Macron giflé, une agression rare mais pas inédite au sommet de l'État
POLITIQUE - Où est le respect? À la question, parfois ironique, posée par l’ensemble de la classe politique ce mardi 8 juin après l’agression du chef de l’État, une réponse certaine: il n’était pas dans cette scène captée à Tain-l’Hermitage....
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POLITIQUE - Où est le respect? À la question, parfois ironique, posée par l’ensemble de la classe politique ce mardi 8 juin après l’agression du chef de l’État, une réponse certaine: il n’était pas dans cette scène captée à Tain-l’Hermitage. Le président de la République, en déplacement dans la Drôme pour la deuxième étape de son “tour de France des territoires”, a été giflé par un homme poussant le cri de guerre royaliste “Montjoie Saint Denis!”
Alors qu’il voulait saluer un groupe de personnes massées derrière des barrières, Emmanuel Macron s’est approché d’un individu portant un tee-shirt kaki, quand celui-ci s’est saisi de son avant-bras avant de lui porter un coup sur la joue, l’entourage du chef de l’État évoquant une “tentative de gifle”.
Une agression commise dans un climat politique acrimonieux, qui a déclenché une immédiate levée de boucliers de l’ensemble des ténors de la majorité ou de l’opposition. De Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen, des Républicains aux Socialistes, tous apportent leur “solidarité” au président de la République et dénoncent, à l’image de François Hollande un “coup insupportable et intolérable porté à nos institutions”. Une unanimité dans les réactions qui témoigne du choc provoqué par de telles images. Rares, elles ne sont n’est pas inédites pour autant.
Emmanuel Macron, lui-même, a déjà été physiquement confronté à cette violence. En janvier 2020, il avait dû être évacué du théâtre parisien des Bouffes du Nord alors que des dizaines de personnes, plutôt hostiles à son égard, se rassemblaient devant le bâtiment.
Avant cela, en 2016 quand il était encore ministre de l’Economie, il avait été pris pour cible par des manifestants anti-loi Travail, qui lui avaient jeté des oeufs lors d’un déplacement à Montreuil, en Seine-Saint-Denis. Même chose, quelques mois plus tard au Salon de l’Agriculture; une scène qui avait été relativisée par Emmanuel Macron alors candidat à la présidentielle.
Avant Macron, Sarkozy et Jospin
Comme lui, Nicolas Sarkozy avait été pris à partie en juin 2011 lors d’un déplacement public dans le Lot-et-Garonne. Un homme l’avait violemment saisi par la veste, avant de regretter son geste en expliquant vouloir enjoindre le chef de l’État de l’époque à ”écouter les gens qui l’ont élu”. François Hollande, lui, était candidat à la présidence quand il a été victime d’un jet de farine à la Porte de Versailles à Paris.
Manuel Valls a pour sa part connu la même mésaventure que le président de la République dans la Drôme, mais en Bretagne, à Lamballe. Alors qu’il venait de quitter Matignon pour se lancer dans la course à l’Élysée -avec un passage par la case primaire- le Socialiste était giflé par un jeune homme de 18 ans en marge d’un déplacement.
Autant de personnalités de 1er plan malmenées, auxquelles s’ajoutent François Fillon, Nathalie Kosciusko-Morizet ou... Lionel Jospin. Le 17 avril 2002, le Premier ministre-candidat était aspergé de ketchup par deux jeunes mineurs alors qu’il remontait l’allée centrale du Parc des expositions de Rennes, là où il venait s’exprimer pour son dernier meeting de campagne présidentielle.
Emmanuel Macron n’est donc pas le 1er à être directement pris pour cible sur le terrain. Mais ces agressions, si elles marquent l’opinion publique et la sphère politique, n’ont cependant rien à voir avec ce que la France a connu dans son histoire, même récente. L’acte du jour dans la Drôme, comme celui qui avait visé Nicolas Sarkozy ne visent pas à blesser, ou porter durement atteinte à l’intégrité physique des présidents.
Leurs auteurs semblent davantage intéressés par la portée symbolique, humiliante du geste qui fait la Une des médias et devient le sujet le plus commenté des réseaux sociaux.
C’était (encore) plus violent avant
Et c’est une différence fondamentale avec ce qu’on pu connaître d’autres présidents de la République par le passé, dont certains ont échappé au pire. En 2002, Maxime Brunerie, un jeune homme de 25 ans a essayé d’atteindre le chef de l’État à l’époque, Jacques Chirac, avec un fusil 22 long rifle dissimulé dans un étui à guitare lors du défilé présidentiel du 14 juillet sur les Champs-Elysées. “Je voulais faire quelque chose d’historique”, avait expliqué le militant d’extrême droite, son tir dévié par un spectateur.
Quarante ans auparavant, le général de Gaulle était, lui aussi, la cible de plusieurs tentatives d’assassinat. La plus connue, et stupéfiant, reste sans doute “l’attentat du Petit-Clamart”, le 22 août 1962, lorsque sa voiture était prise dans une fusillade et touchée par une dizaine de balles. Une attaque fomentée par un lieutenant-colonel de l’armée française opposé à la politique algérienne du président.
Des faits, évidemment sans commune mesure avec la gifle infligée au président de la République, qui viennent rappeler que si le débat politique actuel n’est pas marqué du sceau de la sérénité, c’est loin d’être une nouveauté.
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