Maradona aurait vécu une agonie inutile avant de mourir, selon un rapport

MARADONA - La légende du football argentin, Diego Maradona, a été “abandonnée à son sort” par l’équipe soignante qui l’entourait peu avant sa mort, lui prodiguant un traitement “inadéquat, déficient et imprudent” conduisant à une lente agonie,...

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Un rapport estime que Maradona a vécu une agonie inutile avant de mourir (Photo  de Diego Maradona par ALEJANDRO PAGNI/AFP)

MARADONA - La légende du football argentin, Diego Maradona, a été “abandonnée à son sort” par l’équipe soignante qui l’entourait peu avant sa mort, lui prodiguant un traitement “inadéquat, déficient et imprudent” conduisant à une lente agonie, a fustigé un rapport d’experts rendu public vendredi 30 avril.

Dans un document de 70 pages, la commission médicale chargée d’enquêter à la demande de la justice sur les dernières heures de la star argentine, a déterminé que Diego Maradona “a commencé à mourir au moins 12 heures avant” d’être retrouvé sans vie et a enduré une “période d’agonie prolongée”.

Le rapport indique encore que “les signes de danger de mort qu’il présentait ont été ignorés” et que les soins infirmiers prodigués sont “entachés de déficiences et d’irrégularités”.

Une enquête ouverte 

Le parquet a ouvert une enquête qui cherche à déterminer une éventuelle négligence ou imprudence dans les traitements médicaux administrés au N.10 argentin, décédé d’un problème cardiaque le 25 novembre 2020 à l’âge de 60 ans, seul dans sa résidence de Tigre, au nord de Buenos Aires.

Les déclarations de deux des cinq filles de l’ex-capitaine de l’équipe argentine, Gianinna (31 ans) et Jana (24 ans), qui pointaient le neurochirurgien Leopoldo Luque comme responsable de la détérioration de l’état de santé de leur père, avaient déclenché la procédure judiciaire.

La commission médicale de vingt experts, dont les médecins légistes qui ont pratiqué l’autopsie et des spécialistes de diverses disciplines médicales, conclut que l’ancien champion du monde “aurait eu de meilleures chances de survie” s’il avait été hospitalisé dans un centre de soins approprié et polyvalent.

Maradona a été “abandonné à son sort”

“Compte tenu du tableau clinique, clinico-psychiatrique et du mauvais état général, il aurait dû poursuivre sa rééducation et son traitement interdisciplinaire dans une institution appropriée”, insiste le document.

Les experts ont indiqué que Diego Maradona “n’était pas en plein usage de ses facultés mentales, ni en mesure de prendre des décisions concernant sa santé” après son opération pour un hématome à la tête début novembre.

Selon son médecin personnel, Leopoldo Luque, l’ex-joueur de Boca Juniors, Naples et Barcelone, avait insisté pour quitter le milieu hospitalier et avait refusé d’être conduit dans un autre centre soins.

“L’équipe médicale traitante a pleinement et complètement envisagé la possibilité de l’issue fatale du patient, mais est restée absolument indifférente à cette question, et n’a pas changé son comportement et son approche médicale (...) et a abandonné à son sort”, l’ex-capitaine de la sélection argentine championne du monde 1986 au Mexique, accuse le rapport.

Pour l’ancien porte-parole de Diego Maradona, Sebastian Sanchi, interrogé par l’AFP, “il est clair que la commission (médicale) dit que les choses n’ont pas été faites correctement”.

Des peines pouvant aller jusqu’à 15 ans de prison

Sept personnes ont été mise en examen par le procureur de la République de San Isidro, dans la banlieue de Buenos Aires, en charge de l’enquête: le neurochirurgien Leopoldo Luque, la psychiatre Agustina Cosachov, un psychologue, deux infirmiers (un homme et une femme) qui étaient au chevet de Diego Maradona, ainsi que le superviseur de ces infirmiers et un médecin coordinateur de l’hospitalisation à domicile. 

En Argentine, les peines pour abandon par négligence ou homicide involontaire vont de cinq à quinze années de prison.

Une procédure judiciaire distincte est également en cours concernant l’héritage du joueur disputé entre ces cinq enfants, ses frères et son dernier représentant légal, Matias Morla. 

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