Malgré le Covid-19, le paiement sans contact n'a pas tué le cash
ARGENT - Le fantasme du tout dématérialisé ne s’est donc pas réalisé avec la pandémie. La crise liée au covid-19 a conduit à une forte demande d’argent liquide, et ce malgré l’envolée des paiements électroniques, un “paradoxe” que la Banque...
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ARGENT - Le fantasme du tout dématérialisé ne s’est donc pas réalisé avec la pandémie. La crise liée au covid-19 a conduit à une forte demande d’argent liquide, et ce malgré l’envolée des paiements électroniques, un “paradoxe” que la Banque centrale européenne (BCE) explique par l’attachement au bas de laine, c’est-à-dire aux espèces sonnantes et trébuchantes, en période difficile.
En 2020, 141 milliards d’euros de nouvelles coupures ont ainsi été émises par la BCE, portant le stock en circulation à 1.435 milliards d’euros, soit une hausse de 11% sur un an, révèle la Banque centrale dans un article intitulé “Le paradoxe des billets” et figurant au bulletin mensuel à paraître ce jeudi 25 mars. Pareille poussée n’avait pas été observée depuis les mois ayant suivi la faillite de la banque Lehman Brothers en 2008.
Plus de liquide oui, mais pas pour l’utiliser
L’année 2020 marquée par la crise du Covid a aussi vu le PIB de la zone euro se contracter de près de 7% sur un an et les achats se faire davantage en ligne, notamment pour éviter les contacts physiques. L’institut relève qu’un cinquième seulement de la masse des billets en circulation sert à régler des achats à l’intérieur de la zone euro.
Pendant la crise, les gens ont eu davantage tendance à conserver l’argent chez eux probablement “en raison d’une incertitude accrue et d’une mobilité réduite”, selon Alejandro Zamora-Pérez, l’économiste auteur de l’article. Entre “28 et 50%” de la masse des billets est stockée par les ménages, les entreprises et les banques, selon la BCE, sans toujours savoir si cet argent sert de bas de laine ou de moyen de paiement.
Selon une étude publiée en décembre par la BCE, 34% des personnes interrogées ont dit détenir de l’argent liquide chez eux, pour moins de 500 euros dans trois quarts des cas et parfois pour plus de 10.000 euros.
Le cash, valeur refuge en temps de crise
Lors d’autres crises dans le passé, du “bug” technologique de l’an 2000 au krach financier de 2008, les gens ont eu tendance à “demander de plus en plus d’argent”, la crise du covid-19 en cours ne faisant “pas exception”, explique la BCE. “Cela souligne le rôle important que l’argent physique semble jouer dans une gestion de crise réussie”, conclut l’institut. Sur fond de pandémie, les rentrées de billets en zone euro ont dépassé le montant des sorties, précise la BCE.
Au printemps 2020, alors que débutait l’épidémie mondiale de coronavirus et que le monde occidental se confinait progressivement, de nombreux économistes prévoyaient que l’argent liquide -pouvant potentiellement devenir un vecteur de la propagation du virus- allait disparaître des usages.
“Il ne fait aucun doute que l’épidémie incitera les gouvernements, les banques centrales et les entreprises à accélérer la transition vers les paiements numériques”, écrivait par exemple une stratégiste de la Deutsche Bank, Marion Labouré, dans L’Opinion, résumant les avis de nombre de ses confrères. Une analyse qui s’est révélée juste en ce sens que les Européens se sont massivement tournés vers le paiement sans contact et les achats en ligne, mais qui n’anticipait pas forcément une épidémie d’une telle durée et donc le recours inquiet et massif au liquide thésaurisé.
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