Liz Cheney évincée, le Parti républicain s'incline devant Trump
ÉTATS-UNIS - Le poids de Trump pèse toujours très lourd sur son parti. La preuve: l’élue Liz Cheney, l’une des principales critiques de l’ancien président américain, a été évincée ce mercredi 12 mai de sa place de numéro trois du parti républicain...
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ÉTATS-UNIS - Le poids de Trump pèse toujours très lourd sur son parti. La preuve: l’élue Liz Cheney, l’une des principales critiques de l’ancien président américain, a été évincée ce mercredi 12 mai de sa place de numéro trois du parti républicain à la Chambre des représentants, ont annoncé plusieurs élus à la sortie du vote au Congrès.
Les 212 républicains de la Chambre des représentants ont évincé l’élue conservatrice de la hiérarchie républicaine quelques minutes après 09H00 (15h en France), à la suite d’une réunion à huis clos.
“Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour garantir que l’ancien président ne s’approche plus jamais du Bureau ovale”, a réagi Liz Cheney, après le verdict. “Le pays a besoin d’un parti républicain fort qui se fonde sur les principes fondamentaux du patriotisme, et je m’engage à garantir que cela soit de cette façon que le parti aille de l’avant”, a insisté la fille de l’ancien vice-président Dick Cheney.
Liz Cheney et les accusations qui fâchent
Liz Cheney “n’a aucune personnalité et n’a rien à apporter de bon à notre vie politique ou à notre pays”, a commenté l’ex-magnat de l’immobilier dans un communiqué.
Sa faute aux yeux de Donald Trump? Dénoncer sans relâche le “grand mensonge” perpétré par le milliardaire lorsqu’il affirme, contre toute évidence, que la dernière élection présidentielle lui a été “volée”. Et l’accuser d’avoir incité la violence des manifestants pro-Trump lors de l’assaut meurtrier du Capitole.
À coups de communiqués incendiaires, l’ex-président républicain a largement pesé dans l’éviction attendue de Liz Cheney, “une imbécile va-t-en-guerre qui n’a rien à faire dans la hiérarchie”.
L’élue du Wyoming était apparue ces derniers jours résignée à perdre sa place de numéro trois du parti à la Chambre. Mais non sans exhorter les républicains à tourner le dos “au culte de la personnalité Trump”.
Et mardi soir, elle a donné un discours cinglant contre son ennemi. “Rester silencieux et ignorer le mensonge” sur la fraude électorale présumée “enhardit le menteur”, a-t-elle lancé dans un hémicycle pratiquement vide.
Freedom only survives if we protect it. We must speak the truth. The election was not stolen. America has not failed. pic.twitter.com/H4KrMxkPdy
— Rep. Liz Cheney (@RepLizCheney) May 12, 2021
“Je n’y participerai pas. Je ne resterai pas immobile en silence pendant que d’autres mènent notre parti sur une voie qui abandonne l’État de droit, et rejoignent la croisade de l’ancien président pour saper notre démocratie”.
Écarter Cheney pour “rassembler”
La fille de l’ancien vice-président Dick Cheney figurait parmi les dix républicains de la Chambre à avoir voté pour la mise en accusation de Donald Trump pour “incitation à l’insurrection” lors de l’attaque du Capitole le 6 janvier.
L’ex-président américain avait ensuite été acquitté par le Sénat.
Liz Cheney, 54 ans, avait survécu à une 1ère motion de défiance en février. Mais depuis, la patience de certains collègues, y compris critiques de Donald Trump, s’est étiolée.
Car dans son rôle de numéro trois, ou “conference chair”, Liz Cheney était chargée de porter le message des républicains. Or les élections causementaires cruciales des “midterms” de 2022 approchent.
Le message de Kevin McCarthy est clair: impossible de l’emporter sans montrer un front uni. “Elle a perdu sa capacité à être notre porte-parole”, avait écrit mardi Chip Roy, un élu du Texas, qui avait pourtant soutenu Liz Cheney lors du vote de défiance, en déplorant ses “attaques personnelles contre le président Trump”, toujours très populaire chez les électeurs.
Pour la remplacer, le magnat de l’immobilier et Kevin McCarthy soutiennent Elise Stefanik, 36 ans. Arrivée au Congrès il y a six ans avec des positions modérées, elle est depuis devenue l’une des grandes voix pro-Trump au Congrès, où elle soutient aussi ses accusations sans fondement de fraudes électorales.
Le vote pour la nommer pourrait néanmoins être repoussé de plusieurs jours, sous la pression de conservateurs irrités de voir cette ex-centriste propulsée numéro trois sans débat.
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