"Madame le ministre": à l'Assemblée, la féminisation des fonctions fait débat
LANGUE FRANÇAISE - En politique, la féminisation des noms de fonction fait toujours débat. Dernier exemple en date: cette altercation en pleine Assemblée nationale entre la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili et le député de...
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LANGUE FRANÇAISE - En politique, la féminisation des noms de fonction fait toujours débat. Dernier exemple en date: cette altercation en pleine Assemblée nationale entre la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili et le député de l’opposition Julien Aubert, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus.
Appelée “Madame LE ministre” par le député Les Républicains, Barbara Pompili lui a répondu en le nommant “Monsieur LA rapporteur”. Une formulation qui a immédiatement fait bondir la vice-présidente LR de l’Assemblée, Annie Genevard, qui présidait la séance.
“Madame la ministre s’il vous plaît, l’a-t-elle coupée. Permettez-moi de vous dire que lorsque M. Aubert dit ‘Mme le président’, on peut en penser ce que l’on veut mais c’est conforme à la langue française. Lorsque vous dites “M. la rapporteur”, c’est une provocation et je ne veux pas la laisser passer.”
“Tordre les usages de la langue”
Face à ce rappel à l’ordre, la ministre a insisté. “Je demande de manière très claire à être appelée ‘Mme la ministre’, a rétorqué Barbara Pompili. Si M. le député ne respecte pas cela, il sera appelé ‘M. la rapporteur’ et j’en prends la pleine responsabilité.”
“Vous ne pouvez pas tordre les usages de la langue, je regrette”, a conclu Annie Genevard, par ailleurs farouche opposante à l’écriture inclusive. La députée LR s’était il y a quelques mois indignée, affirmant qu’à Sciences Po, une copie rédigée en écriture inclusive serait “pénalisée”. Ce que l’école avait démenti.
En 2019, l’Académie française a adopté à “une large majorité” un rapport sur la féminisation des noms de métiers, soulignant qu’il n’existait “aucun obstacle de principe” concernant les noms de métiers et de professions.
“L’Académie considère que toutes les évolutions visant à faire reconnaître dans la langue la place aujourd’hui reconnue aux femmes dans la société peuvent être envisagées”, indiquait à ce sujet le rapport.
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