Si le J c’est le S, est-ce que le S c’est le J ? Pour l’instant, on en sait rien. Mais Naps sort son album ce vendredi 2 avril, et je sais qu’on aura la réponse», sourit-il.

Evidemment, cet article est un poisson d’avril.