Macron annonce des "États généraux" d'une justice pilonnée de tous les côtés
POLITIQUE - Après le Beauvau de la sécurité, le Grenelle de l’éducation ou le Ségur de la santé, on aurait pu attendre le Vendôme de la Justice. Ce seront finalement des ”États généraux.”L’Élysée fait savoir, ce samedi 5 juin au matin, qu’Emmanuel...
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POLITIQUE - Après le Beauvau de la sécurité, le Grenelle de l’éducation ou le Ségur de la santé, on aurait pu attendre le Vendôme de la Justice. Ce seront finalement des ”États généraux.”
L’Élysée fait savoir, ce samedi 5 juin au matin, qu’Emmanuel Macron “a décidé de lancer les États généraux de la justice”, tout en soulignant le “profond attachement” du chef de l’État à “la séparation des pouvoirs”, à l’heure où l’institution judiciaire est vivement critiquée par des élus politiques et des syndicats policiers.
Le président a par ailleurs souhaité que “le Garde des Sceaux rende compte chaque année au Parlement de la politique pénale du gouvernement”, précise la présidence de la République, dans un communiqué à retrouver ci-dessous.
L’Elysée annonce le lancement d’Etats généraux de la justice, et un débat annuel au Parlement sur la politique pénale du gouvernement pic.twitter.com/SdU1PNuPbi
— Perrine Tarneaud (@Perrine_tarneau) June 5, 2021
L’annonce a en réalité été faite la veille, vendredi 4 juin au soir lors d’un entretien à leur demande avec Chantal Arens, la 1ère présidente de la Cour de Cassation, et François Molins, le procureur général de la Cour de Cassation.
Macron joue l’apaisement
Le second, l’un des plus hauts magistrats français, s’était insurgé fin avril dans une entrevue au Monde contre le procès en “laxisme” fait selon lui à la justice, face à la polémique suscitée par la décision de déclarer pénalement irresponsable le meurtrier de la sexagénaire juive Sarah Halimi.
Le 19 mai, des dizaine de milliers de policiers avaient par ailleurs manifesté devant l’Assemblée nationale, en présence notamment du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et de nombreux élus des Républicains ou du Rassemblement national, mais aussi d’élus de gauche, tels par exemple la maire PS de Paris Anne Hidalgo ou l’eurodéputé EELV Yannick Jadot.
La critique de la justice était parmi les principaux mots d’ordre des syndicats policiers à cette occasion. Elle a été reprise à leur compte par le Rassemblement national et de nombreuses voix parmi les Républicains.
Le 25 mai, devant l’Assemblée nationale, le Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti avait appelé à ne pas “opposer la justice et la police”, alors que la préoccupation sécuritaire est, selon les sondages, parmi les principales inquiétudes des Français.
Devant les deux magistrats, Emmanuel Macron a “durant cet échange apaisé et constructif, rappelé son profond attachement au principe de la séparation des pouvoirs et au principe de l’indépendance de l’autorité judiciaire dont il est le garant”, selon l’Elysée.
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