Marquis, l’importance de faire “Konstanz”

Aurora l’avait démontré avec fougue et élégance en 2021, on aurait eu tort de vendre la peau du Marquis avant de l’avoir tué. Parvenir à être tout à la fois l’album du deuil et de la renaissance n’était pourtant pas chose aisée pour les trois...

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Aurora l’avait démontré avec fougue et élégance en 2021, on aurait eu tort de vendre la peau du Marquis avant de l’avoir tué. Parvenir à être tout à la fois l’album du deuil et de la renaissance n’était pourtant pas chose aisée pour les trois membres restants de feu Marquis de Sade, mais le coup de main des amis de toujours (Étienne Daho, Christian Dargelos, Daniel Paboeuf, Dominic Sonic, etc.), l’arrivée au chant de Simon Mahieu et l’inspiration toujours intacte de Frank Darcel avaient permis de sortir ce disque en forme de pied de nez au destin.

Rendez-vous était donc pris pour de nouvelles aventures en terre plus ou moins inconnue, mais il semblerait que rien ne puisse se dérouler sans heurts pour les légendes rennaises. Handicapé par la maladie de Dupuytren qui l’empêche aujourd’hui de jouer, Thierry Alexandre (dont la basse résonne tout de même sur un Brighter symbolique et incandescent) laisse Frank Darcel et Éric Morinière seuls rescapés de la formation originelle. Désormais accompagnés d’un autre Rennais, Niko Boyer à la guitare, Marquis reprend du service pour ce qui s’apparente à un 1er véritable effort de groupe.

Contre vents et marées

Car si Aurora était aussi beau qu’émouvant pour ce qu’il charriait avec lui de tristesse dans le nécessaire hommage à Philippe Pascal, il manquait sans doute quelque peu de cohésion d’ensemble. Konstanz, au contraire, affirme de bout en bout le son Marquis, Mathieu reprenant au chant le flambeau de l’écorché Pascal sans tomber dans la redite facile.

L’ADN Marquis de Sade n’est pas pour autant effacé ni jeté aux oubliettes et l’on se réjouit d’entendre le Flamand, comme son prédécesseur, cracher son venin rock dans toutes les langues (français, anglais, allemand, et quelques mots de breton pour la forme, le trentenaire zigzaguant avec aisance entre les frontières). Pour suppléer Thierry Alexandre à la basse, le groupe a invité Pierre Corneau (Private Jokes, Marc Seberg), Marcel Aubé (compagnon de route de Daho) ou encore Jared Michael Nickerson (habitué des figures improvisées au sein de l’ensemble Burnt Sugar) dans un casting de rêve que seuls les grands peuvent s’offrir.

Côté guitares – et elles sont partout sur ce Konstanz de feu –, ce n’est pas mal non plus : le punk Ivan Julian (Richard Hell and the Voidoids) déraille en règle sur un Listen to the Big Bang en roue libre et Vernon Reid (Living Colour) fait du Vernon Reid sur l’excellent Er Maez qu’il gratifie du solo de l’année. Er Maez, le majestueux Jour de gloire, la tornade Pyramid, au cœur de laquelle brille le saxophone déjanté de Daniel Paboeuf : nombreux sont les groupes qui rêveraient d’ouvrir leur album avec un tel triptyque. Pour Darcel et compagnie, rien d’étonnant ; c’est simplement, contre vents et marées, la constance au plus haut niveau.

Konstanz (LADTK/Virgin Records/Universal). Sortie le 7 avril.
Concert le 8 avril à Quimper (Le Novomax) et le 23 avril à Paris (Petit Bain).