Mélenchon ou Le Pen? Raphaël Enthoven fait son choix sous les critiques

POLITIQUE - Vingt tweets pour une conclusion: Raphaël Enthoven, s’il devait choisir entre les deux, voterait pour Marine Le Pen face à Jean-Luc Mélenchon. Le philosophe-essayiste s’est pris au jeu de la politique fiction lundi 7 juin au soir...

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POLITIQUE - Vingt tweets pour une conclusion: Raphaël Enthoven, s’il devait choisir entre les deux, voterait pour Marine Le Pen face à Jean-Luc Mélenchon. Le philosophe-essayiste s’est pris au jeu de la politique fiction lundi 7 juin au soir en publiant une série de messages sur les réseaux sociaux, tirant une sorte de trait d’égalité entre les deux candidats à l’élection présidentielle, avant d’étayer son analyse dans les médias ce mardi. 

“Je peux encore changer d’avis, mais je crois que, s’il fallait choisir entre les deux, et si le vote blanc n’était pas une option, j’irais à 19h59 voter pour Marine Le Pen en me disant, sans y croire, ‘plutôt Trump que Chavez’”, a-t-il ainsi écrit sur Twitter, après avoir qualifié tour à tour le chef de file de la France insoumise de “peste rouge-brun”, de “chouchou du système” ou de “dictateur” en puissance.

Pour Raphaël Enthoven, “il y a fort à parier qu’à 71 ans, Jean-Luc Mélenchon entamerait une carrière de dictateur et tenterait de modifier la Constitution à son seul bénéfice en faisant passer ça pour une République populaire.” Quand Marine Le Pen “tenterait peut-être, par référendum, de toucher à la Constitution, de manière à pouvoir enfermer les gens sur le fond d’un soupçon, et en amont de tout crime. La France deviendrait une dictature”, écrit-il. Ajoutant toutefois: “mais je ne crois pas que ça passe.”

“LFI et le RN sont très proches, très voisins, très cousins”

Une position que l’essayiste justifie dans une longue entrevue à L’Express ce mardi en expliquant que les deux candidats partagent la même opinion sur plusieurs dossiers, des “retraites” aux “médias” en passant par les “Tchétchènes.” Et sur LCI où il affirme que “la France insoumise et le Rassemblement national sont très proches, très voisins, très cousins, jumeaux.”

“La seule différence entre ces deux pestes, et qui fait, à mon avis, pencher la balance en faveur de l’une plutôt que l’autre, c’est le calcul de leur intérêt”, ajoute-t-il, usant de la même comparaison que sur les réseaux sociaux. “Le républicain que je suis préférerait voter pour une fausse républicaine que pour un démagogue dont l’intérêt l’emporte sur les convictions. Plutôt Trump que Chavez.”

Autant de propos qui provoquent la consternation dans les rangs des Insoumis, eux-mêmes embourbés dans une polémique autour des récentes déclarations de Jean-Luc Mélenchon.

“Plutôt Hitler que le Front Populaire”

“D’autres ont pensé ‘plutôt Hitler que le Front Populaire’ et on sait ce qu’il en est advenu. Chacun son camp et ses responsabilités”, réplique ainsi le député de Seine-Saint-Denis Éric Coquerel, toujours sur les réseaux sociaux, en référence à la phrase prêtée à une partie de la bourgeoisie dans les années 30. “Une dérive finalement assez classique”, ajoute son collègue eurodéputé, Manuel Bompard, quand le principal intéressé, Jean-Luc Mélenchon écrit: “ils sont tous devenus fous. La haine poison de l’esprit.”

Mais les Insoumis ne sont pas les seuls à reprendre le philosophe de volée pour ses comparaisons. Cédric O, le secrétaire d’État chargé de la Transition numérique s’est lui aussi fendu d’un tweet dans lequel il estime que Raphaël Enthoven “se fourvoie, historiquement et politiquement.” ”Évidemment que non. Il n’y a aucun parallèle possible entre Jean-Luc Mélenchon et le Rassemblement national. Aucun”, tranche celui qui regrettait, la veille, le “naufrage républicain” du député des Bouches-du-Rhône.

Sa réaction s’inscrit malgré tout dans la ligne de plusieurs membres du gouvernement qui, comme Marlène Schiappa en mars dernier, ont déjà affirmé qu’ils voteraient en faveur du candidat LFI si un duel avec Marine Le Pen devait advenir.

Dans un communiqué publié ce mardi, le mouvement Printemps Républicains, dont Raphaël Enthoven est proche, a lui aussi durement critiqué “le raisonnement acrobatique” de l’essayiste. “Avec l’extrême droite, il faut s’en tenir à un principe simple: jamais. Jamais on ne la soutient, jamais on ne l’approuve, jamais on ne finasse”, y est-il écrit.

De son côté, Raphaël Enthoven, ne semble pas regretter ses mots ou l’expression de son choix. “Sur le papier, je maintiens qu’une fausse républicaine est moins dangereuse qu’un démagogue complotiste”, écrit-il ce lundi, en réponse aux nombreuses critiques. “Mais peut-être que j’ai tort”, ajoute-t-il dans une forme de rétropédalage, en précisant: “pour être honnête, le plus probable est que, devant l’urne, après avoir tant de fois vociféré contre l’abstention, je m’abstienne lâchement.”

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