“L’Innocent”, “Jack Mimoun”, “Simone, le voyage du siècle ” : Les films de la semaine
L’Innocent de Louis Garrel Tout en accomplissant une comédie souvent allègre, Louis Garrel ne triche pas avec son sujet. Être “fils de” (de n’importe quel père, n’importe quelle mère, inconnu·e ou célèbre), c’est toujours une prison. La confrontation...
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L’Innocent de Louis Garrel
Tout en accomplissant une comédie souvent allègre, Louis Garrel ne triche pas avec son sujet. Être “fils de” (de n’importe quel père, n’importe quelle mère, inconnu·e ou célèbre), c’est toujours une prison. La confrontation belliqueuse à beaucoup de déterminismes. La transmission d’une cage en héritage – ce que dit littéralement la dernière scène. Mais chacun·e peut inventer qui l’y rejoint et qui lui permet d’en sortir.
Lire la critique de Jean-Marc Lalanne
Les Harkis de Philippe Faucon
Aux dilemmes et crises schizophréniques, le cinéma de Philippe Faucon donne une réponse ferme, nous disant que ni l’identité, ni la place, ni le rang, rien de ce qui constitue l’homme en tant qu’individu ne peut justifier quelque divergence de point de vue sur une histoire invariable. Toute la singularité et la force politique de son œuvre résident dans cette persistance d’affirmation, incarnée par une fine combinaison entre une forme extrêmement dépouillée et une colère rentrée, celle de la vive conviction de l’injustice.
Lire la critique de Marilou Duponchel
Simone de Olivier Dahan
Tout est désespérément navrant, absolument tout. Les dopés, les prisonniers, les malades du Sida, la jeunesse de 68, tout sonne faux. Mais un faux dégueulasse, ostentatoire. Il y a une abjection dans cette médiocrité. Sans aucune incarnation, les fantoches pathétiques sont exhibés dans un théâtre toc et fatigué. Le film ne croit en rien, fait du petit commerce de ses maximes, sans chair et sans image. Olivier Dahan serait finalement notre cinéaste de films de zombies le plus terrifiant, grand maestro des reliquats, chef des goitres en latex et profanateur de tombes.
Lire la critique d’Arnaud Hallet
Halloween Ends de David Gordon Green
Michael nous manque donc beaucoup, et avec lui le vertige manichéen (une incarnation du mal absolu, sans justification, sans psychologie) qui a toujours valu à la saga sa place au panthéon horrifique. S’y substitue un récit totalement prévisible et balisé que Green va offrir à son jeune initié, pourtant incarné avec ferveur par le jeune Rohan Campbell et introduit par une excellente scène d’intro.
Lire la critique de Théo Ribeton
Jack Mimoun et le secret de Val Verde de Malik Bentalha
Le film parvient à tirer de son canevas cartoonesque quelque peu convenu quelque chose d’assez vivant et habité, grâce à des interprètes capables de s’approprier avec un certain sens du contrepied leurs rôles respectifs : le crétin bravache et secrètement paumé, le businessman froussard, le mercenaire décérébré s’incarnent en Bentalha, Commandeur et Damiens d’une façon légèrement sarcastique, subtilement à côté du rôle, dépourvue de niaiserie et somme toute très goscinnyenne.
Lire la critique de Théo Ribeton
Azor d’Andreas Fontana
Azor est le 1er long-métrage de fiction du Suisse Andreas Fontana, dont il a co-écrit le scénario avec Mariano Llinás, grand scénariste argentin, compère de Santiago Mitre (et auteur d’un film fleuve fou et époustouflant, La Flor), dont on reconnaît ici la fascination – romanesque, soyons précis – pour les complots, pour la littérature de Jorge Luis Borges, aussi, d’ailleurs cité dans les dialogues.
Lire la critique de Jean-Baptiste Morain
Pénélope, mon amour de Claire Doyon
Objet documentaire hybride, à mi-chemin entre une lettre de mère adressée à sa fille, un journal intime et un recueil de souvenirs, Pénélope, mon amour saisit toute l’opacité que crée la maladie autour de Pénélope mais dévoile aussi ces moments de connexion qu’elle échange avec sa mère. En voix-off, la cinéaste, qui n’apparaîtra quasiment jamais à l’écran, exprime d’une écriture cristalline et sans concession les pensées qui la traversent, des plus douloureuses et terribles aux plus apaisés et porteuses d’espoir.
Lire la critique de Ludovic Béot
Butterfly Vision de Maksym Nakonechnyi
À cette logique punitive et parfois trop sentencieuse imposée par le récit envers son héroïne, s’oppose toute la résistance de son actrice, Rita Burkovska, impressionnante de droiture, même dans ses silences les plus lourds. Ce n’est alors plus tellement le phénomène de l’effet papillon que l’image explique, mais, par la force du visage de Burkovska, l’identité mutante du lépidoptère, s’échappant courageusement de sa chrysalide pour mieux voler à nouveau, comme autrefois le faisait son drone.
Lire la critique de Ludovic Béot