Même pour Le Gorafi, Donald Trump a été "très difficile à cerner"

TRUMP - On y est. Donald Trump quitte officiellement la Maison Blanche ce mercredi 20 janvier. Son mandat a été rythmé par des faits plus rocambolesques les uns que les autres. Nombreuses de ses apparitions ont provoqué un raz de marée médiatique....

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Donald Trump à Alamo au Texas, le 12 janvier 2021

TRUMP - On y est. Donald Trump quitte officiellement la Maison Blanche ce mercredi 20 janvier. Son mandat a été rythmé par des faits plus rocambolesques les uns que les autres. Nombreuses de ses apparitions ont provoqué un raz de marée médiatique. Entre provocations répétées, informations déformées voire carrément fake news, Donald Trump est devenu en quelque sorte le président de la désinformation. Une désinformation telle que même les titres du Gorafi pouvaient parfois paraître crédibles à côté.

Pour rappel, Le Gorafi, anagramme de Figaro, est un célèbre site d’information parodique et satirique français. Créé en 2012 après les élections présidentielles, il base son modèle sur celui de The Onion, son équivalent américain. La présidence de Donald Trump a donc forcément inspiré Le Gorafi durant ces quatre années. À ce propos, Le HuffPost a parlé avec Sébastien Liébus, l’un des fondateurs du site, afin de dresser un bilan du mandat lunaire de Donald Trump. L’occasion de savoir si même Le Gorafi, qui sait parfaitement tourner en dérision n’importe quelle information, a été pris de court par le milliardaire américain. 

D’entrée de jeu, Sébastien Liébus le reconnaît, Donald Trump a été pour lui “l’un des personnages politiques les plus complexes à analyser”. Plus simplement, le désormais ex-président des États-Unis est un cas unique. Une communication en apparence maladroite, parfois stupide, qui en réalité s’avérait être parfaitement maîtrisée et totalement volontaire. ”Ça a toujours été sa stratégie de faire croire qu’il est benêt et stupide. Les gens l’ont cru et les médias aussi même avant son investiture à la Maison Blanche”, déclare-t-il.

Pour Sébastien Liébus, le fait que Donald Trump soit autant sous-estimé a rendu le travail du Gorafi plus difficile. “Il nous a compliqué la chose. On a un level de satire relativement bas contrairement à d’autres sites qui font plus de la fake news et qui cherchent à tromper. Nous on joue sur une absurdité plus quotidienne, plus terre à terre. Et c’est là que Trump a brouillé les pistes”, confie-t-il.

Le Gorafi parodie le discours de Trump, et les gens y croient

Fait amusant, face à l’absurdité apparente des déclarations de Donald Trump, Sébastien Liébus a avoué que certains lecteurs du site avaient même mis au défi le site parodique: “Les gens nous disaient souvent que l’on ne pourrait jamais faire pire que Trump, qu’il nous avait encore battus”. 

Une multitude de frasques qui ont presque eu raison de la volonté du journal de parodier Donald Trump. “Quand il dit qu’il faut raser les forêts en Californie pour éviter les incendies ou quand il balance des rouleaux de papier toilette aux sinistrés après l’ouragan Maria, c’est des choses incroyables”. En effet, en août 2018, alors que la Californie était frappée par les pires incendies de son histoire, Donald Trump avait entre autres encouragé à couper les arbres pour stopper la propagation du feu. Une déclaration que Le Gorafi avait parodiée deux fois un an plus tard.

L’ouragan Maria avait quant à lui ravagé l’île de Porto Rico en septembre 2017. Deux semaines plus tard, Donald Trump rendait visite aux sinistrés. Après avoir minimisé le nombre de morts, il avait lancé à la manière d’un joueur de basketball des rouleaux de papier d’essuie-tout aux habitants.

“Il en a fait tellement que nous à la rédaction, on n’arrivait pas à suivre. On s’est même dit qu’on allait arrêter d’essayer de passer derrière”, reconnaît-il. Et d’ajouter, “Même nos confrères de The Onion (l’équivalent du Gorafi aux États-Unis, ndlr) ont préféré se concentrer sur sa famille plutôt que lui”.

Le Gorafi s’est quand même prêté au jeu, notamment en début de mandat. Le jour de l’investiture de Donald Trump, le site avait fait croire que le milliardaire s’était servi du film “Avatar” pour rédiger son discours. “Des gens ont vraiment cru qu’il avait pompé son discours sur un passage du film, même Lily Allen a retweeté pour demander si c’était vrai. On s’est rendu compte à ce moment-là qu’écrire sur Trump était trop facile”, se souvient, amusé, Sébastien Liébus. 

Et comble de l’improbable, Le Gorafi était même proche de prédire une information pour le moins inattendue concernant la fin de mandat de Donald Trump.

En effet, en novembre dernier, alors que les élections présidentielles battaient leur plein, le site parodique a publié un article sur la Corée du Nord qui réagissait aux élections présidentielles américaines. La situation autour de ces dernières étant risible, le but était de montrer que même certains régimes autoritaires pouvaient se soucier du sort de la démocratie du pays de l’oncle Sam. En apparence drôle et invraisemblable, l’article en question a en réalité failli taper dans le mille deux mois plus tard. Après l’invasion du Capitole à Washington, c’est la Chine, éternelle rivale des États-Unis, qui s’est montrée préoccupée par la situation, espérant “un retour à l’ordre”.

 “Parfois, la réalité nous rattrape”, explique Sébastien Liébus, avant de conclure sur une note d’humour, “Le départ de Trump est un soulagement, on est contents que ça se calme un peu, on va pouvoir repartir quatre ans en vacances”. 

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