Marie Martinod, de la médaille olympique au commentaire sportif
Pionnière du half-pipe en ski, médaillée d’argent des Jeux de Sotchi et à nouveau vice-championne olympique à PyeongChang en 2018, Marie Martinod a vécu une nouvelle olympiade à Pékin. Cette fois au poste de commentatrice. « Vivement Milan-Cortina....
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION
Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.
Pionnière du half-pipe en ski, médaillée d’argent des Jeux de Sotchi et à nouveau vice-championne olympique à PyeongChang en 2018, Marie Martinod a vécu une nouvelle olympiade à Pékin. Cette fois au poste de commentatrice.
« Vivement Milan-Cortina. » Marie Martinod se voit déjà aux prochains Jeux olympiques. L’aventure terminée à Pékin, c’est l’heure du bilan avec l’ancienne skieuse déjà bien connue sur les antennes de La chaine L’Equipe.
Vous avez vécu vos 1ers 1ers Jeux olympique au poste de consultante pour France TV, qu’est ce qui vous a fait passer de l’autre côté ?
Marie Martinod : Passer de l’autre coté, c’est plutôt cool. Même si ce sont mes 1ers Jeux, cela fait quand même quatre ans que je suis aux commentaires pour la Chaine L’Equipe. Là, pouvoir le faire en rediffusion ou en live au travers du canal de France Télévisions, à des heures de grande écoute, c’est hyper plaisant. J’avais l’impression de pouvoir expliquer notre discipline et ses protagonistes. Retourner aux Jeux c’est toujours chouette. Je me sentais à ma place, je n’ai pas eu de nostalgie particulière. J’étais bien en cabine de commentaires. [themoneytizer id= »90073-1″]Qu’est-ce que vous appréciez le plus au fond dans ce nouveau job ?
Je trouve cela chouette de toujours être dans le milieu et être au fait de ce qu’il se passe. Continuer à suivre les athlètes et toutes les disciplines que je commente sur les circuits de Coupe du monde. Donc cela en fait un paquet. Et comme cela ne fait pas très longtemps que j’ai arrêté, je suis des gens que j’ai connu de près que ce soit en freestyle pure, en pipe et en slopestyle mais aussi en ski cross et en snowboard. C’est super agréable de continuer à suivre ces athlètes que je connais bien. Et il faut dire aussi que c’est top de gagner sa vie en continuant à se servir de sa passion au même titre que quand je faisais du ski. C’est dans la continuité.
Certains athlètes sont désormais passés derrière le micro comme Marie Dorin qui a aussi officié au poste de commentatrice. C’est quelque chose qui se fait naturellement ? C’est avant tout l’envie de transmettre qui vous anime ?
Je n’ai pas l’impression que c’est si évident que ça parce que déjà, de prime abord, ce n’est pas quelque chose auquel les anciens athlètes pensent naturellement. Après ça se passe presque tout le temps sur Paris ou alors, à l’étranger pour les Jeux. Donc il faut avoir l’habitude et l’envie de passer ses weekends à Paris. Quand tu bosses la semaine, il faut encore aller bosser le weekend. Au final, j’ai pas l’impression qu’il ait beaucoup de consultants même si La chaine L’Equipe fait beaucoup de bien à ça, d’aller chercher les anciens athlètes pour les intégrer à leurs programmes. C’est très malin. Qui de mieux que ceux qui viennent d’arrêter pour causer de ceux qui pratiquent encore ? L’envie de transmettre m’anime, c’est la plus belle partie du métier mais c’est aussi de gagner ma vie, dans un job dans lequel je me sens bien. En utilisant les qualités qui sont les miennes. Ce n’est pas facile, quand tu as passé une bonne partie de ta vie à faire du ski, un truc plutôt fun, de se reconvertir. Je n’avais pas envie d’être enfermée dans un bureau. À lire aussi : Tess Ledeux, l’argent du big air lui va si bienOn sent à l’antenne certain moment de complicité avec les athlètes au fur et à mesure des compétitions. Est-ce qu’il y a une forme de communion avec les athlètes tricolore qui s’installe ?
Oui c’est vrai qu’il y a une complicité parce que pour la plupart ce sont des athlètes que l’on a connu déjà dans notre carrière. Et si tu fais bien ton job en tant que consultante, tu vas apporter ton expertise mais aussi des histoires et des anecdotes. Donc on passe beaucoup de temps à appeler les coachs, les athlètes et trouver les petites informations en plus. Les athlètes sont les 1ers contents d’avoir à faire à des anciens athlètes, qui peuvent expliquer leur histoire sans qu’il y ait d’intérêts personnels. Il n’y a pas de déformations.
Il y a beaucoup d’émotions pour les athlètes lorsqu’ils sont sur les Jeux. C’est souvent le rêve d’une vie. Bien sur, vous n’êtes plus sur la piste mais, en tant que consultante, est ce que vous avez aussi été bercée par ces émotions que vous n’avez peut être pas connu en tant que sportive ?
Franchement, c’est chaud. Il faut rester professionnelle, continuer à expliquer la course que ça se passe bien ou mal et le truc continue à dérouler. Parfois c’est super dur parce qu’on est pris par nos émotions. On est même parfois surpris par nos émotions. On est des êtres humains faits de sentiments et on est tous connectés. Il faut rester soi. Parmi tous les commentaires que j’ai pu lire à mon sujet, il y a beaucoup de gens qui ont souligné l’objectivité mais qui apprécie aussi qu’on soit un peu chauvin quand les Français performent.
Mais tous sont assez unanimes sur le fait d’aimer ressentir nos émotions. En tout cas, je ne me suis pas du tout brimée. Je ne regrette pas de l’avoir vécu comme ça mais c’est beaucoup plus stressant de les regarder faire. Je n’ai jamais été aussi stressée en voyant Tess (Tess Ledeux a pris la médaille d’argent du big air, NDLR) balancer son 1er saut sur le big air. J’étais beaucoup moins stressée quand j’étais au départ.
À lire aussi : JO Pékin – Carmen De Jong : « Il faudrait utiliser des structures déjà existantes, réduire le nombre de disciplines ou encore de sites »
Pendant l’une des courses de Tess Ledeux, vous évoquiez le stress de regarder sa course derrière le poste de commentatrice. Qu’est ce qui fait que c’est si stressant ?
On ne maitrise pas. Quand c’était moi au départ, c’est moi qui avais les skis aux pieds, c’est à moi de gérer le run. Tu sais que si mentalement tu es bien stable ça doit pouvoir bien se passer. Et tu arrives à faire redescendre ta propre pression parce que tu peux t’appuyer sur des choses tangibles : les entrainements, la technique, etc. Derrière la télé, même si tu as eu les athlètes au téléphone, tu as peur pour eux. C’est de l’empathie à l’état pur. Maintenant, je comprends mieux ce que j’ai pu faire vivre à mes amis et ma famille [rire].
[themoneytizer id= »90073-1″]
Quel a été votre moment préféré sur les compétitions que vous avez pu commenter ? Songez-vous déjà à renouveler l’expérience ?
Ce que j’ai préféré, c’était clairement la médaille de Tess. C’est la 1ère fois que je commente une médaille olympique française, c’était oufissime. Après il y a eu plein de bons moments. On se faisait des pronostiques avec les autres consultants et je suis quand très souvent tombée juste. Donc je suis assez fière de mes coups parce que je reste une vilaine compétitrice, j’aime bien gagner et avoir raison ! Je vais garder en mémoire que je suis très rarement tombée à côté de la plaque en ce qui concernait les résultats à venir.
C’est vraiment une expérience à renouveler si France Télévisions me fait à nouveau confiance. Je suis bercée par l’olympisme, c’est mon truc. Ca me fait rêver et j’ai une petite tendance à aimer corriger les injustices. Ou des choses qui peuvent être dites et qui se diffusent vite sur les réseaux sociaux. J’ai aimé être au cœur du réacteur notamment quand il a fallu réagir sur les rumeurs qui couraient autour du big air de Tess. Il commençait à sortir que les juges avaient mal fait leur job, que Tess aurait du gagner et qu’elle avait été mal notée par le Français. J’ai pris le temps sur Twitter de répondre à tous les gens qui m’avaient tagué pour faire de la pédagogie et expliquer. Et pour cela c’est plutôt chouette, d’être au centre avec une voix qui peut porter et qui peut apporter de la nuance.
À lire aussi : JO – Lucile Lefèvre : « On ne peut pas rivaliser avec celles qui se préparent au mieux, on ne joue pas dans la même cour »
Propos recueillis par Claire Smagghe
Crédit photo : Capture France Télévisions
L’article Marie Martinod, de la médaille olympique au commentaire sportif via @ Les Sportives.