Moins de 1% des pÚres prennent un congé parental

PARENTALITÉ - Moins de 1% des pĂšres prennent un congĂ© parental Ă  temps plein aprĂšs la naissance de leur enfant, alors qu’une rĂ©forme en vigueur depuis 2015 ambitionnait de porter ce taux Ă  25%, selon une Ă©tude publiĂ©e mercredi 7 avril, qui...

Moins de 1% des pÚres prennent un congé parental

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Moins de 1% des pÚres prennent un congé parental (photo d'illustration)

PARENTALITÉ - Moins de 1% des pĂšres prennent un congĂ© parental Ă  temps plein aprĂšs la naissance de leur enfant, alors qu’une rĂ©forme en vigueur depuis 2015 ambitionnait de porter ce taux Ă  25%, selon une Ă©tude publiĂ©e mercredi 7 avril, qui suggĂšre d’augmenter l’indemnisation du dispositif et de lutter contre un “effet de genre”.

Le taux de recours des pĂšres au congĂ© parental “n’a presque pas augmentĂ©â€ avec cette rĂ©forme, passant de 0,5% Ă  0,8% pour un congĂ© Ă  plein temps - contre prĂšs de 14% pour les mĂšres, constatent les auteurs de cette Ă©tude rĂ©alisĂ©e par l’Observatoire français des conjonctures Ă©conomiques (OFCE, dĂ©pendant de Sciences Po Paris).

Et le congĂ© Ă  temps partiel - pour les salariĂ©s qui continuent Ă  travailler mais rĂ©duisent leur temps de travail - ne sĂ©duit que 0,9% des pĂšres d’un enfant (13,2% des mĂšres) et 1,8% des pĂšres de deux enfants ou plus.

Une rémunération trop faible

Depuis dĂ©but 2015, le congĂ© parental ne dure plus trois ans, mais deux (pour les familles ayant au moins deux enfants), sauf si les parents se le partagent: par exemple la mĂšre peut s’arrĂȘter de travailler deux ans, et le pĂšre prendre le relais la troisiĂšme annĂ©e. Ce que l’écrasante majoritĂ© des pĂšres ne fait donc pas.

Selon les auteurs, cet Ă©chec est largement imputable au faible montant de l’indemnisation proposĂ©e, soit 399 euros par mois pour un congĂ© Ă  temps plein, quelle que soit la rĂ©munĂ©ration antĂ©rieure.

Toutefois cet aspect n’explique pas tout, car mĂȘme les pĂšres qui travaillaient dĂ©jĂ  Ă  temps partiel avant la naissance de leur enfant, et qui n’auraient donc rien Ă  perdre Ă  demander un congĂ© partiel - ce qui leur donnerait droit Ă  une indemnitĂ© de 149 Ă  258 euros par mois en complĂ©ment de leur revenu habituel - y recourent peu: seuls 30% des pĂšres dans cette situation demandent l’indemnitĂ©, contre 75% des mĂšres dans la mĂȘme situation.

Vers une réforme du congé parental?

Ce constat suggĂšre “un effet genrĂ© du congĂ© parental”, a expliquĂ© Ă  l’AFP HĂ©lĂšne PĂ©rivier, l’une des deux auteurs de l’étude - avec GrĂ©gory Verdugo. Peut-ĂȘtre certains pĂšres connaissent-ils mal leurs droits, ou d’autres estiment-ils que ce congĂ© “est une affaire de femme”, ou bien ils sont “dissuadĂ©s” parce qu’ils constatent que leurs collĂšgues masculins n’y recourent pas, supposent les auteurs.

Pour parvenir Ă  davantage de paritĂ©, l’étude prĂ©conise une “rĂ©forme plus ambitieuse”, qui passerait par “une indemnisation calculĂ©e en proportion du salaire passĂ©â€, comme en Scandinavie ou en Allemagne. “Mais cela ne suffira probablement pas”, estiment les auteurs, qui suggĂšrent une “campagne d’information et de sensibilisation” pour “rĂ©duire le biais de genre qui affecte ce dispositif”.

Le gouvernement mĂšne actuellement une “rĂ©flexion” sur une Ă©ventuelle rĂ©forme du congĂ© parental, a indiquĂ© Ă  l’AFP le cabinet du secrĂ©taire d’État chargĂ© de l’Enfance et des Familles Adrien Taquet.

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