Macron entame son "pèlerinage" post-confinement, une campagne qui ne dit pas son nom
POLITIQUE - Que de Lot. Après avoir déjà visité le département à deux reprises, à l’été 2016 quand il était encore le ministre de l’Économie de Manuel Valls, puis en janvier 2019 pour une étape de son Grand Débat, Emmanuel Macron remet ça....
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
POLITIQUE - Que de Lot. Après avoir déjà visité le département à deux reprises, à l’été 2016 quand il était encore le ministre de l’Économie de Manuel Valls, puis en janvier 2019 pour une étape de son Grand Débat, Emmanuel Macron remet ça. Il va passer deux jours, ou presque, dans le sud-ouest de la France, entre les petits villages de Saint-Cirq-Lapopie ou Martel et la préfecture, Cahors.
Au programme? Pas grand-chose de concret, selon le déroulé transmis par la présidence de la République. Après quatorze mois de crise sanitaire, de courbes inquiétantes et autres allocutions pesantes, le chef de l’État se déplace en réalité pour “prendre le pouls” de la population et lancer le “Tour de France” des territoires qu’il avait théorisé en avril dernier auprès de la presse quotidienne régionale, entre deux promesses de déconfinement.
Emmanuel Macron a bien effectué plusieurs déplacements depuis que la circulation du virus repart à la baisse en métropole. L’occasion de trinquer au Spritz ici, ou de lancer son fameux pass’ culture depuis Nevers, dans la Nièvre, tout en profitant de la réouverture des terrasses et des cocktails qui l’accompagnent. Mais plus encore que les précédentes, cette virée dans le Lot, prend des allures de pré-campagne électorale à quelques encablures de l’élection présidentielle.
À la rencontre de la “ruralité heureuse”
Le locataire de l’Élysée quitte ainsi Paris pour entamer sa série de déplacements à Saint-Circq-Laponie et Martel, deux villages médiévaux réputés du département. Une façon de célébrer un territoire qui représente, à ses yeux, la “ruralité heureuse” mêlant reconquête industrielle, tourisme et racines historiques. Mais aussi l’un de ces lieux “qui permettent de comprendre ce qui est accepté en France et ce qui ne l’est pas”, comme il l’a expliqué récemment à la revue Zadig.
Savoir ce que le pays peut encore endurer, tel est l’un des objectifs de la dizaine de visites présidentielles que le chef de l’État compte effectuer en juin et juillet parfois sur plusieurs jours. En terminant, peut-être au cœur de l’été, par la Polynésie. “Dès le début du mois de juin, grâce au retour à une vie aussi normale que possible, je veux reprendre mon bâton de pèlerin et aller dans les territoires pour prendre le pouls du pays, aller au contact”, avait-il fait valoir à la presse régionale le 29 avril dernier.
Avec ce “pèlerinage”, comme le surnomment des conseillers, à l’instar de son “itinérance mémorielle” dans le Nord et l’Est en 2018 et de son “Grand débat” en 2019, il va tenter, à nouveau, d’établir un dialogue personnel, sans intermédiaire, avec un pays qu’il sait divisé. Une sorte de réponse à ceux qui l’accusent d’être déconnecté, pour laquelle Emmanuel Macron veut rencontrer des Français de toutes catégories, des salariés aux chefs d’entreprises, des indépendants aux étudiants, des associations aux élus locaux, selon l’Élysée, cité par l’AFP.
Le 1er objectif est de faire connaître le plan de relance de 100 milliards, pas encore perçu concrètement sur le terrain. Si 36 milliards ont été engagés, mais pas encore décaissés, surtout pour la rénovation de bâtiments par les collectivités locales et les particuliers, Emmanuel Macron dispose d’une manne de 64 milliards encore à flécher.
Travailler à la fin du mandat... sans oublier l’après
Et son “Tour de France” devrait l’aider à trancher, selon le porte-parole du gouvernement. “Après un an de crise, il faut savoir si les priorités des Français ont évolué. Pour les deux tiers du plan de relance encore à engager, y a-t-il des priorités à soutenir davantage?”, souligne Gabriel Attal auprès de l’AFP, avant de poursuivre: “Des simplifications pour que les acteurs locaux s’en emparent, afin qu’immédiatement après la crise la machine se remettre en marche? L’enjeu est majeur, car tous les pays vont se lancer dans la bataille de la relance.”
Deuxième objectif: arbitrer sur de grandes réformes suspendues par la crise, comme celle des retraites et celle de la dépendance. Ou encore sur le périmètre d’une “garantie jeune universelle” pour les défavorisés, en train d’être finalisée. Autant de sujets qui pourraient rythmer cette fin de mandat... ou s’imposer quelques mois après.
“Ces échanges sans filtre vont éclairer les décisions à prendre sur les réformes envisagées. Nous sortons de la crise, il va rester une dizaine de mois utiles”, détaille encore Gabriel Attal, quand le député LREM Roland Lescure, estime, toujours auprès de l’AFP que cette nouvelle itinérance “va nourrir” la “réflexion” d’Emmanuel Macron pour 2022.
Des échanges sans filtre, vraiment? À Martel, ce petit village de 1600 âmes, surnommé la “Ville aux Sept Tours” pour le nombre conséquent de tourelles et échauguettes qu’elle accueille, le maire a été chargé de constituer un panel d’une trentaine d’habitants pour qu’ils rencontrent le chef de l’État, et déjeunent avec lui, à en croire La Dépêche du Midi. Une sorte de petit tri sélectif, qui -malgré la promesse de “spontanéité”- permettra, sans doute, d’éviter les questions qui fâchent et de finir ce déplacement en queue de poisson.
À voir également sur Le HuffPost: Macron n’a pas attendu McFly et Carlito pour se donner en spectacle