#MeTooinceste: Jack Lang revient sur une pétition pro-pédophilie

POLITIQUE - “Que dois-je faire? M’immoler devant vous? J’ai fait une connerie, et basta, voilà.” Les questions de Sonia Mabrouk sur Europe 1 ce lundi 18 janvier ont poussé dans ses retranchements l’ancien ministre de la Culture sous François...

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L'ancien ministre de la culture sous François Mitterand et actuel directeur de l'Institut du monde arabe, Jack Lang, au micro de Sonia Mabrouk sur Europe 1, le 18 janvier 2021.

POLITIQUE - “Que dois-je faire? M’immoler devant vous? J’ai fait une connerie, et basta, voilà.” Les questions de Sonia Mabrouk sur Europe 1 ce lundi 18 janvier ont poussé dans ses retranchements l’ancien ministre de la Culture sous François Mitterand, Jack Lang.

Alors que sous le hashtag #MeeTooInceste, des dizaines de témoignages de violences sexuelles faites aux enfants émergent à la suite de la révélation de l’affaire Duhamel, l’ancien homme politique était invité à s’expliquer alors qu’il avait signé en 1977 une pétition, publiée dans Le Monde et Libération, défendant le droit d’avoir, en tant qu’adulte, des relations sexuelles avec des enfants.

40 ans plus tard, des regrets agacés

“C’est une connerie, c’est une connerie”, a répété Jack Lang quand Sonia Mabrouk lui a rappelé dans son “Interview politique” du jour, sa signature aux côtés de celle de Gabriel Matzneff (mais aussi de Simone de Beauvoir, de Louis Aragon ou encore de Roland Barthes). C’était il y a près de 40 ans. Alors que s’ouvrait devant la cour d’assises des Yvelines le procès de trois hommes, jugés pour “attentats à la pudeur sans violence sur mineurs de moins de 15 ans” pour avoir filmé et photographié des victimes âgées de 12 ou 13 ans, lors de jeux sexuels.  

“Trois ans de prison [préventive, ndlr] pour des caresses et des baisers, cela suffit. Nous ne comprendrions pas que le 29 janvier Dejager, Gallien et Burckhardt ne retrouvent pas la liberté.” se concluait la tribune. En 2003, Gabriel Matzneff, à l’origine du texte, rappelait sur son blog sa fierté de l’avoir lancée: “Si je l’écrivais aujourd’hui, je n’en modifierais pas le moindre mot, car elle est encore plus actuelle, nécessaire aujourd’hui qu’en 1977”, comme le rappelait CheckNews début janvier 2020. 

Sur Europe 1, du côté du cosignataire Jack Lang, le son de cloche se veut différent. Face à la demande pressante de Sonia Mabrouk de s’expliquer sur de tels propos en 1977, le président de l’Institut du monde arabe se justifie: “On était très nombreux à l’époque à signer cette tribune: il y avait Daniel Cohn-Bendit, Michel Foucault, une série d’intellectuels”. Et veut rappeler le contexte: “C’était après 1968 et nous étions portés par un vent libertaire”. Il reconnaît toutefois que “cette tribune était inacceptable”. L’ancien homme politique s’est ensuite défendu en rappelant son engagement dans la lutte contre les violences faites aux femmes, en ré-évoquant son livre “Demain, les femmes” notamment.

Mais face aux questions de la journaliste sur un passage précis de la tribune qui portait sur la capacité de discernement d’un mineur de 12 ou 13 ans, Jack Lang a semblé alors perdre patience: “Il y a cinquante ans, on a écrit une connerie. Que dois-je faire? M’immoler devant vous? J’ai fait une connerie, et basta, voilà.” 

“Je ne fréquente pas ces milieux” 

En dehors de ces rappels de faits qui ont paru l’agacer, Jack Lang a martelé lors de son interview sa répugnance envers les violences sexuelles faites aux enfants. Interrogé sur les accusations d’inceste visant Olivier Duhamel, dont il a été le collègue comme professeur de droit, puis qu’il a côtoyé lors de la réforme constitutionnelle de Nicolas Sarkozy, l’ancien ministre a fait part de sa révolte: “C’est une honte ce qui a été accompli par Olivier Duhamel, il n’y a pas de mot pour designer l’inceste et la pédophilie.”

Alors que la complaisance voire l’omerta dans l’entourage du politologue sont pointées du doigt, l’ancien ministre a lui affirmé n’avoir jamais eu vent de ses agissements. “Je ne fréquente pas ces milieux, je vis en dehors de tout ça”, a ainsi déclaré Jack Lang. “Je ne participe pas à des mondanités qui me sont totalement étrangères”, s’est-il défendu.

À voir également sur Le HuffPost: Projet de loi Schiappa : Pour les victimes d’inceste, “il ne peut y avoir de consentement d’un mineur”