Les soirées du collectif LA CREOLE se sont installées pour durer, et on vous explique pourquoi
Avant que LA CREOLE n’embrase les clubs parisiens de son mélange ardent, il y eut d’abord Créole Soul, un projet artistique mené par la photographe française Fanny Viguier et le créateur de mode et directeur artistique guadeloupéen Vincent...
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Avant que LA CREOLE n’embrase les clubs parisiens de son mélange ardent, il y eut d’abord Créole Soul, un projet artistique mené par la photographe française Fanny Viguier et le créateur de mode et directeur artistique guadeloupéen Vincent Frédéric Colombo. Au travers de ce manifeste créatif débuté au mitan de la décennie passée, le duo explore la multiplicité de l’identité créole, s’interroge sur sa construction et s’attelle à sa déconstruction, par le prisme de la photographie et de la mode. De la rencontre de ces deux sensibilités artistiques naissent plusieurs séries de photos présentées lors d’expositions à Paris. En juin 2017, le vernissage d’une deuxième exposition se prolonge naturellement pour se transformer en soirée à part entière. La DJ d’origine martiniquaise, guadeloupéenne et ivoirienne Crystallmess, alors au contrôle des platines, ne le sait pas encore, mais elle vient de mettre le feu à la toute 1ère CREOLE avant l’heure.
Six mois plus tard, LA CREOLE se présente au monde en prenant ses quartiers au Chinois de Montreuil, qui demeure encore aujourd’hui son fief historique, malgré la nécessité aujourd’hui de devoir pousser les murs.
Inclusivité et bienveillance
Depuis, le collectif provocateur de mélanges culturels inattendus a érigé un modèle de fêtes émancipatrices, où l’inclusivité et la bienveillance sont des piliers inamovibles, au même titre que l’expression des corps par la danse, remise au cœur des soirées. “La manière dont le public a répondu présent à notre appel lors de la 1ère soirée a mis en lumière le fait qu’il était déjà là et prêt” affirme Fanny Viguier. Alors qu’aujourd’hui, ces valeurs se sont peu à peu démocratisées au sein de la nuit parisienne, LA CREOLE demeure toujours un espace unique en son genre. L’attention et le soin portés à son public, venu d’une multitude d’horizons, sont aussi importants qu’à leur début et la programmation de leurs soirées ne montre aucun signe d’essoufflement.
Avant la grande réunion familiale de ce 15 juillet, qui verra LA CREOLE s’allier à leurs cousins ambianceurs de Montréal Moonshine et au label &ce Recless de la charismatique Lala &ce, sur invitation de la radio Rinse France (dont le collectif est résident), Fanny Viguier et Vincent Frédéric Colombo ont apporté quelques éléments de réponse sur ce qui fait la vitalité de LA CREOLE plus de cinq ans après sa création.
Âme créole
À la manière d’un terrain de jeu alternatif, les soirées underground de LA CREOLE sondent les vibrations de l’âme créole et représentent un exutoire pour tous·tes, en particulier pour les personnes dont l’existence est marginalisée. “Je dis souvent qu’on est inclusif à l’envers. On part des minorités qui, elles, n’excluent pas ce qui est perçu comme la norme”, précise la cofondatrice. C’est ce qui fait qu’une CREOLE est une CREOLE”. Depuis ses débuts, le collectif s’attache aussi bien à célébrer les croisements musicaux qu’à se réapproprier les rythmes issus des territoires et diasporas créoles pour constituer une musique club interculturelle. Fanny nous en dit plus sur l’essence sonore de leur rendez-vous : “Musicalement, au même titre que l’on cause de créolisation, de culture du métissage, c’est la réunion d’éléments de musique afro-latino-caribéennes, mélangés avec du vogue beat mais aussi avec des éléments electro et techno. C’est toujours cette idée de pluralité, de rencontre et de mélanges sonores inattendus. Tu reprends la base de la créolisation et tu y es !”
Bouyon, shatta, UK funky, kuduro et autres rythmes afro-descendants combinés à des performances voguing : cette fusion détonante et sans frontières suscite un vif étonnement, et ce, encore aujourd’hui. “D’une certaine manière, ce qui a sacralisé ce que l’on a proposé avec LA CREOLE, explique Vincent, c’est que les gens ne savent pas à quoi s’attendre au final. On est dans cette espèce d’effet de surprise constant. On a l’impression que le line up accompagne l’idée de la soirée, mais les gens ne viennent pas forcément que pour ça. Ils viennent pour un état d’esprit, pour des sonorités, pour des publics qui normalement ne se rencontrent pas. C’est ce qui fait partie de la magie de cette soirée.”
Une émancipation fidèle à ses racines
Un nouveau chapitre de l’aventure LA CREOLE s’entame maintenant après déjà plus de cinq ans à faire suer à grosses gouttes les adeptes de mixité sociale et culturelle sur la piste de danse. De nouvelles résidences s’ouvrent comme La Machine du Moulin Rouge qui leur dévoile les rênes de ce lieu emblématique de la vie nocturne parisienne plusieurs soirées dans l’année. Sans précipitation, LA CREOLE s’émancipe à son rythme et cherche à atteindre de nouveaux objectifs, tout en s’efforçant de rester fidèle aux préceptes de leurs débuts : “Grandir oui, mais pas à n’importe quel prix et pas sans perdre l’essence de ce que l’on est” assure Fanny qui ajoute : “on préfère éventuellement se développer sur des territoires différents, et créer un nouveau public sur d’autres territoires mais avec la même dynamique.” La pérennité de cette entité devenue un peu plus qu’une institution de la nuit parisienne passe donc par le prolongement de leurs actions : “on est vraiment un projet à 360°, tout communique”, explique la photographe également en charge de la communication, de la production. « Chaque pan de l’activité que l’on développe que ce soit la photo, les vêtements, les soirées, la prise de parole sont une manière de développer le projet.”
Avant la création prochaine d’un label pour continuer à mettre en avant et accompagner les artistes qui mettront l’ambiance dans les CREOLE de demain, le collectif parisien se fait une joie d’unir ses forces avec ses “frères d’enjaillement” que sont Moonshine, Rinse et &ce Recless ce samedi 15 juillet pour un rassemblement unique aux allures de mini-festival au Point Fort d’Aubervilliers.
En guise d’échauffement, voici six titres indissociables et représentatifs des soirées LA CREOLE :
Jan Driver – Tellyfoam
Les Déesses – On a changé
Boutcha Bwa – Mozart Bwa
Greg & King Doudou – Dembow Tronico
Sylvère – Carnival
Matyouz Tha Harajukunt – My Chatte (Lazy Flow vogue remix)