Même le roi du Maroc fait partie des "cibles potentielles" de Pegasus, selon Radio France

ESPIONNAGE - Le roi du Maroc Mohammed VI et son entourage “sont sur la liste des cibles potentielles” du logiciel Pegasus utilisé à grande échelle pour espionner journalistes, militants ou personnalités politiques, selon la cellule investigation...

Même le roi du Maroc fait partie des "cibles potentielles" de Pegasus, selon Radio France

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Le roi du Maroc Mohamed VI, ici à Rabat le 15 novembre 2018 pour la visite d'Emmanuel Macron.

ESPIONNAGE - Le roi du Maroc Mohammed VI et son entourage “sont sur la liste des cibles potentielles” du logiciel Pegasus utilisé à grande échelle pour espionner journalistes, militants ou personnalités politiques, selon la cellule investigation de “Radio France”, partenaire du consortium qui a révélé le scandale.

“Le souverain lui-même fait partie des numéros sélectionnés comme cibles potentielles de Pegasus”, écrit cette cellule dans un article publié ce mardi 20 juillet sur le site de franceinfo

“Avec nos partenaires du consortium créé par Forbidden Stories, dont fait partie la cellule investigation de “Radio France”, nous avons en effet pu établir qu’un des numéros de téléphone qui figurent dans le listing des services de renseignement marocains est bien celui de Mohammed VI. Et tout son entourage a subi le même sort”, ajoute-t-elle.

“Parmi les numéros de portables que le consortium du projet Pegasus a pu identifier dans la liste des personnes susceptibles d’être attaquées par le logiciel espion Pegasus au Maroc” figurent notamment ceux “d’un grand nombre de membres de la famille royale”, à commencer par celui de Salma Bennani, l’épouse du roi, mère des deux héritiers du trône, selon le texte. 

D’autres personnes ciblées

Aussi ciblé: “le prince Moulay Hicham, l’un des cousins du roi, qui figure en quatrième position dans l’ordre de ses successeurs”, surnommé le ”+prince rouge+ en raison de ses prises de position critiques contre la monarchie”.

En outre, “tout son entourage a été sélectionné comme cible de Pegasus”: son épouse, leurs deux filles, son jeune frère, le prince Moulay Ismaïl et même l’exploitant d’une ferme qui lui appartient, énumère la cellule de Radio France.

L’homme d’affaires et ancien gendre de Hassan II, Fouad Filali, est également potentiellement visé: “ses trois numéros de portables (...) ont été entrés dans le système, ainsi que ceux de sa sœur, de sa fille (nièce du roi Mohammed VI), ainsi que de deux architectes français installés à Rabat qui travaillaient alors sur le chantier du palace Bozzi Corso, un hôtel de luxe situé à Lecce, dans les Pouilles, en Italie, dont Fouad Filali était le propriétaire”, ajoute-t-elle.

“A encore été sélectionné (...) le numéro de Mohamed Mediouri, beau-père de Mohammed VI et ancien garde du corps personnel de Hassan II” déchargé de ses fonctions en mai 2000 par l’actuel souverain, en sus d’un “membre de la holding qui gère les fonds de la famille royale”, selon la même source.

Le Maroc dément

Enfin sont cités le “chambellan du roi, Sidi Mohammed Alaoui, (le) secrétaire particulier du monarque et trois autres membres de la famille de ce dernier”, mais aussi le “chef de la gendarmerie royale du Maroc, le général Haramou, et (...) l’ancien chef des gardes du corps de Mohammed VI, Hassan Charrat, qui fut démis de ses fonctions en octobre 2018 par le tout-puissant chef de la police et du renseignement Abdellatif Hammouchi lui-même”. 

Ces informations n’ont suscité aucun commentaire à Rabat à ce stade.

Le Maroc a catégoriquement démenti lundi 19 juillet avoir acquis le logiciel Pegasus et son utilisation par ses services à des fins d’espionnage, comme l’en accusent plusieurs médias internationaux. En France, le site d’information “Mediapart” a porté plainte à la suite de ces accusations, l’hebdomadaire Le “Canard Enchaîné” a annoncé son intention de faire de même et la justice française a ouvert une enquête mardi.

L’enquête publiée dimanche par un consortium de 17 médias internationaux se fonde sur une liste obtenue par le réseau basé en France Forbidden Stories et Amnesty International, comptant, selon eux, 50.000 numéros de téléphone sélectionnés depuis 2016 pour une surveillance potentielle par les clients de l’entreprise israélienne NSO, qui commercialise Pegasus.

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