Montaigne : " J’étais plutôt douée balle au pied"
La chanteuse australienne Montaigne se livre sur sa musique, le football et bien d’autres sujets Son père Gus a joué chez les professionnels en Australie et en Malaisie Montaigne participe à l’Eurovision cette semaine Régulièrement, des footballeurs...
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- La chanteuse australienne Montaigne se livre sur sa musique, le football et bien d’autres sujets
- Son père Gus a joué chez les professionnels en Australie et en Malaisie
- Montaigne participe à l’Eurovision cette semaine
Régulièrement, des footballeurs s’essayent à la chanson, avec plus ou moins de bonheur, il faut bien le reconnaître. En revanche, les chanteuses particulièrement douées balle au pied sont beaucoup plus rares. L’Australienne Montaigne fait partie de cette petite élite.
Le football a toujours occupé une place importante dans la vie de la native de Sydney, Jessica Cerro de son vrai nom. Il faut dire que son père Gus a fait partie des habitués de la National Soccer League dans les années 90. Parallèlement à ses exploits dans le championnat d’Australie, il s’est illustré en Malaisie en remportant plusieurs titres de champion et en disputant des finales dans le prestigieux stade Shah Alam. Jessica semblait promise à marcher sur les traces de son père au plus haut niveau de la pyramide du football australien, quand sa carrière de chanteuse a soudainement décollé.
Cette semaine, Montaigne (qui a choisi son nom d’artiste en référence au célèbre philosophe français du 16ème siècle) participera à l’Eurovision. À l’instar de la Coupe du Monde, le grand concours de la chanson fait la part belle à la diversité culturelle. Forte d’un parcours atypique dans lequel l’Argentine côtoie l’Espagne, les Philippines et la France, notre interlocutrice apportera une touche épicée à la recette de cette édition 2021.
Montaigne, dont le vaste répertoire musical est au moins aussi riche et coloré que ses tenues de scène, interprètera son titre phare, Technicolour. La chanson cause "de la résilience et du courage nécessaires pour accepter sa vulnérabilité, demander de l’aide et comprendre que notre force réside dans le collectif et dans la solidarité", explique la jeune femme.
FIFA.com a rencontré Montaigne pour évoquer son héritage, les points communs entre la musique et le ballon rond, la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2023™, qui aura lieu en partie dans son pays, et bien d’autres sujets.
Montaigne, quelle place occupait le football, dans votre enfance ?
Je dirais qu’il était très présent. Quand je ne parlais pas de football, je regardais un match, je jouais ou je m’entraînais. Mon père a été footballeur puis entraîneur. Cette passion, c’est toute sa vie. Je pense que le football fait partie de mes gènes. Le ballon n’était jamais bien loin et j’ai toujours pris du plaisir à jouer. Je suis convaincue que mon expérience au sein d'une équipe a profondément changé ma façon de voir les choses.
Avez-vous jamais rêvé de devenir footballeuse professionnelle ?
Mais oui ! Pendant longtemps, j’ai bien cru que je ne ferais jamais carrière dans la musique et j’étais plutôt douée balle au pied. Je n’étais pas très impressionnante physiquement, mais j’avais une bonne technique. C’était un bon point de départ [rires]. Je ne m’en sortais pas trop mal à l’école et j’avais donc pensé demander une bourse pour intégrer une grande université, en incluant le football dans mon cursus. Et puis Triple J Unearthed [une station de radio] est passé par là et tout a changé.
Aviez-vous pour habitude de suivre les Coupes du Monde en famille ?
Oui, quand j’étais plus jeune, nous regardions les matches tous ensemble. C’est toujours un moment exceptionnel, d’autant qu'il y a aussi beaucoup d’événements autour du tournoi. Nous étions toujours derrière l’Australie. Mon père avait fait de l’Argentine sa "deuxième équipe" et, ensuite, il se reportait sur l’Espagne.
Votre père vous a-t-il donné des conseils inspirés de sa propre carrière qui vous ont été utiles dans votre métier de chanteuse ?
Mon père est quelqu’un de très rigoureux. Je crois que c’est une qualité que nous avons en commun. Je ne me disperse pas, je suis capable de travailler en équipe, mais je n’ai pas peur de donner mon avis quand il le faut. Il m’a transmis son éthique professionnelle. Il m’a aussi appris à me soucier de mon bien-être et à prendre soin de mon corps, à m’assurer que tout fonctionne correctement. Au bout du compte, mon corps, à travers ma voix, est mon instrument de travail et je dois en prendre soin si je veux être capable de répondre aux attentes du public. Je crois sincèrement que toutes ces considérations sur la façon d’entretenir son physique, qui viennent directement du monde du sport, m’ont été très utiles.
Vous avez déjà eu l’occasion d’expliquer que, pour vous, l’art n’était pas une compétition. Peut-être appréciez-vous davantage de voir tant de nationalités différentes réunies au même endroit, à l’image de ce qui se passe pendant une Coupe du Monde ?
Je n’ai rien contre la compétition en général, mais je pense qu'il est impossible de comparer deux œuvres d’art. La créativité est quelque chose de très subjectif. On ne peut pas attribuer des points à telle ou telle œuvre, comme des équipes dans un championnat. En revanche, j’apprécie la compétition quand elle est saine car c’est une façon de pousser chacun à progresser. Les concours sont aussi l’occasion de se rassembler et d’observer les œuvres et les méthodes de chacun. C’est intéressant et, selon moi, très instructif. Ces dernières semaines ont été extrêmement plaisantes. J’ai suivi les répétitions des autres artistes et j’ai découvert des personnalités originales. J’ai appris beaucoup de choses en participant à cette compétition.
Qu’est-ce qui vous intéresse le plus, dans cet Eurovision ?
Je vais y prendre part, ce qui n’est pas rien. Tout le monde ne peut pas dire : "J’ai fait l’Eurovision". En ces temps de pandémie, c’est même extraordinaire. Je crois qu’on a parfois tendance à oublier l’importance de ce concours et la place qu'il occupe dans notre culture. C’est une compétition extrêmement prestigieuse et renommée. Le simple fait de participer est incroyable en soi.
Pensez-vous que la Coupe du Monde Féminine 2023 peut contribuer au développement du football féminin en Australie et à la promotion de modèles féminins ?
En tout cas, j’espère que les gens vont se prendre au jeu car le football féminin en a bien besoin. Tout le monde sait que les footballeuses sont beaucoup moins bien payées que leurs homologues masculins. Je suis consciente qu’il y a des questions économiques derrière cette inégalité, mais je crois qu’on peut faire bouger les choses. L’organisation de la Coupe du Monde Féminine va y contribuer car le public sera captivé par le spectacle. Je pense que le fait d’assister aux matches en direct et de profiter de la couleur et de l’ambiance de folie d’une Coupe du Monde sera bénéfique pour tout le monde.