Marine Le Pen et les théories du chaos, un vieux refrain politique
ÉLECTIONS - Dépôt de gerbe et déclaration fracassante. Comme chaque 1er mai, Marine Le Pen a rendu hommage à Jeanne d’Arc, ce samedi à Paris, tout en respectant une autre tradition chère à la cheffe du Rassemblement national: prédire le pire....
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ÉLECTIONS - Dépôt de gerbe et déclaration fracassante. Comme chaque 1er mai, Marine Le Pen a rendu hommage à Jeanne d’Arc, ce samedi à Paris, tout en respectant une autre tradition chère à la cheffe du Rassemblement national: prédire le pire. “Si Emmanuel Macron, pour le grand malheur de la France, était amené à effectuer un deuxième mandat, le chaos serait absolument général”, a prophétisé la candidate du RN à l’Élysée, anticipant notamment un “saccage social” et une “purge fiscale” en cas de réélection.
Sur la forme, Marine Le Pen n’a finalement pas changé de fondamentaux au fil des années. Elle dresse invariablement un tableau apocalyptique de la situation du pays pour mieux faire entendre ses promesses de jours meilleurs et se présenter en unique recours face aux sombres projets manigancés par ses adversaires. Mais quand les ficelles de sa stratégie de communication se font trop visibles, la promesse de rompre avec les sermons catastrophistes... n’aboutit pas. C’est ainsi qu’en 2013, loin d’un “discours d’espérance” annoncé par son entourage, Marine Le Pen avait fait sa rentrée politique en déroulant son habituel vocabulaire anxiogène.
Depuis son entrée en politique, ou presque, la fille de Jean-Marie Le Pen a adopté le langage catastrophiste employé par son père. C’est donc tout naturellement que le terme “chaos” a pris une place de choix dans sa phraséologie. D’abord pour désigner des coupables : Xavier Bertrand responsable du “chaos communautariste” du Conseil français du culte musulman, le “chaos en Libye” provoqué par Nicolas Sarkozy et Bernard-Henri Lévy, les syndicats et le gouvernement Fillon qui “jettent la France dans le chaos”, Manuel Valls et Bernard Cazeneuve responsables du “chaos et des violences”, etc.
Désenchantée
Dans la bouche de Marine Le Pen, le “chaos” désigne aussi l’avenir, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête de cet article. “L’euro va s’effondrer”, annonçait-elle en 2011 sur RTL. “Et parce qu’on n’aura pas préparé la sortie de l’euro, écoutez-moi : cela va être le chaos! Le chaos économique et social”, prévoyait celle qui ne souhaite plus aujourd’hui se débarrasser de la monnaie commune européenne.
Lors d’un meeting réunissant fin 2018 à Bruxelles des partis européens d’extrême droite et l’ancien conseiller du président Donald Trump Steve Bannon, la présidente du RN prophétisait que la signature du Pacte de Marrakech sur les migrations “annonce un grand chaos”. À intervalles réguliers, elle accuse également les pouvoirs politiques en place de “précipiter la France dans un chaos indescriptible”, comme elle disait à ses militants réunis à Marseille en septembre 2015.
Une “Cassandre” en politique
Dans une mise en abyme apparemment aussi involontaire que maladroite, Marine Le Pen a défini en mars 2017 les contours de “la stratégie de la peur” utilisée en politique. “Cela consiste à ne pas évoquer des arguments mais à dire que cela va être la catastrophe”, a expliqué celle qui ne cesse pourtant de répéter que “cela va être le chaos”. Une stratégie assumée dès 2008 quand la vice-présidente du FN (devenu RN) évoquait au micro de RTL “le chaos qui est en train de toucher le monde”. Pour justifier ses prédictions alarmistes, Marine Le Pen estimait disposer, comme Cassandre, d’un “don de prophéties″ lui permettant de prévoir “les difficultés de ce monde”.
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