Marine Le Pen laisse-t-elle un espace à Zemmour en axant sa rentrée sur les "libertés"?
POLITIQUE - Et de trois. Ce dimanche 12 septembre à Fréjus, Marine Le Pen lancera sa troisième campagne présidentielle, dont elle a déjà esquissé les contours dans une entrevue au Figaro. Un coup d’accélérateur qui intervient alors que l’hypothèse...
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POLITIQUE - Et de trois. Ce dimanche 12 septembre à Fréjus, Marine Le Pen lancera sa troisième campagne présidentielle, dont elle a déjà esquissé les contours dans une entrevue au Figaro. Un coup d’accélérateur qui intervient alors que l’hypothèse Éric Zemmour vient gâcher sa rentrée, comme celle des Républicains, également embarrassés par les projets du polémiste.
Si la présidente du Rassemblement national, qui laissera la direction du parti à Jordan Bardella le temps de la campagne, apparaît tout sourire sur les 500.000 affiches qui seront collées la semaine prochaine, le temps n’est pas vraiment au beau fixe au sein de la formation d’extrême droite. Des finances toujours fragiles, des résultats électoraux décevants, des troupes qui se clairsèment, des rancœurs qui s’étalent dans la presse... Alors qu’elle bénéficie depuis le début du quinquennat du statut jalousé de 1ère opposante à Emmanuel Macron, la députée du Pas-de-Calais se retrouve paradoxalement fragilisée.
Fritures sur la ligne
En cause notamment, une ligne de “normalisation” contestée en interne. “Alors qu’Éric Zemmour est très offensif sur les sujets régaliens, nous on va faire notre rentrée sur le pouvoir d’achat”, soupire un cadre du parti, particulièrement attentif aux enquêtes d’opinion. “Il n’y a qu’à regarder l’étude ‘Fractures françaises’ d’Ipsos. Notre électorat est principalement préoccupé par le niveau de la délinquance et le niveau de l’immigration, à 66 et 68%. La montée des inégalités sociales, c’est 5%. Mais allons-y, parlons justice fiscale”, ironise cette source.
“Le pouvoir d’achat c’est la campagne du parti, pas celle de Marine Le Pen, qui fait sa rentrée sur les libertés”, corrige le conseiller spécial de la candidate, Philippe Olivier, pour qui cette orientation est “en phase” avec les enjeux de l’élection présidentielle. ”À l’heure où les Gafam font ce qu’ils veulent de la liberté d’expression, où des obscurantismes pointent et où la souveraineté des nations s’efface, la défense des libertés est centrale. C’est en un enjeu régalien, une question de civilisation”, assure l’eurodéputé.
“On n’est pas monomaniaques”
Reste que pour certains, Marine Le Pen a bel et bien délaissé les fondamentaux au profit d’une course à la “chiraquisation” perdue d’avance. “On nous a interdit d’aller à La Manif pour tous, puis de soutenir Génération identitaire. Marine Le Pen dit que le ‘grand remplacement’ est complotiste, que l’islam est compatible avec la République, qu’elle ne sortira pas de Schengen ni de la Convention européenne des droits de l’homme… C’est une gauchiste qui a grandi dans un château et hérité de la succursale Le Pen”, s’emporte dans Le Monde Arno Humbert, ancien cadre du RN ayant récemment rejoint les rangs d’Éric Zemmour. “On n’a jamais arrêté de causer d’immigration, on n’a jamais changé pas de discours. Mais on n’est pas monomaniaques. La présidentielle est une élection généraliste, qui doit s’incarner aussi sur d’autres thématiques”, défend Philippe Olivier.
Des justifications auxquelles certains n’adhèrent pas vraiment. “Le problème c’est qu’on ne transgresse plus, qu’on reste dans le politique correct”, regrette un élu RN, qui craint que le chroniqueur de CNews finisse par considérablement affaiblir Marine Le Pen. Un mauvais pressentiment entretenu par deux récents sondages, lesquels ont provoqué leur petit effet dans les rangs lepénistes. Une étude Ipsos pour Le Parisien et Franceinfo et une autre réalisée Harris pour Challenges. Pour la 1ère fois, dans l’hypothèse d’une candidature d’Éric Zemmour, Marine Le Pen passe sous la barre des 20% d’intentions de vote. “Et le mec n’est pas encore en campagne”, s’inquiète notre interlocuteur.
Un potentiel débordement par la droite que Marine Le Pen entend encore contenir en brandissant la menace de l’éparpillement. “Le véritable suicide français, c’est la division du camp national”, a-t-elle prévenu dans Le Figaro, en référence au titre du précédent ouvrage du polémiste. Reste à savoir si son discours de ce dimanche, couplé à son passage dans le 20 heures de TF1, aidera à dissiper les doutes au sein de ses troupes et de creuser l’écart avec Éric Zemmour. Car le polémiste, qui va saturer l’espace médiatique avec la sortie d’un livre, n’est pas parti pour appuyer sur la pédale de frein.
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