Lewis Trondheim se "saigne à blanc" symboliquement pour alerter sur le sort des auteurs de BD

CULTURE - Tout un symbole. Pour dénoncer l’inaction du ministère de la Culture face à la précarité des auteurs, le dessinateur de BD Lewis Trondheim a décidé de renvoyer sa médaille de chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres, reçue en...

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Le dessinateur Lewis Trondheim dans une vidéo YouTube publiée le 16 mars 2021.

CULTURE - Tout un symbole. Pour dénoncer l’inaction du ministère de la Culture face à la précarité des auteurs, le dessinateur de BD Lewis Trondheim a décidé de renvoyer sa médaille de chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres, reçue en 2005. Dans une vidéo partagée sur sa chaîne YouTube, ce mardi 16 mars, le créateur de Lapinot se justifie ainsi: “Le ministère de la Culture n’est pas mon ministère”. 

“Les auteurs sont saignés à blancs par ce gouvernement”, dénonce-t-il encore avant de faire semblant de se taillader les veines puis de verser de l’encre rouge sur sa médaille comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous.

“L’enterrement du rapport Racine” en cause

Comme le souligne franceinfo, ce geste fort de Lewis Trondheim répond à une décision du ministère de Roselyne Bachelot, qui n’a pas retenu la reconnaissance d’un statut pour les artistes et auteurs, que ces derniers réclament. Cette disposition figurait pourtant parmi les propositions du rapport Racine, commandé par son prédécesseur Frank Riester.

D’où la réaction de Lewis Trondheim (et d’autres auteurs): “On ne demande pas d’argent, on ne demande pas de vacances, on ne demande pas de privilèges, on demande juste un statut professionnel de façon à avoir les fruits de ce pour quoi on cotise”

Lewis Tronheim a reçu le soutien de confères et consœurs, à l’image Samantha Bailly, ex-présidente de la Ligue des auteurs professionnels qui a récemment quitté ses fonctions pour protester contre l’abandon de cette reconnaissance.

 

La précarité des auteurs de BD

Si le secteur de la culture dans son ensemble est fortement touché par la crise sanitaire, celui de la bande dessinée souffre particulièrement du fait de problèmes structurels. Le rapport Racine avait d’ailleurs relevé ce manque de représentation des auteurs de BD. “Il faudrait qu’un véritable dialogue se fasse avec toutes les institutions mais aussi avec les éditeurs qui ne semblent pas toujours être de notre côté”, selon l’autrice Nathalie Ferlut à franceinfo

“On n’est pas du tout reconnus, ni au niveau des rémunérations ni au niveau du statut social”, déplorait aussi Jean-Benoît Meybeck, membre du collectif Auteurs-Autrices en Action (AAA) à franceinfo en janvier.  Et pour cause, “la part auteur correspond en général à moins de 10% de la part du livre”, précisait-il. Conséquence, certains auteurs ne gagnent parfois que 2000 à 3000 euros par an malgré un travail conséquent.

Fin janvier, de nombreux bédéistes avaient d’ailleurs appelé au “boycott total” du festival d’Angoulême qui doit se tenir en juin, face à la précarité qu’ils subissent. “C’est le seul moyeu d’action dont on dispose” témoignait Jean-Benoît Meybeck, en précisant que la moitié des bédéistes “vivent sous le seuil de pauvreté”.

 

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