“Les Trois Mousquetaires”, “L’Établi”, “About Kim Sohee”… Voici les sorties de la semaine

Les Trois Mousquetaires de Martin Bourboulon  L’adéquation entre interprètes et personnages est parfaite : Eva Green semble être née pour jouer Milady de Winter, la rusée et cruelle agente du méchant cardinal de Richelieu (onctueux Éric Ruf),...

“Les Trois Mousquetaires”, “L’Établi”, “About Kim Sohee”… Voici les sorties de la semaine

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Les Trois Mousquetaires de Martin Bourboulon 

L’adéquation entre interprètes et personnages est parfaite : Eva Green semble être née pour jouer Milady de Winter, la rusée et cruelle agente du méchant cardinal de Richelieu (onctueux Éric Ruf), tout comme la lumineuse Vicky Krieps en reine de France et Louis Garrel en Louis XIII (souvent à hurler de rire, tant on sent le roi en permanence écartelé entre l’étiquette et ses pulsions de plaisir). Tous·tes existent, ne sont pas des marionnettes. Et ça chevauche, et ça ferraille, et ça mousquetonne, ça trucide à tout-va les méchants mousquetaires du cardinal, ça trahit ou ça venge, et ils sont tous un peu sales, poussiéreux ou boueux. Et on est content·es.

Lire la critique de Jean-Baptiste Morain

L’Établi de Mathias Gokalp

Gokalp a enfin l’intuition judicieuse de ne pas éclairer seulement la réalité d’une ère lointaine et révolue, mais également celle de notre époque. Une réalité décrite le temps d’une phrase brève, qui tombe comme un couperet : “Le jour où nos vies seront régies par la société de consommation, qui aura envie de sortir de son petit confort pour faire la révolution ?” Cinquante ans plus tard, l’aliénation a-t-elle simplement changé de visage ?

Lire la critique de Ludovic Béot

About Kim Sohee de July Jung

Quand elle plante une chronique sociale comme lorsqu’elle passe au registre du film noir, July Jung impressionne par une mise en scène crue et épurée, presque rugueuse, mais sans cesse attentive au moindre détail, comme ce rayon de soleil qui traverse une pièce par l’entrebâillement d’une porte et viendra réchauffer tour à tour la lycéenne et l’enquêtrice. Si les deux héroïnes ne se rencontrent jamais dans le plan, la façon dont les images de la 1ère partie viennent hanter la seconde fait d’About Kim Sohee un film à la dimension spectrale, bouleversante.

Lire la critique de Bruno Deruisseau

Relaxe d’Audrey Ginestet

La force du film est de expliquer enfin à voix haute que toute cette histoire n’était qu’une fiction policière et que malgré toutes les forces étatiques employées pour écraser ses accusé·es, la justice leur donnera raison. Le film devient alors le précieux et inestimable témoignage d’une victoire. Une trace dont nous avons tant besoin en ces temps de répression d’une violence inouïe menée par un gouvernement emmuré dans sa surdité.  

Lire la critique de Ludovic Béot

À mon seul désir de Lucie Borleteau

Le nouveau film de Lucie Borleteau (Fidelio, l’odyssée d’Alice, 2014, Chanson douce, 2019) emprunte dès le début le ton du conte pour dresser le portrait d’une jeune femme joyeuse, ouverte, qui assume ses désirs. Pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté, Borleteau sait très bien montrer ou suggérer que la prostitution est le plus souvent synonyme d’esclavage. Mais ce n’est pas son sujet.

Lire la critique de Jean-Baptiste Morain

Normale d’Olivier Babinet

Normale dépeint ainsi un drame social teinté d’heroic fantasy à hauteur de chambre d’ado. Lucie y écrit son carnet et se gorge de fictions, aussi bien des épopées chevaleresques dans les cours de l’école que de gros mythos improbables qu’elle répand malicieusement. Cette veine du cinéma indépendant US vient infuser le film tout du long, faisant de Normale un conte social protéiforme qui parvient à remonter le temps, toujours sur la brèche entre ses pulsions fantasmagoriques et nostalgiques. C’est à la fois une réussite et un échec : cette tendance à l’hybridation permanente, si elle donne parfois de jolies scènes (le spectacle du lycée en tête), met parfois à distance l’émotion à force d’artificialité.

Lire la critique d’Arnaud Hallet