L'Opéra de Paris renonce au blackface, pas à certaines scènes problématiques
RACISME - Une démarche “nécessaire”. Ces mots, ce sont ceux d’Alexander Neef, actuel directeur de l’Opéra de Paris. Ce lundi 8 février, celui-ci s’est exprimé lors d’une conférence de presse sur les conclusions du rapport sur la diversité au...
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RACISME - Une démarche “nécessaire”. Ces mots, ce sont ceux d’Alexander Neef, actuel directeur de l’Opéra de Paris. Ce lundi 8 février, celui-ci s’est exprimé lors d’une conférence de presse sur les conclusions du rapport sur la diversité au sein de l’établissement, rendu ce même jour par ses deux rapporteurs Pap Ndiyae et Constance Rivière.
Comme l’ont recommandé ces derniers, le responsable des lieux a évoqué, de manière officielle, “l’arrêt de la pratique très contestable du blackface et du maquillage des rôles stéréotypés sur l’ensemble des productions”. La décision intègre également la question des yellowface et brownface, mais aussi “le choix de ne plus blanchir la peau des danseurs dans certains ballets”.
Celui-ci assure que l’institution a désormais “adapté les outils de travail, comme le maquillage ou les vêtements, aux différentes couleurs de peau”.
Pas de “censure”
À l’instar de “La danse des négrillons” dans “La Bayadère”, qui avait été rebaptisée “La danse des enfants” à la demande de Benjamin Millepied entre 2014 et 2016, le nouveau directeur confirme la suppression de certains titres problématiques, même si aucun exemple n’a été soufflé.
Contrairement à ce qu’il avait précédemment déclaré dans un article du Monde au mois de décembre, aucune oeuvre ne va disparaître du répertoire. Pas même certaines de leurs scènes, comme les danses ethniques dans “Casse-Noisette”. “Un travail de contextualisation est important. Cela ne veut pas dire qu’on va réécrire les livrets”, ajoute Alexander Neef. Celui-ci a été clair là-dessus, il ne veut rien “censurer”.
“Nous sommes attachés à l’indépendance de nos metteurs en scène. Nous n’avons aucunement l’intention d’interférer dans la démarche intime de l’artiste. Mais nous souhaitons que l’Opéra travaille à accueillir plus de diversité sur scène, ainsi qu’au sein de nos équipes”, a-t-il concédé.
Un processus long
Ce lundi, Constance Rivière, secrétaire générale de la Défenseure des droits, et l’historien Pap Ndiaye ont rendu les conclusions de leur rapport, commandé au mois de décembre par l’institution. 90 personnes, dont des danseurs, des chanteurs, mais aussi des membres du personnel administratif, ont été entendus. L’idée? Repérer les discriminations, livrer une réflexion d’ampleur sur les oeuvres du patrimoine et rechercher une plus grande égalité dans l’accès aux carrières des personnes issues des minorités visibles.
Plusieurs pistes, dont l’élargissement du recrutement en travaillant avec les écoles et certains territoires comme en Outre-mer, la valorisation de figures méconnues à l’instar de Joseph Bologne de Saint-George, et la mise en place d’un comité consultatif sur les problématiques de diversité, ont été retenues.
Alexander Neef préfère toutefois rester prudent. Nous ne sommes là “qu’au début d’un processus qui va durer dans les années à venir, rappelle-t-il. Les effets ne seront visibles que d’ici cinq, dix voire quinze ans. Ce n’est pas une question de calendrier mais de culture qu’il faut établir au sein de l’établissement.”
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