Manifestations du personnel des crèches contre la réforme du mode de garde
MANIFESTATION - Le mot d’ordre est clair: “Les bébés ne sont pas des sardines, pas de bébé à la consigne”. Plusieurs manifestations des personnels de crèches avaient lieu en France ce mardi 30 mars pour dénoncer la réforme des modes de garde.A...
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MANIFESTATION - Le mot d’ordre est clair: “Les bébés ne sont pas des sardines, pas de bébé à la consigne”. Plusieurs manifestations des personnels de crèches avaient lieu en France ce mardi 30 mars pour dénoncer la réforme des modes de garde.
A Lille, Rennes, Le Mans, Toulouse, Pau, Perpignan, Marseille, Ajaccio, Lyon, ou encore Paris. Plus de 35 rassemblements étaient organisés par ces professionnels “contre le projet Taquet”.
La réforme prévoit entre autres de modifier le taux d’encadrement des enfants: si actuellement un adulte s’occupe de cinq bébés qui ne marchent pas, et un, de huit enfants qui marchent, la réforme offre la possibilité aux gestionnaires de crèches d’opter pour une personne en charge de six bambins, quel que soit leur âge.
A Paris, des centaines de personnes parties de la place Denfert-Rochereau (XIVe arrondissement) ont afflué devant le ministre de la Santé et des Solidarités aux cris de: “Les bébés ne sont pas des sardines, pas de bébé à la consigne”, et munis de pancartes comme “Adrien Taquet sort de ton bureau, nous t’accueillons pour un stage. Viens voir la réalité du terrain”.
“Les gens qui font la réforme pensent qu’on est là pour du gardiennage”, s’agace Laura, 23 ans, salariée d’une crèche associative à Paris, qui redoute “le risque du travail à la chaîne”. Or, au quotidien, “on accompagne les bébés sur le développement psychomoteur. On apprend à l’enfant à réfléchir au quotidien, à partager, (on) le guide quand il est tout petit pour qu’il apprenne à se retourner, puis à se lever et à marcher; mais aussi à se socialiser, faire attention à l’autre...”, explique la jeune femme.
Vers un “travail à la chaîne” dans les crèches?
Cette réforme, juge sa collègue Albane, 27 ans, met en lumière “la non-reconnaissance et non-connaissance de nos métiers” par les pouvoirs publics. Avec six bébés pour un intervenant, en majorité des femmes, et “les absences non remplacées, les pauses déjeuner des collègues... on en aura douze à gérer seule”, s’inquiète la jeune femme, qui redoute à terme que s’instaure “un travail à la chaîne” et l’émergence “de professionnels mal traitants”.
Autre grief: les apprentis pourront désormais compter comme 15% du taux d’encadrement, selon le collectif à l’initiative du mouvement. Pour Julie, 35 ans, “on compte les apprentis comme du personnel encadrant, alors qu’elles sont là pour apprendre un métier qu’elles ne connaissent pas”. “Ce n’est pas parce qu’on est femmes (...) que c’est inné et qu’on sait tous le faire, ça, ce n’est pas vrai! ”, s’agace cette éducatrice pour enfants à Paris.
A Lyon, 200 personnes ont manifesté, selon les syndicats (160 selon la préfecture) avec 258 agents grévistes sur les 400 que compte la ville.
“La réforme prévoit de déréglementer tous les critères qui font la qualité des crèches alors que la situation est déjà difficile”, a estimé la secrétaire générale adjointe du syndicat Ugict-CGT de la Ville de Lyon, Isabelle Guillet. Pour elle, pas de doute: “Baisser les critères d’accueil, c’est dû au lobbying des crèches privées, c’est une histoire de gros sous pour augmenter leur profitabilité”.
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