Les “Rayons Gamma” de P.R2B vont vous électriser
“Et voilà que tout tourne autour de moi, c’est à rendre fou”, chante-t-elle, accompagnée de son piano, dans Ma meilleure vie, la plus belle ballade de l’automne (de l’année ?). Plus tard, Pauline Rambeau de Baralon admet que sa « vie part à...
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“Et voilà que tout tourne autour de moi, c’est à rendre fou”, chante-t-elle, accompagnée de son piano, dans Ma meilleure vie, la plus belle ballade de l’automne (de l’année ?). Plus tard, Pauline Rambeau de Baralon admet que sa « vie part à vau-l’eau » sur des beats tropicaux (Mama), nous entraîne dans une comptine gabber à donner le tournis (La Piscine) après nous avoir brisé le cœur en racontant l’amour pour son père disparu (Lettre à P.) et nous avoir fait rêver de folles amours grâce à La Chanson du bal, outre les spoken words d’un Punta Cana. Tous les grands écarts sont permis chez P.R2B, alliée avec le très demandé producteur Tristan Salvati, collaborateur d’Angèle ou de Clara Luciani.
“Je ne voulais surtout pas que Rayons Gamma soit parfait, commente-t-elle. Il fallait tailler l’émotion brute et non pas un objet polissé : c’est tout ce qui m’emmerde dans la musique et l’art en général.” Cependant, la triple construction de Rayons Gamma impressionne.
L’organique, avec ses orchestrations quasi classiques, centré sur la voix et les vents (clarinette, saxophone, trompette) ; le corps électronique composé « de vieux Moog au son chaud malaxés avec Tristan Salvati” ; une section rythmique purement électronique, parfois dynamitée par des sub-bass. Ce mélange, c’est “la patte” de P.R2B depuis sa sortie de la Fémis, en 2016, lorsqu’elle comprend que la musique et l’image ne font plus qu’un à travers son prisme ultrasensible.
“Le monde sonore que je voulais construire était complet”
En témoignent ces douze chansons remarquablement écrites, qui ont nécessité deux ans de fabrication : “Je suis quelqu’un qui va vite mais qui aime prendre le temps, révèle-t-elle, généreuse en contradictions. Chaque morceau apportait une nouvelle touche à ce que j’avais déjà créé et je ne pouvais pas m’arrêter là… Jusqu’au moment où j’ai senti que le répertoire était terminé, que le monde sonore que je voulais construire était complet. Le coronavirus est venu aussi frapper de front. Ce temps d’isolement, je l’ai pris comme une étape de création, douloureuse mais essentielle. Il m’a permis de prendre le recul car au départ, tout était précipité.” E
n effet, depuis sa 1ère apparition chez La Souterraine, en 2017, P.R2B ne cesse d’être prise pour ce qu’elle est : une révélation de la scène française.
Celle qui a choisi enfant la clarinette, avant de tâter de la guitare dans un groupe de rock, garde la tête froide – mais laisse libre cours à un imaginaire fantasmé sous l’influence de Björk, Higelin, Fontaine, Marina Abramović ou Takeshi Kitano : “Ils sont toujours derrière mon épaule quand j’écris.”
La grammaire de Rayons Gamma oscille ainsi entre un romantisme lyrique et un naturalisme “punk, contestataire”. Ce qui fait la beauté d’un disque baptisé en hommage au film De l’influence des rayons gamma sur les marguerites (1972) de Paul Newman, et parce que ces rayons“tuent et sauvent à la fois”.
Rayons Gamma (Naïve/Believe). Sortie le 22 octobre.