Macron à Marseille, une "reconquête républicaine" aux airs de campagne

POLITIQUE - “C’est la 1ère fois que le président restera trois jours dans une même ville”. À la veille du déplacement d’Emmanuel Macron à Marseille prévu ce mercredi 1er septembre, l’entourage du chef de l’État insistait sur “la relation très...

Macron à Marseille, une "reconquête républicaine" aux airs de campagne

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

Emmanuel Macron photographié sur le parvis de l'Élysée le 27 août (illustration). 

POLITIQUE - “C’est la 1ère fois que le président restera trois jours dans une même ville”. À la veille du déplacement d’Emmanuel Macron à Marseille prévu ce mercredi 1er septembre, l’entourage du chef de l’État insistait sur “la relation très particulière” voire “l’affection et l’attachement” entretenus par le chef de l’État à l’égard de la cité phocéenne, laquelle abrite son “club de cœur”: l’Olympique de Marseille. 

Preuve de son volontarisme assumé dans cette ville minée par des années de gestion défaillante et rongée par la criminalité liée aux trafics de drogue, le chef de l’État embarque avec lui Gérald Darmanin, Éric Dupond-Moretti, Jean-Michel Blanquer, Jacqueline Gourault, Barbara Pomplili, Annick Girardin et Bérangère Abba. Une impressionnante cohorte de ministres témoignant de la volonté présidentielle de “soutenir” les projets en cours dans la ville et la métropole. Car, selon un conseiller élyséen, hors de question de donner l’impression de marcher sur les plates-bandes de Benoît Payan.

 “Ce n’est pas Paris qui vient gérer Marseille”

“Ce n’est pas Paris qui vient gérer Marseille. Il s’agit de venir appuyer les projets des collectivités territoriales, en apportant des capacités financières et d’ingénierie”, prévient-on au château. Pour ce faire, et au regard des multiples “signaux d’alerte” accumulés par la ville, le chef de l’État interviendra sur de nombreux sujets, à commencer dès mercredi par celui -brûlant- de l’insécurité. Une séquence au cours de laquelle le locataire de l’Élysée entérinera le renfort de 300 policiers promis il y a quelques mois par Gérald Darmanin.

Ce qui, vu de l’Hôtel de Ville, paraîtra forcément insuffisant. Dès le mois de février, le maire socialiste en réclamait trois fois plus. Sept mois plus tard, le constat n’a pas vraiment changé. “Il manque 800 policiers”, a déclaré Benoît Payan à l’AFP, lequel demandait récemment la création d’un “parquet spécial” à Marseille. “On ne tape pas des trafics de cette dimension-là avec des moyens qui ne sont pas à la hauteur”, plaidait-il sur franceinfo lundi 23 août. Du côté de l’Élysée, on promet des annonces sur le plan des moyens, tout en réservant au chef de l’État le soin de les dévoiler une fois sur place.     

Autre volet central de ce déplacement marseillais placé sous le signe de la “reconquête républicaine”, les écoles, dont certaines “sont dans un état pitoyable” selon l’aveu même du recteur de l’académie Aix-Marseille. De son côté, le maire de la ville a annoncé un grand plan de rénovation estimé à 1,2 milliard d’euros. Un vaste chantier sur lequel Emmanuel Macron entend bien investir.

“Il n’est pas possible que la République offre comme 1er visage à ses enfants celui des écoles délabrées”, justifie l’Élysée, précisant que le chef de l’État s’exprimera jeudi sur le dossier, en marge notamment de la visite de l’école élémentaire Bouge, situé dans le 13e arrondissement de Marseille, au sein des “quartiers nord”. Emmanuel Macron compte également se pencher sur la question du logement à Marseille, dont le drame de la rue d’Aubagne a révélé l’incurie ainsi que sur le sujet de la mobilité urbaine, autre dossier sur lequel la cité phocéenne affiche un sérieux retard.

Le lendemain, le chef de l’État consacrera son dernier jour au “rayonnement” d’une cité phocéenne qu’il rêve en “capitale de la Méditerranée” ainsi qu’à la question environnementale, avec une sortie en mer dans le parc national des Calanques et l’ouverture du Congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature. Autant de séquences qui permettront à Emmanuel Macron d’envoyer des cartes postales, à l’heure où les candidatures pour 2022 se multiplient en cette rentrée politique. 

Occuper le terrain 

Car si la situation marseillaise mérite largement une attention particulière de la part du chef de l’État, difficile de ne pas voir dans ce déplacement une façon opportune d’occuper le terrain sur des thématiques qui seront au cœur de la campagne présidentielle, de la sécurité au logement en passant par l’éducation et l’écologie.

Une façon de joindre l’utile à l’agréable assumée par un proche d’Emmanuel Macron cité par Le Parisien. “Au moment où tous ses adversaires s’enferrent dans les primaires, lui va poser les enjeux du débat présidentiel depuis Marseille”, souffle cette source. 

Autre signe laissant penser que le locataire de l’Élysée compte bien tirer un bénéfice de cette séquence intervenant à huit mois de l’élection présidentielle, le refus catégorique de son entourage d’en dire trop sur les annonces et sur les chiffres qu’il entend dévoiler sur place. Une manière de ménager le suspense et s’assurer une série d’alertes façon “Macron annonce”, permettant de répondre à l’agitation médiatique des (très) nombreux candidats qui se bousculent en cette fin d’été au portillon de sa succession.

Le format du déplacement, qui laissera un espace à l’échange spontané avec des habitants -un exercice qu’il apprécie- augure également son lot de séquences diffusées en direct sur les réseaux sociaux et sur les chaînes d’information en continu. Comme en temps de campagne en somme. 

À voir également sur Le HuffPost: Incendies dans le Var: pour Emmanuel Macron “le pire a été évité”