#MusicToo: Le directeur général du label Because licencié
Résultant d’une enquête interne lancée après la parution de l’article de StreetPress sur le rappeur Retro X le 1er octobre dernier, le label Because et Mediapart ont confirmé, ce mercredi, le licenciement de Tahar Chender, directeur général...
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Résultant d’une enquête interne lancée après la parution de l’article de StreetPress sur le rappeur Retro X le 1er octobre dernier, le label Because et Mediapart ont confirmé, ce mercredi, le licenciement de Tahar Chender, directeur général du label depuis 2018, à la fin de l’année 2020. Comme le précise Mediapart, l’enquête interne a estimé que ce dernier “avait contribué à créer une ambiance ‘sexualisée’ au sein de l’entreprise par des paroles humiliantes, sexistes, voire racistes et homophobes.”
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Enquête interne
Dans un communiqué paru ce 6 janvier, plusieurs salariées de Because Music et Because Editions ont tenu à expliquer cette démarche à la suite des accusations de viols et violences sexuelles à l’encontre de Retro X – dont il se défend toujours –, en contrat de licence chez Because. Dès le lendemain de la parution de l’article de StreetPress visant le rappeur, une enquête interne est lancée et menée par Maître Carole Pascarel, avocate au barreau de Paris et vice-présidente de l’association Lawyers For Women.
Comme le précise le communiqué, ce sont, au final, pas moins de 41 témoignages qui sont récoltés en l’espace de 24 heures. Parmi eux des salariées ou ex-salariées mais aussi des stagiaires passé·es par la maison de disques. Remis le 30 novembre 2020 à Emmanuel de Buretel, fondateur et président de Because, le compte-rendu de l’enquête a abouti au licenciement d’un salarié pour fautes graves et sur l’avertissement d’un second.
De manière plus structurelle, les salariées de Because ont annoncé l’emploi d’une coach référente sur les questions de discriminations et de sexisme au sein de Because, la tenue de tables rondes sur ces sujets avec les artistes et les salarié·es ainsi qu’une modification des clauses de contrats avec les artistes – permettant de rompre plus facilement les contrats lors d’accusations de violences sexuelles ou de discriminations.
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“N’ayons plus peur de parler”
Récoltés par Mediapart, huit témoignages de salariées et ex-salariées de Because décrivent une atmosphère “toxique”,“sexiste” et “homophobe” a priori entretenue par le désormais ex-directeur général, Tahar Chender. Celui-ci auraient tenu des propos de ce type à l'encontre d'artistes du label indépendant (Chris, Moodoïd, Jorja Smith…) ainsi que de salarié·es. Trois personnes rapportent également avoir fait l’objet d’avances sexuelles de la part de ce dernier, l'une d'entre elle raconte qu'il l'aurait forcée à l'embrasser.
Interrogé par Mediapart, Tahar Chender se défend en invoquant “des propos jugés déplacés aujourd’hui mais […] faits sur le ton du second degré” et des accusations fondées sur des “rumeurs” : “Je ne veux pas être le dommage collatéral de rumeurs. Je me suis fait tout seul, je me suis battu contre tous les préjugés et je me retrouve à me défendre contre de faux témoignages de gens que j’ai portés, qui n’ont pas trouvé satisfaction professionnelle et qui se vengent.”
De leur côté, les salariées de Because à l’initiative de cette enquête interne ont tenu, dans leur communiqué, à apporter leur soutien aux femmes victimes d’agissements discriminants et sexistes.
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