Musiques de films : les pépites oubliées de Serge Gainsbourg

A première vue, on pourrait croire que la musique de film n’a joué qu’un rôle secondaire dans la trajectoire de Serge Gainsbourg. Mais, si on creuse un peu, on se rend compte que cet aperçu, bien trop rapide, ne correspond pas à la réalité....

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A première vue, on pourrait croire que la musique de film n’a joué qu’un rôle secondaire dans la trajectoire de Serge Gainsbourg. Mais, si on creuse un peu, on se rend compte que cet aperçu, bien trop rapide, ne correspond pas à la réalité. D’abord, la quantité : une quarantaine de bandes originales au compteur, réparties sur l’ensemble de sa carrière, en gros, du début des années 1960 jusqu’à la fin des années 1980. Ce qui est déjà la preuve irréfutable d’une certaine persévérance. Mais si on ajoute la qualité quasi constante de ses musiques pour le cinéma, on est bien obligé de s’incliner devant cette carrière parallèle qu’on a surtout découverte, à quelques exceptions notables, après la disparition du grand Serge.

Tout commence à l’orée des années 1960. A cette époque, Gainsbourg est bien loin d’être une star. Il est juste un chanteur de cabaret timide et introverti, à la noirceur affirmée, une promesse de la chanson française, pas davantage. Jacques Doniol-Valcroze, cofondateur des Cahiers du cinéma, qui a beaucoup aimé son premier album Du chant à la une ! (1958), décide de faire appel à lui pour la chanson titre de son premier long métrage, L’Eau à la bouche (1960). On connaît la suite.

Jusqu’au succès international de Je t’aime… moi non plus, version Birkin, L’Eau à la bouche restera tout simplement le plus grand hit de Gainsbourg qui, par ailleurs, tout au long des années 1960, accumule les échecs commerciaux. Finalement, Serge Gainsbourg écrira non seulement la chanson du film mais l’ensemble de la partition. A cette époque, déjà lointaine, le chanteur vient d’entamer un compagnonnage fécond avec l’arrangeur et compositeur Alain Goraguer. Doté de solides bases techniques qui faisaient défaut à Gainsbourg, c’est lui qui se chargera de convertir les mélodies de Serge en jazz West Coast ou dans un style afrocubain. 

Avant Doniol-Valcroze, il y avait eu Truffaut, qui avait pressenti Serge Gainsbourg pour écrire la musique de Jules et Jim que le cinéaste envisageait de tourner juste après Les 400 Coups. Finalement, Tirez sur le pianiste (1960) sera le deuxième long métrage de Truffaut et marquera l’irruption de Georges Delerue dans le monde du cinéaste. Alors, quand Jules et Jim passe de l’état de projet à celui de film, exit Gainsbourg.

>> A lire aussi : Gainsbourg et le cinéma : je t'aime, moi non plus...

De la Nouvelle Vague, Gainsbourg, tranchant comme à son habitude, dira à cette époque : “C’est un mélange d’avant-goût d’arrière-garde et surtout d’arrière-goût d’avant-garde.” Ambiance ! Point de Godard ou de Chabrol dans les premiers titres de la filmographie musicale de Gainsbourg mais, à leur place, les moins prestigieux Hervé Bromberger (Des loups dans la bergerie, 1960) ou Jacques Poitrenaud (Strip-Tease, en 1963, ou, un peu plus tard, en 1968, Ce sacré grand-père, dans lequel figure un duo mythique entre Gainsbourg et Michel Simon, le mémorable L’Herbe tendre).