Lyon: prison avec sursis pour deux frères organisateurs d'une fête sauvage

JUSTICE - Deux frères à l’origine d’une fête qui avait rassemblé près de trois cents personnes, à Lyon le 30 mars dernier, ont été condamnés mardi par le tribunal correctionnel de Lyon à trois mois d’emprisonnement avec sursis et trois cents...

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JUSTICE - Deux frères à l’origine d’une fête qui avait rassemblé près de trois cents personnes, à Lyon le 30 mars dernier, ont été condamnés mardi par le tribunal correctionnel de Lyon à trois mois d’emprisonnement avec sursis et trois cents euros d’amende.

Les juges ont aussi prononcé 1500 d’euros d’amende contre leur association.

“On a été dépassés par l’engouement des personnes, on a été pris par ce mouvement, par ce phénomène, on s’est laissé emporter”, ont déclaré les deux frères, âgés de 23 et 26 ans, faisant profil bas à la barre.

Arthur et Léo M. avaient provoqué le rassemblement sur un quai de Saône, en appelant à un “apéritif sonore” sur le compte Instagram de leur association nommée “Ex.Terre”. Une association créée six mois auparavant, destinée à promouvoir la création musicale.

“On espère vous voir nombreux à venir profiter des dernières lueurs du jour avec nous”, disait leur message posté dans l’après-midi. Leur appel avait attiré près de trois cents personnes en moins de deux heures, la plupart sans masque en dansant (voir la vidéo ci-dessous).

 

“On avait déjà fait ça dans des parcs à Lyon, on avait rarement passé la vingtaine”, a assuré Léo, qui suit des études de régisseur de spectacle. 

“On a été pris dans un moment de folie et de liberté. Des gens ont été très heureux de danser pendant deux heures”, a ajouté Arthur.

“Ces jeunes gens ne sont pas des rebelles”

Impressionné par les questions insistantes de la procureure, l’étudiant en master “qualité, hygiène, sécurité, environnement”, a affirmé qu’il n’avait pas imaginé l’ampleur qu’allait prendre leur initiative, qui leur a valu d’être jugés pour mise en danger d’autrui, et rassemblement interdit sur la voie publique en état d’urgence sanitaire.

La procureure a requis de quatre à six mois d’emprisonnement avec sursis contre chacun des frères, et une amende de 7000 euros contre l’association. 

“Ils ont utilisé les réseaux sociaux pour cibler le plus de monde possible”, a estimé Dominique Sauves, rappelant les risques inhérents à la situation sanitaire.

La procureure a qualifié “d’immorale” l’organisation de leur rencontre musicale, “méprisant “ceux qui sont décédés, les victimes, les personnels soignants”.

“Qu’il est difficile d’avoir 20 ans en 2021. Notre jeunesse n’est-elle pas en train de craquer? Elle n’a plus de vie sociale. Ses années d’insouciance ne sont plus rattrapables”, a plaidé Me Mélanie Sanzoni.

“Ces jeunes gens ne sont pas des rebelles”, a fait valoir l’avocate de la défens, estimant qu’ils n’avaient “pas eu le cœur d’éteindre les enceintes”.

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