Marine Le Pen se prend les pieds dans sa stratégie de dédiabolisation

POLITIQUE - Au Rassemblement national, le logiciel de dédiabolisation vient de connaître un nouveau bug. En quelques secondes, les efforts entrepris par Marine Le Pen pour lisser son image ont été instantanément mis à mal. À l’origine de ce...

Marine Le Pen se prend les pieds dans sa stratégie de dédiabolisation

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

REJOINDRE L'ÉQUIPE DE RÉDACTION

Tu penses avoir un don pour la rédaction ?
Contacte-nous dès maintenant pour rejoindre notre équipe de bénévoles.

POSTULER

POLITIQUE - Au Rassemblement national, le logiciel de dédiabolisation vient de connaître un nouveau bug. En quelques secondes, les efforts entrepris par Marine Le Pen pour lisser son image ont été instantanément mis à mal. À l’origine de ce plantage, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, le curieux parallèle fait par la cheffe du RN entre les habitants d’Outre-mer et les ”étrangers”, ce jeudi 11 mars sur BFMTV. Elle avait pourtant juré en 2016 lors d’un déplacement à Mayotte ne “jamais tenir un propos qui vise à séparer les gens en fonction de leur couleur”.

Dans la lignée de précédentes déclarations, Marine Le Pen assurait encore en juin 2020 sur France 2 qu’”être français, ce n’est pas une histoire de couleur de peau”. Mais la candidate déclarée à la prochaine présidentielle persistant, depuis son entrée en politique, à décrire l’immigration uniquement sous des aspects délétères, les accusations de haine contre les étrangers perdurent.

Et c’est afin de tenter d’y mettre un terme qu’elle a eu recours à une association d’idées pour le moins surprenante. “Quand vous voyez que je suis arrivée en tête, y compris aux européennes, en Outre-mer, vous vous rendez compte que ces accusations de xénophobie n’ont aucun sens. On peut très bien vouloir maîtriser l’immigration sans avoir de sentiment négatif à l’égard de quiconque. Moi, je n’ai pas de sentiment négatif à l’égard des étrangers”, a-t-elle assuré sur BFMTV.

Le raisonnement développé par Marine Le Pen porte donc à croire que, dans son esprit, les habitants des territoires français ultramarins seraient “des étrangers”.

Marine Le Pen et ses électeurs “de couleur”

Confrontée quelques minutes plus tard à sa propre dialectique, la députée RN du Pas-de-Calais a réagi en trois temps. D’abord par un “mais non!”, suivi d’un “pfffff”, avant de contre-argumenter plus en longueur. “Ceux qui ont cru comprendre ça n’ont strictement rien compris à mon propos, mais je me suis sûrement mal exprimée”, a-t-elle tout de même concédé. Et d’expliquer que ses électeurs “de couleur” ne sont, tout comme elle, ni xénophobes ni racistes, mais expriment dans les urnes leur volonté de mettre fin à l’immigration clandestine notamment sur l’île de Mayotte.

Partant donc du principe qu’une personne “de couleur” ne peut exprimer des sentiments xénophobes ou racistes, elle en conclut que “toutes ces accusations tombent du fait de la confiance qu’ils me font”.

À l’entendre, Marine Le Pen se serait mal fait comprendre. À moins qu’elle n’ait en réalité pas changé d’avis concernant la principale caractéristique de l’identité française. Il faut revenir pour comprendre à ce qu’elle disait en 2010 après des propos de son père qui affirmait que “le critère ethnique est une composante de la nation”. Celle qui était alors vice-présidente de Front national, moins préoccupée à l’époque par l’image rassembleuse qu’elle veut se donner aujourd’hui, avait fait sienne une formule attribuée au général de Gaulle : “La France reste un peuple de race blanche”.

Cette citation fut ensuite brandie plus bruyamment par Nadine Morano en 2015. En pleine polémique, Marine Le Pen avait alors estimé que les propos de l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy parlant de “race blanche” pouvaient être “entendus de manière blessante, notamment de la part de nos compatriotes d’Outre-mer”. 

À voir également sur Le HuffPost: Marine Le Pen sur Twitch? Samuel Étienne s’explique sur sa chaîne