Macron se dit pour la levée des brevets sur les vaccins anti-covid
CORONAVIRUS - Et huit mois plus tard... Les brevets sur les vaccins contre le covid-19 “ne doivent en rien être un frein” à l’immunisation des populations, ont affirmé à l’unisson les présidents sud-africain et français, lors d’une visite d’Emmanuel...
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CORONAVIRUS - Et huit mois plus tard... Les brevets sur les vaccins contre le covid-19 “ne doivent en rien être un frein” à l’immunisation des populations, ont affirmé à l’unisson les présidents sud-africain et français, lors d’une visite d’Emmanuel Macron à Pretoria, dans la foulée de son voyage au Rwanda, ce vendredi 28 mai.
L’Afrique du Sud et l’Inde mènent, depuis le 2 octobre dernier, une campagne pour un renoncement aux droits de propriété intellectuelle sur les vaccins contre le coronavirus, afin que chaque pays puisse produire des doses. Une suggestion à laquelle le président français n’avait encore jamais apporté son soutien.
“Les brevets ne doivent être en rien un frein”, a affirmé Emmanuel Macron au cours d’une conférence de presse commune avec son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa, se disant finalement d’accord pour demander une levée temporaire des droits même si la priorité reste le transfert de technologie.
Changement de ligne pour Macron
Jusqu’à présent, le président français plaidait pour des “exemptions” sur les brevets, sur le modèle de celles décidées pour les traitements anti-Sida permettant aux pays en crise de fabriquer des médicaments génériques moins chers.
Mais “nous n’arrivons pas à mettre en place ces exemptions” pour le covid au sein de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), a-t-il reconnu. “Je suis pragmatique”, a-t-il poursuivi, ajoutant que sans autre solution, il soutiendrait la demande d’une levée des règles de propriété intellectuelle sur tous les vaccins Covid le temps de la crise.
“Cette musique est douce à mes oreilles”, a répondu Cyril Ramaphosa. Avant de renchérir: “Cette question ne doit pas être utilisée comme une barrière.” En retard sur le reste du monde, l’Afrique du Sud n’a vacciné qu′1% de sa population de 59 millions et sa campagne d’immunisation des personnes âgées n’a démarré que la semaine dernière.
Un “apartheid vaccinal” menace
Officiellement le plus touché d’Afrique, le pays qui fait maintenant face à une troisième vague imminente de la pandémie, compte officiellement plus d′1,6 million de cas pour plus de 56.000 morts.
“Seuls quelques-uns reçoivent les vaccins de manière illimitée” alors qu’en Afrique, seulement 2% de la population est aujourd’hui protégée, a asséné le président sud-africain, déplorant à nouveau un “apartheid vaccinal”. Le continent compte plus de 4,7 millions de cas, pour près de 130.000 décès.
“Le véritable défi auquel nous sommes confrontés est la non-disponibilité des vaccins. Les pays bien dotés les ont achetés et les stockent. Nous sommes maintenant bloqués”, a décrit Cyril Ramaphosa.
Les deux chefs d’État se rendaient ensuite sur le campus de l’Université de Pretoria où le président français devait annoncer des accords d’investissement, notamment avec le laboratoire sud-africain Aspen.
La visite d’Emmanuel Macron en Afrique du Sud, prévue il y a plus d’un an, avait dû être repoussée en raison de la pandémie. Ce samedi matin, Emmanuel Macron rencontrera la communauté française. Il fera aussi une visite à la fondation Nelson Mandela, avant de décoller vers la France.
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