Mort de Marc Ferro, historien et figure de la chaîne Arte

DÉCÈS - L’historien Marc Ferro, grand spécialiste de l’URSS et de la Russie, mais aussi des guerres du XXe siècle, de la colonisation et du cinéma, est décédé dans la nuit du mercredi 21 au jeudi 22 avril à l’âge de 96 ans, a annoncé à l’AFP...

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L'historien Marc Ferro, ici au mois de septembre 2015, était une figure de la chaîne Arte.

DÉCÈS - L’historien Marc Ferro, grand spécialiste de l’URSS et de la Russie, mais aussi des guerres du XXe siècle, de la colonisation et du cinéma, est décédé dans la nuit du mercredi 21 au jeudi 22 avril à l’âge de 96 ans, a annoncé à l’AFP sa famille.

Emporté par une complication du Covid-19, “il aura été jusqu’au bout habité par sa passion pour l’Histoire et l’évolution du monde”, a souligné sa famille.

Historien de réputation internationale et ancienne figure de la chaîne Arte sur laquelle il avait présenté pendant douze ans “Histoire parallèle”, émission dans laquelle il mettait l’Histoire à la portée du grand public, il était aussi un auteur prolifique. Il avait publié l’an dernier son 65e ouvrage, L’entrée dans la vie, sur le destin de grandes personnalités.

Pour l’indépendance algérienne

De père italo-grec et de mère ukrainienne, il était né à Paris le 24 décembre 1924. Ses études d’histoire, une passion qu’il cultive depuis son enfance, sont interrompues par la guerre. Engagé dans la Résistance, il rejoint le maquis du Vercors pour échapper au STO et participe à la libération de Lyon. Sa mère, juive, est morte à Auschwitz en 1943. 

Jeune marié et père de famille, il est affecté à Oran, en Algérie, pour y enseigner, de 1948 à 1956. Il s’engage en faveur de l’indépendance algérienne. En 1960, il regagne Paris, où il enseigne et prépare une thèse de doctorat consacrée à la Révolution russe de 1917. Il démontre comment la prise de pouvoir de Lénine n’est pas seulement le fait d’un habile coup d’État, mais puise ses racines dans une vague de fond. 

Après, Marc Ferro enseigne à l’École Polytechnique puis dirige le groupe de recherches “Cinéma et Histoire” à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS).

L’incarnation de l’Histoire

Bien qu’ayant échoué sept fois à l’agrégation, cet élève du grand historien Fernand Braudel poursuit sa carrière universitaire, dans laquelle il cherche à analyser les événements et la société sans porter de jugement, et dirige même à partir des années 1970, la prestigieuse revue des Annales.

Directeur de recherche émérite à l’EHESS, il innove à la fin des années 1980 en mettant les archives cinématographiques des grands moments de l’Histoire contemporaine, comme la période 1939-45 et la Guerre froide, à la portée du grand public.

C’est la naissance d’“Histoire parallèle”, qu’il présentera sur la Sept ( de 1989 à 1992) puis sur Arte jusqu’en 2002. Une émission captivante qui a fait de lui l’incarnation de l’Histoire sur le petit écran, avec son visage rond et ses lunettes d’écaille.

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